Analyse

1936 - Au-delà du principe de réalité - 81 - Si l'on veut reconnaître une réalité propre aux réactions psychiques, il ne faut pas commencer par choisir entre elles, il faut commencer par ne plus choisir. - Ainsi se constitue ce qu'on peut appeler l'expérience analytique : sa première condition se formule en une loi de non-omission , (...) incomplète sans la seconde, ou loi de non-systématisation , qui, posant l'incohérence comme condition de l'expérience, accorde une présomption de signification à tout un rebour de la vie mentale - 82 - ces deux lois (...) apparaissent chez Freud (...) comme loi de s'association libre - 82 - Le donné de cette expérience est d'abord du langage, un langage c'est-à-dire un signe. - le langage avant de signifier quelque chose, signifie pour quelqu'un. - 83 - Par le seul fait qu'il [l'analyste] est présent et qu'il écoute, cet homme qui parle s'adresse à lui, et puisqu'il impose à son discours de ne rien vouloir dire, il y reste ce que cet homme veut lui dire . - Il [l'analyste] y reconnaît alors une intention, parmi celles qui représentent une certaine tension du rapport social - Cette intention (...) est exprimée, mais incomprise du sujet, dans ce que le discours rapporte du vécu, et ceci aussi loin que le sujet assume l'anonymat moral de l'expression : c'est la forme du symbolisme ; [ou bien] elle est conçue, mais niée par le sujet, dans ce que le discours affirme du vécu, et ceci aussi loin que le sujet systématise sa conception : c'est la forme de la dénégation. Ainsi l'intention s'avère-t-elle, dans l'expérience, inconsciente en tant qu'exprimée, consciente en tant que réprimée. [suite à Image] - 83 - Mais poursuivons la décomposition de l'expérience. L'auditeur y entre donc en situation d'interlocuteur . Ce rôle [pourtant] (…) le psychanalyste s'y refuse patiemment. - 84 - Mais dans sa réaction même au refus de l'auditeur, le sujet va trahir l'image qu'il lui substitue. Par son imploration, par ses imprécations, par ses insinuations, par ses provocations et par ses ruses, par les fluctuations de l'intention dont il le vise et que l'analyste enregistre, immobile mais non impassible, il lui communique le dessin de cette image. - 85 - Dès lors, en effet, l'analyste agit en sorte que le sujet prenne conscience de l'unité de l'image qui se réfracte en lui - Il opère sur les deux registres de l'élucidation intellectuelle par l'interprétation , de la manœuvre affective par le transfert - Travail d'illusionniste, nous dirait-on, s'il n'avait justement pour fruit de résoudre une illusion. - un double mouvement par où l'image , d'abord diffuse et brisée, est régressivement assimilée au réel, pour être progressivement désassimilée du réel, c'est-à-dire restaurée dans sa réalité propre. -

1948 - L'agressivité en psychanalyse - 106 - Thèse III : Les ressorts d'agressivité décident des raisons qui motivent la technique de l'analyse. - 107 - c'est la participation à son mal que le malade attend de nous. - [Mais] Seuls les saints sont assez détachés de la plus profonde des passions communes pour éviter les contrecoups agressifs de la charité. - Nous devons pourtant mettre en jeu l'agressivité du sujet à notre endroit, puisque ces intentions, on le sait, forment le transfert négatif qui est le nœud inaugural du drame analytique. Ce transfert représente chez le patient le tranfert imaginaire sur notre personne d'une des imagos plus ou moins archaïques - 108 - Loin de l'attaquer de front, la maïeutique analytique adopte un détour qui revient en somme à induire dans le sujet une paranoIa dirigée - opérer la projection de ce que Mélanie Klein appelle les mauvais objets internes , mécanisme paranoïaque certes, mais ici bien systématisé, filtré en quelque sorte et étanché à mesure. - Encore, répétons-le, cette imago ne se révèle-t-elle que pour autant que notre attitude offre au sujet le miroir pur d'une surface sans accidents.

1953 - Le Symbolique, l'Imaginaire et le Réel - [RSI] Voilà comment une analyse pourrait, très schématiquement, s'inscrire depuis son début jusqu'à la fin [voir schéma p.14 du dialogue] - [1) rS : réaliser (illusoirement) le symbole, en la personne de l'analyste. 2) rI : réalisation de l'image, cad instauration du narcissisme comme résistance. 3) iI : imagination/image, ou captation de l'image (cf. éthologie) "C'est la partie propre de l'analyse, c'est ce qu'on appelle (à tort) "la communication des ics. L'analyste doit être capable de comprendre le jeu que joue son sujet. Il doit comprendre qu'il est lui-même l'épinoche mâle ou femelle, selon la danse que mène son sujet". 4) iR : "i est transformé en R / C'est la phase de résistance, de transfert négatif". 5) iS : l'imagination du symbole : par exemple le rêve "est une image symbolisée". 6) sS : la "symbolisation du symbole" - "C'est l'analyste qui doit faire ça. [En fonction de ce qu'il est] Il n'a pas de peine : il est déjà lui-même un symbole. Il est préférable qu'il le fasse avec complétude, culture et intelligence. [Cad soit cultivé ] 7) SI : "commence l'élucidation du symptôme par l'interprétation". 8) SR : " qui est, en somme, le but de toute santé, qui est non pas (comme on le croit) de s'adapter à un réel plus ou moins bien défini, ou bien organisé, mais de faire reconnaître sa propre réalité, autrement dit son propre désir. Comme je l'ai maintes fois souligné, le faire reconnaître par ses semblables ; cad de le symboliser. 9) rR. - "Le rR est son travail [à l'analyste], improprement désigné sous le terme de cette fameuse "neutralité bienveillante" dont on parle à tort et à travers, et qui veut tout simplement dire que, pour un analyste, toutes les réalités, en somme, sont équivalentes ; que toutes sont des réalités. Ceci part de l'idée que tout ce qui est RÉEL est rationnel, et inversement." 10) rS : retour à la case départ. - si l'analyste est humainement valable, ça ne peut être que circulaire. Et une analyse peut comprendre plusieurs fois ce cycle. 

1953 - Fonction et champ de la parole… - - 123 - la psychanalyse n'a qu'un médium : la parole du patient. L'évidence du fait n'excuse pas qu'on le néglige. Or toute parole appelle réponse. - même si elle ne rencontre que le silence, pourvu qu'elle ait un auditeur, et (...) c'est là le cœur de sa fonction en psychanalyse. - 128 - Ainsi c'est une ponctuation heureuse qui donne son sens au discours du sujet. C'est pourquoi la suspension de la séance dont la technique actuelle fait une halte purement chronométrique et comme telle indifférente à la trame du discours, y joue le rôle d'une scansion qui a toute la valeur d'une intervention pour précipiter les moments concluants. - 197 - Témoin pris à partie de la sincérité du sujet, dépositaire du procès-verbal de son discours, référence de son exactitude, garant de sa droiture, gardien de son testament, tabellion de ses codicilles, l'analyste participe du scribe. Mais il reste le maître de la verite [parole] dont ce discours est le progrès. C'est lui, avant tout, qui en ponctue, avons-nous dit, la dialectique. - La suspension de la séance ne peut pas ne pas être éprouvée par le sujet comme une ponctuation dans son progrès. Nous savons comment il en calcule l'échéance pour l'articuler à ses propres délais, voire à ses échappatoires, comment il l'anticipe en le soupesant à la façon d'une arme, en la guettant comme un abri. - la ponctuation posée fixe le sens - 135 - quand le sujet s'engage dans l'analyse, il accepte une position plus constituante en elle-même que toutes les consignes dont il se laisse plus ou moins leurrer : celle de l'interlocution -- 146 - dès que l'analyse est engagée dans la voie du transfert (...) chaque rêve du patient s'interprète comme provocation, aveu larvé ou diversion, par sa relation au discours analytique, et qu'à mesure du progrès de l'analyse, ils se réduisent toujours plus à la fonction d'éléments du dialogue qui s'y réduisent - 184 - L'analyse ne peut avoir pour but que l'avènement d'une parole vraie et la réalisation par le sujet de son histoire dans sa relation à un futur. - 186 - Pour savoir comment répondre au sujet dans l'analyse, la méthode est de reconnaître d'abord la place où est son ego , [moi] cet ego que Freud lui-même a défini comme ego formé d'un nucleus verbal, autrement dit de savoir par qui et pour qui le sujet pose sa question . Tant qu'on ne le saura pas, on risquera le contresens sur le désir qui y est à reconnaître et sur l'objet à qui s'adresse ce désir. - 193 - [sa] durée ne peut être anticipée pour le sujet que comme indéfinie. - ´[1] nous ne pouvons prévoir du sujet quel sera son temps pour comprendre - 194 - [2] la fixation d'un terme équivaut à une projection spatialisante, où il [le sujet] se trouve d'ors et déjà aliéné en lui-même.


1953 - Les écrits techniques de Freud - 18 - Le progrès de Freud, sa découverte, est dans la façon de prendre un cas dans sa singularité . - la dimension propre de l'analyse, c'est la réintégration par le sujet de son histoire - 19 - L'histoire est le passé pour autant qu'il est historisé dans le présent - 20 - en fin de compte, ce dont il s'agit, c'est moins de se souvenir que de réécrire [reconstruire] l'histoire. - 29 - L'analyse est une expérience du particulier. - 180 - dans l'analyse (...) ça va dans le bon ordre - de l'avenir au passé. Vous pourriez croire que vous êtes en train de chercher le passé du malade dans une poubelle, alors qu'au contraire, c'est en fonction du fait que le malade a un avenir que vous pouvez aller dans le sens régressif. - 181 - Et alors, comment expliquer le retour du refoulé? Si paradoxal que ce soit, il n'y a qu'une façon de le faire - ça ne vient pas du passé, mais de l'avenir. - 182 - ce que nous voyons sous le retour du REFOULE est le signal effacé de quelque chose qui ne prendra sa valeur que dans le futur, par sa réalisation symbolique, son intégration à l'histoire du sujet. Littéralement, ce ne sera jamais qu'une chose qui, à un moment donné d'accomplissement, aura été. 

1954 - Introduction et réponse au commentaire de Jean Hyppolite... - 373 (Note 1) Le sujet (...) commence l'analyse en parlant de lui sans vous parler à vous, ou en parlant à vous sans parler de lui. Quand il pourra vous parler de lui, l'analyse sera terminée. - 373 - c'est en tant que le sujet arrive à la limite de ce que le moment permet à son discours d'effectuer de la parole, que se produit (...) la résistance à la dialectique analytique. Car ce moment et cette limite s'équilibrent dans l'émergence, hors du discours du sujet, du trait qui peut le plus particulièrement s'adresser à vous dans ce qu'il est en train de dire. Et cette conjoncture est promue à la fonction de ponctuation de sa parole. [D'où l'ineptie de "toute analyse des résistances" si cette "résistance" est constitutive de l'analyse (elle n'est pas à analyser)] - la parole du sujet bascule vers la présence de l'auditeur. - [Comme le remarque Freud : quand le sujet s'interrompt dans son discours, vous pouvez être sûr qu'une pensée l'occupe qui se rapporte à l'analyste. 


1954 - Réponse au commentaire de Jean Hyppolite... - 398 - analyse des résistances qui consiste à s'attaquer au monde (aux patterns ) du sujet pour le remodeler sur celui de l'analyste, au nom de l'analyse des défenses.

1954/55 - Le moi dans la théorie de Freud... - 287 - N'y a-t-il pas une autre conception de l'analyse, qui permette de conclure qu'elle est autre chose que le remembrement d'une partialisation fondamentale imaginaire du sujet ? - L'analyse doit viser au passage d'une vraie parole, qui joigne le sujet à un autre sujet, de l'autre côté du mur du langage. 288 - C'est la relation dernière du sujet à un Autre véritable, à l'Autre qui donne la réponse qu'on n'attend pas, qui définit le point terminal de l'analyse. - à cette seule condition que le moi de l'analyste veuille bien ne pas être là, à cette seule condition que l'analyste ne soit pas un miroir vivant, mais un miroir vide

1955 - Intervention après l'exposé de J. Favez-Boutonnier... - Que celui [le mot] de reconnaissance lui doive lui être substitué [au terme de "prise de conscience], comment ceci n'est-il pas évident pour tous ceux qui pratiquent une technique, dont le premier principe est qu'elle ne peut être exercée par le sujet isolé, mais toujours avec quelqu'un ? 

1955 - La Chose freudienne - 419 - l'objectivation en matière psychologique est soumise dans son principe à une loi de méconnaissance - C'est-à-dire que ce n'est pas de lui [l'analysant] que vous avez à lui parler, car il suffit à cette tâche, et ce faisant, ce n'est même pas à vous qu'il parle : si c'est à lui que vous avez à parler, c'est littéralement d'autre chose, c'est-à-dire d'une chose autre que ce dont il s'agit quand il parle de lui, et qui est la chose qui vous parle, chose qui, quoi qu'il dise, lui resterait à jamais inaccessible, si d'être une parole qui s'adresse à vous elle ne pouvait évoquer en vous sa réponse et si, d'en avoir entendu le message sous cette forme inversée, vous ne pouviez, à le lui retourner, lui donner la double satisfaction de l'avoir reconnu et de lui en faire reconnaître la vérité.

1955 - Variantes de la cure-type - 361 - C'est que l'analyse, de progresser essentiellement dans le non-savoir, se rattache, dans l'histoire de la science, à son état d'avant sa définition aristotélicienne et qui s'appelle la dialectique.

1955/56 - Les psychoses - 23 - Authentifier ainsi tout ce qui dans le sujet est de l'ordre de l'imaginaire [comme étant du réel], c'est à proprement parler faire de l'analyse l'antichambre de la folie, et nous n'avons qu'à admirer que cela ne mène pas à une aliénation plus profonde - sans doute, ce fait indique-t-il assez que, pour être fou, il y faut quelque prédisposition, sinon quelque condition. - 24 - Ne devient pas fou qui veut . - 167 - les soubassement kleiniens de l'imaginaire, à savoir le complexe oral - [cela se traduit dans l'analyse par] une sorte d'incorporation ou dévoration imaginaire, qui ne peut être, étant donné que la relation analytique est une relation de parole, qu'une incorporation du discours de l'analyste. - [cf. l'expression "dévorer les livres..."]

1957 - Intervention après la communication de G. Favez... - La guérison y a tout de même un caractère de bienfait de surcroît - comme je l'ai dit au scandale de certaines oreilles - mais le mécanisme n'est pas orienté vers la guérison comme but.

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 16/04/58 - J'appelle ici symptôme dans son sens le plus général, aussi bien le symptôme morbide que le rêve - Ce que j'appelle symptôme, c'est ce qui est analysable. - Freud (...) nous apprend (...) à ce propos que le symptôme parle dans la séance, le Ça parle dont je vous parle tout le temps - Plus tard il a dit que les borborgmes de ses patients venaient se faire entendre et parler dans la séance, et avaient une signification de paroles. - dans les séances, même les douleurs en tant qu'elles réapparaissent, qu'elles s'accentuent (...) font partie du discours du sujet, qu'il mesure au ton, à la modulation de ses sujets - [ceci suppose que 1) tout ce qui (non)dit est parole, 2) ces paroles sont des symptômes car tout symptôme est parole.]

1958 - La direction de la cure... - 618 - si l'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas, il est bien vrai que le sujet peut attendre qu'on le lui donne, puisque que le psy n'a rien d'autre à lui donner. Mais même ce rien; il ne le lui donne pas, et cela vaut mieux : et c'est pourquoi ce rien, on le lui paie [ARGENT], et largement de préférence, pour bien montrer qu'autrement [s'il avait quelque chose à donner] cela ne vaudrait pas cher.

1958/59 - Le désir et son interprétation - 04/02/59 - [comme aux échecs] ce qui se passe c'est la progressive réduction du nombre des signifiants qui sont dans le coup. - pour qu'on sente bien où est la position du sujet dans leur intérieur. - 01/07/59 - notre désir [d'analyste] doit se limiter à ce vide, à cette place que nous laissons au sujet pour qu'il s'y situe, à la coupure - la coupure qui est sans doute le mode le plus efficace de l'intervention, et de l'interprétation analytique. - dans cette coupure il y a (...) cet objet phallique latent à tout rapport de demande comme signifiant du désir. - 01/07/59 - Nous nourrissons le désir du sujet pour un autre que nous, nous nous trouvons dans cette situation paradoxale d'être les entremetteurs, les accoucheurs [cf. Socrate!], ceux qui président à l'avènement du désir.

1959/60 - L'éthique de la psychanalyse - 351 - la fonction du désir doit rester dans un rapport fondamental avec la mort. Je pose la question - la terminaison de l'analyse, la véritable, j'entends celle qui prépare à devenir analyste, ne doit-elle pas à son terme affronter celui qui la subit à la réalité de la condition humaine ? - la détresse, où l'homme dans ce rapport à lui-même qui est sa propre mort - mais au sens où je vous ai appris à la dédoubler cette année -, n'a à attendre d'aide de personne.

1960-61 - Le Transfert - 20 - l'Intersubjectivité n'est-elle pas ce qui est le plus étranger à la rencontre analytique ? Y pointerait-elle que nous nous y dérobons, sûrs qu'il faut l'éviter. - 21 - éviter toute attitude qui prête à imputation de réconfort, a fortiori de séduction. - 21 - Le patient lui-même le sait, il l'appelle, il se veut surpris ailleurs. - 24 - 1 La cellule analytique, même douillette, n'est rien de moins qu'un lit d'amour - 25 - j'entends partir de l'extrême de ce que suppose le fait de s'isoler avec un autre pour lui apprendre quoi ? - ce qui lui manque. - Je ne suis là, en fin de compte, pour son bien, mais pour qu'il aime. Est-ce à dire que je doive lui apprendre à aimer ? Assurément, il paraît difficile d'en élider la nécessité - 393 - l'acting out est ce type d'action par où, à tel moment du traitement (...) le sujet exige une réponse plus juste.

1964 - Les quatre concepts… - 243 - l'opération et la manœuvre du transfert sont à régler d'une façon qui maintienne la distance entre le point d'où le sujet se voit aimable, - et cet autre point où le sujet se voit causé comme manque par "a", et où "a" vient boucher la béance que constitue la division inaugurale du sujet. - 244 [cf. schéma] - Toute analyse que l'on doctrine comme devant se terminer par l'identification à l'analyste révèle (...) que son véritable moteur est élidé. Il y a un au-delà à cette identification, et cet au-delà est défini par la rapport et la distance de l'objet petit "a" au grand I idéalisant de l'identification. - Freud donne ainsi son statut à l'hypnose en superposant à la même place l'objet "a" comme tel et ce repérage signifiant qui s'appelle l'idéal du moi. - 245 - l'objet y est (...) le regard de l'hypnotiseur. - [D'une façon générale, cf. ] la fonction du regard, de ses relations fondamentales à la tache, du fait qu'il y a déjà dans le monde quelque chose qui regarde avant qu'il y ait une vue pour le voir - Vous saisissez du même coup la fonction du regard dans l'hypnose, qui peut être remplie en somme par un bouchon de cristal, ou n'importe quoi, pour peu que ça brille. Définir l'hypnose par la confusion, en un point, de signifiant idéal où se repère le sujet avec le "a", c'est la définition structurale la plus assurée qui ait été avancée. Or, qui ne sait que c'est en se distinguant de l'hypnose que l'analyse s'est instituée ? car le ressort fondamental de l'opération analytique, c'est le maintien de la distance entre le I et le "a". si le T est ce qui, de la pulsion, écarte la demande, le désir de l'analyste est ce qui l'y ramène. Et par cette voie, il isole le "a", il le met à la plus grande distance possible du I que lui, l'analyste, est appelé par le sujet à incarner. C'est de cette idéalisation que l'analyste a à déchoir pour être le support de l'"a" séparateur, dans la mesure où son désir lui permet, dans une hypnose à l'envers, d'incarner, lui, l'hypnotisé. - C'est au-delà de la fonction du "a" que la courbe [de l'analyse] se referme - A savoir, après le repérage du sujet par rapport au "a", l'expérience du fantasme fondamental devient la pulsion. - 246 - Comment un sujet qui a traversé le fantasme fondamental peut-il vivre la pulsion ?