Castration

1938 - Les complexes familiaux - 60- l'examen de ces fantasmes qu'on trouve dans les rêves et dans certaines impulsions permet d'affirmer qu'ils ne se rapportent à aucun corps réel, mais à un mannequin hétéroclite, à une poupée baroque, à un trophée de membres où il faut reconnaître l'objet narcissique (...) : [dont la genèse est] conditionnée par la précession, chez l'homme, de formes imaginaires du corps sur la maîtrise du corps propre, par la valeur de défense que le sujet donne à ces formes, contre l'angoisse du déchirement vital, fait de la prématuration. Le fantasme de castration (...) représente la défense que le moi narcissique, identifié à son double spéculaire, oppose au renouveau d'angoisse qui, au premier mouvement de l'œdipe, tend à l'ébranler - A l'angoisse réveillée par cet objet, le sujet répond en reproduisant le rejet masochiste par où il a surmonté sa perte primordiale, mais il l'opère selon la structure qu'il a acquise, cad dans une localisation imaginaire [= phallique] de la tendance.

1955/56 - Les psychoses - 199 - [hystérie] Là où il n'y a pas de matériel symbolique, il y a obstacle, défaut, à la réalisation de l'identification essentielle à la réalisation de la sexualité du sujet. - 202 - [Or par ailleurs, c'est bien parce que le symbolique règle tout, mais parce qu'il est également synonyme de castration (incomplétude) que le sujet est amené à se poser la question névrotique (le symbolique est la condition de la névrose) : car malgré la "valeur explicative fondamentale" du signifiant] Il y a tout de même une chose qui échappe à la trame symbolique , c'est la procréation dans sa racine essentielle - qu'un être naisse d'un autre. La procréation est, dans l'ordre symbolique, couverte par l'ordre instauré de cette succession entre les êtres. Mais le fait de leur individuation, le fait qu'un être sorte d'un être, rien ne l'explique dans le symbolique. Tout le symbolique est là pour affirmer que la créature n'engendre pas la créature, que la créature est impensable sans une fondamentale création. [Mais la création - qui va du signifiant à la réalité - est bien, comme telle, de l'ordre du symbolique, c'est pour cela qu'il ne l'explique pas.] - Il y a en effet quelque chose de radicalement inassimilable au signifiant. C'est tout simplement l'existence singulière du sujet. - Le signifiant est incapable de lui donner la réponse, pour la bonne raison qu'il le met justement au-delà de la mort. Le signifiant le considère comme mort. - [Ambiguïté ici entre S (mort/inexistence) et A (mort/existence)] Comme telle, la question de la mort est un autre mode de la création névrotique de la question, son mode obsessionnel. [qu'est-ce qu'une femme, donnant la vie, donnant la mort ?] - 215 - l'hystérie est une question centrée autour d'un signifiant qui reste énigmatique quant à sa signification. La question de la mort [obession], celle de la naissance [hystérie], sont en effet les deux dernières qui n'ont justement pas de solution dans le signifiant. C'est ce qui donne au névrosés leur valeur existentielle. - L'hystérique se la pose de tout son être - comment peut-on ou être mâle ou être femelle ? Ce qui implique bien que l'hystérique en a tout de même la référence - avec son identification fondamentale à l'individu du sexe opposé au sien, par où son propre sexe est interrogé. A la façon hystérique de questionner ou... ou..., s'oppose la réponse de l'obsessionnel, la dénégation, ni...ni..., ni mâle, ni femelle.

1956/57 - La relation d'objet (résumé Par Pontalis) - Ce que le garçon a comme appartenance, il faut qu'il le tienne de quelqu'un d'autre : c'est ce que nous avons appelé la dette symbolique, qui inscrit la castration au cœur de la crise formatrice œdipienne [il s'agit ici du devenir-ce-que-l'on-est] - [Pour Hans] La guérison survient au moment où s'exprime sous la forme d'une histoire très articulée (fantasme de l'installateur). Tout se passe comme si l'avènement de la castration mettait un terme à la phobie, montrant du même coup à quoi la phobie supplée. On le voit le problème de Hans consisterait à passer d'une appréhension phallique de la relation à la mère à l'appréhension castrée du couple parental. Ce serait un progrès de l'imaginaire vers le symbolique, une organisation de l'imaginaire en MYTHE qui permettrait à Hans de franchir ce passage. - La phobie commence par introduire dans son monde une structure de l'intérieur et de l'extérieur (jusque là il était en quelque sorte à l'intérieur de sa mère [comme phallus intégré]. L'intervention du pénis réel lui commande de changer profondément son mode de relation au monde ; il doit maintenant assumer qu'il y a des sujets privés de phallus, ce qui n'est pas facile -

1956/57 - La relation d'objet - 446 - [Complexe de castration. L'enfant s'aperçoit de ce qu'il a comme étant] quelque chose de misérable : il devient dès lors la proie des significations de l'autre [c'est-à-dire qu'il s'agit d'en répondre, de ce qu'on a, ou plutôt de ce qu'on a pas. D'où l'angoisse. Cette réponse, c'est dans l'imaginaire qu'elle se trouve, et c'est le père qui l'apporte (le père de Hans ne l'apporte justement pas) : par son interdiction.] - 453 - [symbolique] La guérison arrive au moment où s'exprime de la façon la plus claire (...) la castration comme telle, c'est à savoir que "l'installateur" vient, la lui dévisse et lui en donne une autre (...) On remplace ce qui est réel par quelque chose de plus beau, de plus grand - 472 - [Le cheval c'est d'abord la Mère phallique, dévoreuse, "au trés grand fait pipi", c'est ensuite le père en tant qu'interdicteur. Mais justement, si phobie il y a, c'est que la castration (a priori indépendante de l'interdit) n'a pas eu lieu. Elle n'a pas eu lieu, parce qu'en l'espèce la mère maintient le jeu du leurre, et parce que le père est complice de ce jeu en... ne l'interdisant pas (mais ce n'est que la conséquence de l'absence de désir entre les deux époux). Et alors, l'interdit, soit maintenant la "crainte" de la castration est vécue névrotiquement, soit précisément sous la forme de l'interdit qui n'est que refoulement de la véritable castration dont le sujet ne veut rien savoir. Plutôt l'interdit, plutôt le cheval, ses crocs, et l'angoisse, que de reconnaître l'absence de pénis chez la mère.] -  705 - [antériorité de la castration par la mère] en tant qu'elle implique pour l'enfant la possibilité de la dévoration et de la morsure (...). La castration paternelle en est un substitut [mais extrêment fécond, parce que susceptible d'une suite, d'un développement dialectique : il y a toujours la possibilité de tuer ou d'évirer le PÈRE, tandis que la mère c'est pas possible!] [les fantasmes - en l'absence du rôle du père - de la baignoire et du perçoir sont là pour essayer de dépasser la situation primitive de pure menace de dévoration totale par la mère.]

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 12/03/58 - ce qui s'articule à la base de cette relation œdipienne [chez la fille], c'est que la femme doit se proposer ou plus exactement s'accepter elle-même comme un élément de ce type des échanges [élémentaires, cf. Lévi-Strauss] - y devenir elle-même cet objet d'échange. - nécessité pour une partie, une moitié effectivement de l'humanité de devenir le signifiant de l'échange. - 26/03/58 - le sens de cette crainte de la castration - [correspond à] un désir du sujet, celui de son intégrité physique - crainte narcissique - nous trouvons [corrélativement] la crainte de l'organe féminin (...) modèle de la disparition de cet organe. - [Chez M. Klein, l'angoisse de l'enfant est de retrouver au fond du vagin, ingurgité, le pénis paternel] - Mais là pour que le dernier pas soit franchi, il faut en somme que l'organe paternel à l'intérieur du sexe maternel, soit constitué comme menaçant - [dans toutes ces théories on voit] le complexe de castration s'isolant en somme, se réduisant à l'isolement d'une pulsion agressive primordiale partielle - [Un indice déjà est le fait que] Ce n'est pas une castration s'adressant aux organes génitaux dans leur ensemble, c'est bien pour cela d'ailleurs que chez la femme elle ne prend pas l'aspect d'une menace contre les organes génitaux féminins, en tant que tels, mais en tant qu'autre chose, justement en tant que le phallus [les seins aussi, par ex.?] - [Chez l'homme également, doit-on y "inclure" les testicules, etc.?] c'est quelque chose qui a un certain rapport avec les organes, mais un certains rapport dont le caractère justement signifiant déjà dès l'origine ne fait pas de doute, et c'est le caractère signifiant qui domine. - 23/04/58 - [C'est pour autant que le phallus se trouve situé en A, comme sa barre, que] la castration s'introduit. Ce n'est jamais (...) par la voie d'une interdiction sur la masturbation par exemple. [C'est originellement l'Autre qui est castré, avant qu'il ne cherche à castrer] - [pour la fille] c'est d'abord sous la forme d'un reproche à la mère que ce qui est perçu dans la mère comme castration est donc aussi comme castration pour elle. - Et c'est parce que le père ne vient ici qu'en position de remplacement [avec un pénis symbolique, donc] pour ce dont elle se trouve d'abord frustrée, qu'elle passe au plan de la privation. - pour tout ce qui est dans la ligne de son désir, elle se trouve liée à la nécessité impliquée par la fonction du phallos (...), d'être ce phallos en tant qu'il est le signe même de ce qui est désiré - puisqu'en fin de compte tout ce qu'elle montre de sa féminité est précisément lié à cette identification profonde [au phallus] - Ne croyez pas que pour l'homme la situation soit meilleure. Elle est même plus comique. Le phallos, lui, il l'a, le malheureux - [le voilà donc sommé de donner] ce qu'il n'a pas, à un être qui n'a pas ce qu'il n'a pas - 04/06/58 - le phallus est le signifiant de ce qui est frappé par l'action du signifiant, de ce qui est sujet à castration. - 18/06/58 - ce qui sert de support à l'action symbolique propre qui s'appelle castration, est une image (...) choisie dans le système imaginaire - quelque chose dans l'image de l'autre est choisi pour porter la marque d'un manque qui est ce manque même par où le vivant s'aperçoit, parce qu'il est humain, cad parce qu'il est en rapport avec le langage, s'aperçoit comme exclu de l'omnitude des désirs, comme quelque chose de limité, de local, comme créature - nous sommes déjà morts par rapport (...) au mouvement lui-même de la vie, qu'à cause du langage nous sommes capables de projeter dans sa totalité, et même plus, dans sa totalité comme parvenue à sa fin. - système signifiant qui lui permet de dominer son immanence de vivant, et de s'apercevoir comme déjà mort. [Il n'y a pas d'autre explication à l'"instinct de mort"]. - Il n'y a pas d'expérience de la mort, bien entendu, qui puisse y répondre, et c'est bien pour cela que c'est symbolisé d'une autre façon. C'est symbolisé sur ce point et cet organe précis où apparaît de la façon la plus sensible, ce qui est la poussée de la vie. [phallus] - 18/06/58 - le symptôme est toujours surdéterminé. Il n'y a pas de symptôme dont le signifiant ne soit apporté d'une expérience antérieure, précisément (...) au niveau (...) de ce qui est le cœur de tout ce qui est réprimé chez le sujet, à savoir ce complexe de castration, de ce signifiant de A [S(A barré)?] qui est quelque chose qui (...) s'articule dans le complexe de castration - la fameuse scène primitive, qu'est-ce que c'est, si ce n'est précisément quelque chose qui entre dans l'économie du sujet (...) toujours comme un signifiant - l'être vivant saisi comme vivant, en tant que vivant, mais avec cet écart, cette distance [transcendance] qui est justement celle qui constitue cette autonomie de la dimension signifiante, le traumatisme de la scène primitive. - cette vie qui se saisit dans une horrible aperception d'elle-même, dans son étrangeté totale, dans sa brutalité opaque comme pur signifiant - C'est ce qui apparaît de la vie à elle-même comme signifiant à l'état pur, cad comme quelque chose qui ne peut pas encore d'aucune façon se résoudre, s'articuler.

1958/59 - Le désir et son interprétation - 04/O2/59 - Jones fait de l'aphanisis la substance de la crainte de la castration. - C'est [au contraire] parce qu'il peut y avoir castration, (...) que dans le sujet s'élabore cette dimension où il peut prendre crainte, alarme, de la disparition possible, future de son désir. - [cad que la] prise de position du sujet dans le signifiant implique la perte, le sacrifice d'un de ses signifiants entre autre - 29/04/92 - Il n'y a (...) dans le réel aucune espèce de faille ou de fissure. Tout manque est manque à sa place, mais manque à sa place est manque symbolique. - le réel, en tant que tel, se définit comme toujours plein. [il n'y a de privation réelle (trou) que d'un objet symbolique] - nous appelons cela "moins phi" (...) comme étant l'essentiel de la marque sur l'homme de son rapport au logos, cad la castration - cette connotation "moins phi" nous servira à définir (...) l'objet "a". - 13/05/59 - l'objet "a" se définit d'abord comme le support que le sujet se donne pour autant qu'il défaille. - qu'il défaille dans sa certitude de sujet. - C'est pour autant que dans l'Autre, dans ce discours de l'Autre qu'est l'ics, quelque chose fait défaut au sujet - ce quelque chose qui fait que le sujet y disparaît comme tel en tant que ce discours est le discours de l'ics - [le] sujet réel, bel et bien vivant (...) à soi tout seul n'est pas du tout un sujet - [mais] le sujet payant le prix nécessaire à ce repérage de lui-même en tant que défaillant est introduit à cette dimension toujours présente chaque fois qu'il s'agit du désir, à savoir d'avoir à payer la castration. C'est-à-dire que quelque chose de réel, sur lequel il a prise dans un rapport imaginaire, est porté à la pure et simple fonction de signifiant. C'est le sens dernier (...) de la castration comme telle. - 13/05/59 - Le "a", j'ai dit que c'était l'effet de la castration. Je n'ai pas dit que c'était l'objet de la castration. Cet objet de la castration nous l'appelons le phallus.

1959/60 - L'éthique de la psychanalyse - 354 - il est plus commode de subir l'interdit que d'encourir la castration.

1960 - Subversion du sujet et dialectique du désir - 827 - La castration veut dire qu'il faut que la jouissance soit refusée, pour qu'elle puisse être atteinte sur l'échelle renversée de la Loi du désir.

1960/61 - Le Transfert - 114 - Le discours d'Aristophane, c'est la dérision du Sphaïros platonicien, tel qu'il est articulé dans le Timée. - 115 - ce dont il s'agit dans ces formes où rien ne dépasse et ne se laisse accrocher, a ses fondements dans la structure imaginaire - Mais à quoi tient l'adhésion à ces formes en ce qu'elle est affective ? - sinon à la Verwerfung de la castration. - Ces êtres, séparés en deux comme des hémipoires, vont (...) mourir dans une vaine étreinte à se rejoindre. - Comment la question va-t-elle se résoudre ? Aristophane nous parle là exactement comme le petit Hans - on va leur dévisser le génitoire qu'ils ont à la mauvaise place (...), à l'extérieur, et on va le leur revisser sur le ventre [opération]  - 274 - [le sujet] ce phallus, il l'est et il ne l'est pas. cet intervalle, l'être et ne pas l'être, la langue permet de l'apercevoir dans une formule où glisse le verbe être - il n'est pas sans l'avoir. C'est autour de cette assomption subjective entre l'être et l'avoir que joue la réalité de la castration.

1961/62 - L'identification - 27/06/62 - l'objet "a" (...) l'objet de la science analytique. - si nous voulons qualifier cet objet dans une perspective proprement logique, j'accentue : logicisante, nous n'avons rien de mieux à en dire sinon ceci qu'il est l'objet de la castration. - [à l'inverse] Ce qui caractérise la structure de l'objet aristotélicien, c'est que ce qui n'est pas hérisson est non-hérisson. C'est pourquoi je dis que c'est la logique de l'objet de la privation. - Dans la nature, il y a de la chose, si je puis m'exprimer ainsi, qui se présente avec du bord. Tout ce que nous pouvons y conquérir, qui simule une connaissance, ça n'est jamais que détacher ce bord et non pas s'en servir, mais l'oublier pour voir le reste qui, chose curieuse, de cette extraction se trouve complètement transformé, exactement comme le cross-cap vous l'image - le reste de la sphère est transformé en une surface de Mœbius par l'énucléaton de l'objet de la castration. Le monde entier s'ordonne d'une certaine façon qui nous donne, si je puis dire, l'illusion d'être un monde. - [ce monde est] un intermédiaire entre cet objet aristotélicien où cette réalité est en quelque sorte masquée et notre objet [a] - point acosmique du désir en tant qu'il est désigné par l'objet de la castration - cet objet petit "a" nous [le] voyons surgir au point de défaillance de l'Autre, au point de perte du signifiant parce que cette perte c'est la perte de cet objet même, du membre jamais retrouvé d'Osiris démembré - [et] le sujet est uniquement essentiellement coupure de cet objet - Le rapport de cet objet à l'image du monde qui l'ordonne constitue ce que Platon a appelé à proprement parler la dyade, à condition que nous nous apercevions que dans cette dyade le sujet S barré et le petit "a" sont du même côté [de l'autre : i(a)] - Par rapport [cf. schéma p.441] au corrélatif petit "a", à ce qui reste quand l'objet constitutif du fantasme s'est séparé, être et pensée sont du même côté, du côté de ce petit "a". Petit "a", c'est l'être en tant qu'il est essentiellement manquant au texte du monde. - Toute métaphore, y compris celle du symptôme cherche à faire sortir cet objet dans la signifiaction, mais toute la pullulation de sens qu'elle peut engendrer n'arrive pas à étancher ce dont il s'agit dans ce trou d'une perte centrale. - [autrement dit] "a" peut être abordé par cette voie qui est ce que l'Autre (...) désire dans le sujet défaillant, dans le fantasme, le S barré.

1962/63 - L'angoisse - 28/11/62 - Ce qui constitue l'angoisse, c'est quand quelque chose, un mécanisme, fait apparaître (...) à la place qui correspond à celle qu'occupe le "a" du désir, quelque chose (...) entendez n'importe quoi - l'Unbeimlich, c'est ce qui apparaît à cette place. - c'est le -phi, le quelque chose qui nous rappelle que ce dont tout part c'est de la castration imaginaire, qu'il n'y a pas (...) d'image du manque. Quand il apparaît quelque chose là, c'est donc, si je puis m'exprimer ainsi, que le manque vient à manquer. - 26/03/63 - le (a) prend sa valeur de venir dans le pot du (moins phi) - que ce vase-là devienne angoissant, pourquoi ? Parce que ce qui vient à demi remplir le creux constitué de la castration originelle, c'est ce petit (a) en tant qu'il vient d'ailleurs, qu'il n'est supporté, constitué que par l'intermédiaire du désir de l'Autre. Et c'est là que nous retrouvons l'angoisse et la forme ambiguë de ce bord qui, tel qu'il est fait au niveau de l'autre vase, ne nous permet de distinguer ni intérieur, ni extérieur. L'angoisse donc vient se constituer (...) dans un rapport au-delà de ce vide d'un temps premier, si je puis dire, de la castration. Et c'est pour cela que le sujet n'a qu'un désir quant à cette castration première, c'est d'y retourner. - 05/12/62 - Ce devant quoi le névrosé recule, ce n'est pas devant la castration, c'est de faire de sa castration, la sienne, ce qui manque à l'Autre [cad n'accepte pas d'être objet]. - Vouer sa castration à cette garantie de l'Autre c'est là ce devant quoi le névrosé s'arrête ; il s'y arrête pour une raison en quelque sorte interne à l'analyse : c'est que c'est l'analyse qui l'amène à ce rendez-vous. La castration n'est en fin de compte rien d'autre que le moment de l'interprétation de la castration. - 05/12/62 - c'est dans la mesure où sont épuisées jusqu'à leur terme, jusqu'au fond du bol, toutes les formes de la demande, jusqu'à la demande des zéros, que nous voyons au fond apparaître la relation de la castration. La castration se trouve inscrite comme rapport à la limite de ce cycle régressif de la demande. - 06/03/63 - l'orgasme [chez l'être humain] coincide avec la mise hors de combat (...) de l'instrument par la détumescence - [cf] la première intuition de Freud sur une certaine source de l'angoisse - le coïtus interruptus [où] (...) l'instrument est mis au jour dans sa fonction, soudain déchu, de l'accompagnement de l'orgasme, en tant que l'orgasme est supposé signifier une satisfaction commune. - l'angoisse est justement provoquée par (...) la mise hors de jeu de l'instrument dans la jouissance. La subjectivité, si vous voulez, est focalisée sur la chute du phallus. - 06/03/63 - le phallus est plus significatif dans le vécu humain par sa chute (...) que par sa présence, c'est là ce qui désigne la possibilité de la place de la castration - elle est intimement liée aux traits de l'objet caduc - objet partiel [partiel : du point de vue du névrosé] - - 26/03/63 - Que quelque chose comme un ordre puisse être apporté dans ce trou, cette défaillance constitutive de la castration primordiale, c'est ce que je crois que la circoncision incarne au sens propre du mot. - Le circoncis a (...) le rapport le plus évident avec la normativation de l'objet du désir. Le circoncis est consacré, consacré moins encore à une loi qu'à un certain rapport à l'Autre, au grand A, et c'est pour cela qu'il s'agit du petit (a). - 29/05/63 - le phallus fonctionne partout, sauf là où on l'attend (...) nommément au stade phallique - c'est cet évanouissement de la fonction phallique comme telle à ce niveau où il est attendu pour fonctionner, qui est le principe de l'angoisse de castration. D'où la notation (moins phi) dénotant cette carence - 05/06/63 - Que le phallus ne se trouve pas là où on l'attend (...) à savoir sur le plan de la médiation génitale, voilà ce qui explique que l'angoisse est la vérité de la sexualité, cad ce qui apparaît chaque fois que son flux se retire, montre le sable. La castration est le prix à payer de cette structure, elle se substitue à cette vérité. Mais en fait, ceci est un jeu illusoire, il n'y a pas de castration parce que (...) il n'y a pas d'objet à castrer - Le phallus, là où il est attendu comme sexuel, n'apparaît jamais que comme manque 

1964 - Les quatre concepts… - 62 - [Réponse à F. Dolto] La description des stades, formateurs de la libido, ne doit pas être référée à une pseudo-maturation naturelle, qui reste toujours opaque. Les stades s'organisent autour de l'angoisse de castration. Le fait copulatoire de l'introduction de la sexualité est traumatisant (...) et il a une fonction organisatrice pour le développement. L'angoisse de castration est comme un fil qui perfore toutes les étapes du développement. Elle oriente les relations qui sont antérieures à son apparition proprement dite - sevrage, discipline anale, etc. Elle cristallise chacun de ces moments dans une dialectique qui a pour centre une mauvaise rencontre. Si les stades sont consistants, c'est en fonction de leur registration possible en termes de mauvaise rencontre. La mauvaise rencontre centrale est au niveau du sexuel.