Cause

1953/54 - Les écrits techniques de Freud - 8 - Considérons maintenant la question du sujet. Quand on l'introduit, on s'introduit soi-même. - Soi-même est donc en cause. / Ainsi, dès l'origine, Freud sait qu'il ne fera de progrès dans l'analyse des névroses que s'il s'analyse.

1962/63 - L'angoisse - 16/01/63 - cet objet doit par nous être conçu comme la cause du désir, et, pour reprendre ma métaphore de tout à l'heure, l'objet est derrière le désir. - [dans le fétiche] se dévoile cette dimension de l'objet comme cause du désir. Car ce n'est pas le petit soulier, ni le sein, ni quoi que ce soit où vous incarniez le fétiche, qui est désiré ; mais le fétiche cause le désir qui s'en va s'accrocher où il peut, sur celle dont il n'est pas absolument nécessaire que ce soit elle qui porte le petit soulier - 08/05/63 - la cause surgit toujours en corrélation du fait que quelque chose est omis dans la considération de la connaissance, que quelque chose est précisément le désir qui anime la fonction de la connaissance. - 08/05/63 - l'objectivité est le corrélat d'une raison pure - l'objectalité est le corrélat d'un pathos de coupure - rejoint (...) ce qui reste pétri de causalité [objet] - Partout la cause et sa fonction s'avère irréfutable même si elle est irréductible, presque insaisissable à la critique. - c'est ce morceau charnel (...), cette part de nous-mêmes prise dans la machine, à jamais irrécupérable, cet objet comme perdu, aux différents niveaux de l'expérience corporelle où se produit sa coupure, c'est lui qui est le support, le substrat authentique de toute fonction comme telle de la cause. - il convient de rappeler qu'elle est corps - c'est ce qui reste au dernier terme, désir du corps, désir du corps de l'autre et rien que désir de son corps. - 12/06/63 - [Par rapport à la cause impliquée dans la question du symptôme] le symptôme n'est pas l'effet. Il en est le résultat. L'effet c'est le désir, mais c'est un effet unique et tout à fait étrange - c'est que l'effet primordial de cette cause, (a) (...) c'est un effet qui n'a rien d'effectué. Le désir (...) se situe en effet essentiellement comme un manque d'effet. La cause, ainsi, se constitue, comme supposant des effets, de ce fait que primordialement l'effet y fait défaut. - Le hiatus entre la cause et l'effet, à mesure qu'il est comblé, c'est bien cela qui s'appelle (...) le progrès de la science, fait s'évanouir la fonction de la cause - l'explication de quoi que ce soit aboutit à mesure qu'elle s'achève à n'y laisser que des connexions signifiantes, à volatiliser ce qui l'animait (...) cad la béance effective - 19/06/63 - [ex.] L'excrément ne joue pas le rôle d'effet de ce que nous situons comme désir anal, il en est la cause.  -- 26/06/63 - Qu'est-ce que le symptôme, c'est la fuite du robinet. Le passage à l'acte c'est l'ouvrir, mais l'ouvrir sans savoir ce qu'on fait. - Quelque chose se produit qui libère une cause - Quant à l'acting-out, (...) ce n'est pas le fait d'ouvrir le robinet, (...) c'est simplement la présence ou non du jet.

1964 - Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse - 25 - Elle se distingue de ce qu'il y a de déterminant dans une chaîne, autrement dit de la loi. Pour l'exemplifier, pensez à ce qui s'image dans la loi de l'action et de la réaction. Il n'y a ici, si vous voulez, qu'un seul tenant. L'un ne va pas sans l'autre. - Au contraire, chaque fois que nous parlons de cause, il y a toujours quelque chose d'anti-conceptuel, d'indéfini. Les phases de la lune sont la cause des marées - ça, c'est vivant, nous savons à ce moment-là que le mot cause est bien employé. Ou encore, les miasmes sont la cause de la fièvre - ça aussi, ça ne veut rien dire, il y a un trou, et quelque chose qui vient osciller dans l'intervalle. Bref, il n'y a de cause que ce qui cloche. Eh bien ! l'inconscient freudien, c'est à ce point que j'essaie de vous faire viser par approximation qu'il se situe, à ce point où, entre la cause et ce qu'elle affecte, il y a toujours la clocherie. L'important n'est pas que l'ics détermine la névrose - là-dessus Freud a très volontiers le geste pilatique de se laver les mains. Un jour ou l'autre, on trouvera peut-être quelque chose, des déterminants humoraux, peu importe - ça lui est égal. car l'ics nous montre la béance par où la névrose se raccorde à un réel - réel qui peut bien, lui, n'être pas déterminé. - et qu'est-ce qu'il trouve, dans le trou, dans la fente, dans la béance caractéristique de la cause ? Quelque chose de l'ordre du non-réalisé. On parle de refus. C'est aller trop vite en la matière - L'ics, d'abord, se manifeste à nous comme quelque chose qui se tient en attente dans l'aire, dirai-je, du non-né. Que le refoulement y déverse quelque chose, n'est pas étonnant. - ces actifs orthopédeutes qe sont devenus les analystes de la seconde et de la troisième génération, (...) se sont employés, en psychologisant la théorie analytique, à suturer cette béance. - Achoppement, défaillance, fêlure. Dans une phrase prononcée, écrite, quelque chose vient à trébucher. - Là, quelque chose d'autre demande à se réaliser - qui apparaît comme intentionnel, certes, mais d'une étrange temporalité. Ce qui se produit dans cette béance, au sens plein du terme se produire, se présente comme la trouvaille. - Or cette trouvaille, dès qu'elle se présente, est retrouvaille, et qui plus est, elle est toujours prête à se dérober à nouveau, instaurant la dimension de la perte.

1964 - Position de l'inconscient - 835 - L'effet de langage, c'est la cause introduite dans le sujet. Par cet effet il n'est pas cause de lui-même, il porte en lui le ver de la cause qui le refend. Car sa cause, c'est le signifant sans lequel il n'y aurait aucun sujet dans le réel.