1958/59 - Le désir et son interprétation - 29/01/59 - le fantasme a toujours cette structure ; il n'est pas simplement relation d'objet. Le fantasme est quelque chose qui coupe, un certain évanouissement, une certaine syncope signifiante du sujet en présence d'un objet. - 24/06/59 - C'est en tant que la coupure est à la fois constitutive et en même temps irrémédiablement externe au discours en tant qu'elle le constitue, qu'on peut dire que le sujet, en tant qu'il s'identifie à la coupure, est vervorfen [rejeté]. C'est bien à cela qu'il appréhende, ou s'aperçoit comme réel. - c'est en tant qu'il est la coupure de ce discours qu'il est au suprême degré un "je suis" - cette possibilité de couper quelque part le discours, de mettre la ponctuation. Cette propriété où gît son être essentiel, son être où il s'aperçoit en tant que la seule intrusion réelle qu'il apporte radicalement dans le monde comme sujet, l'exclut pourtant (..) de toutes les autre relations vivantes - 24/06/59 - dans le fantasme le sujet est présent comme sujet du discours ics - il est représenté (...) par la fonction de coupure. - 20/05/59 - Il y en a trois espèces - 1° - cet animal, tout humain qu'il soit, n'est après tout qu'un boyau avec deux orifices, celui par où ça rentre et l'autre par où ça sort. - c'est là ce par quoi se constitue l'objet dit prégénital, pour autant qu'il vient remplir sa fonction signifiante [= de coupure] dans le fantasme. C'est pour autant que ce dont se nourrit le sujet se coupe à quelque moment de lui (....) [ou bien inversement, stade sadique-oral,le sujet] le coupe, ou tout au moins fasse effort pour le couper, et mordre. - 2° - c'est le le phallus qui se trouve symboliser le sujet. - Ici au niveau du complexe de castration, nous lui retrouvons une autre forme [de coupure] qui est celle de la mutilation. - c'est une coupure. C'est ce qui fait que le sujet qui a subi la mutilation comme un individu particulier dans le troupeau porte désormais sur lui la marque d'un signifiant qui l'extrait d'un état premier pour le porter, l'identifier à une puissance d'être différente, supérieure. C'est le sens de toute espèce d'expérience de traversée initiatique [" se couper de", d'un monde, etc.] - [3° ce sont les objet du délire : la voix (le regard n'est pas encore théorisé ici), objets du délire au sens où Freud dit qu'il y tient "comme à lui-même" le psychotique - Par ailleurs faut-il parler vraiment d'objets du délire ou d'objets de l'hallucination ?] - la voix dans le délire répond tout spécialement aux exigences formelles de ce "a", pour autant qu'il peut être élevé à la fonction signifiante de la coupure, de l'intervalle comme tel - 27/05.59 - cet avènement du sujet au niveau de la coupure a quelque chose qu'il faut bien appeler un réel, mais qui n'est symbolisé par rien. [bien que la coupure, elle, soit d'abord symbolique, puis au niveau du fantasme] - point électif du rapport du sujet à ce que nous pouvons ici appeler son ÊTRE pur de sujet - j'ai pu définir cette fonction remplie par le fantasme comme une métonymie de l'être et identifier comme tel, à ce niveau, le désir. [coupure "pure" = sujet réel; coupure fantasme = être sujet ?] - 01/07/59 - notre désir [d'analyste] doit se limiter à ce vide, à cette place que nous laissons au sujet pour qu'il s'y situe, à la coupure - la coupure qui est sans doute le mode le plus efficace de l'intervention, et de l'interprétation analytique. - dans cette coupure il y a (...) cet objet phallique latent à tout rapport de demande comme signifiant du désir.
1960 - Subversion du sujet et dialectique du désir - 801 - il nous faut tout ramener à la fonction de coupure dans le discours, la plus forte étant celle qui fait barre entre le signifiant et le signifié. - le discours dans la séance analytique ne vaut que de ce qu'il trébuche ou même s'interrompt - Cette coupure de la chaîne signifiante est seule à vérifier la structure du sujet comme discontinuité dans le réel.
1961/62 - L'identification - 09/05/62 - [la fonction de signifiance] nous pouvons la définir par la fonction de la coupure. - 16/05/62 - le sujet en tant que marqué par le signifiant est proprement, dans le fantasme, coupure de a. - 23/05/62 - [prenons] la ligne du zéro originel de l'histoire effective de la logique - nul c'est la racine du tous - Cette ligne, pour nous, nous l'appelons coupure, une ligne - c'est notre départ - qu'il nous faut tenir a priori pour fermée. C'est là l'essence de sa nature signifiante - il est de la nature de chacun de ces tours de se fonder comme différents - C'est justement cela qui nous permet d'appréhender le réel.
1962/63 - L'angoisse - 06/03/63 - l'angoisse apparaît dans la séparation - ce sont des objets séparables, ils ne sont pas séparables par hasard, comme la patte d'une sauterelle, ils sont séparables parce qu'ils ont déjà (...) un caractère plaqué. Ils sont là, accrochés. - fait vraiment tout à fait analogique par rapport à ce sein (...), il y a cet élément irréductible à la division de l'œuf en lui-même qui s'appelle le placenta (...) il y a là aussi quelque chose de plaqué. - privilège à un certain niveau, d'éléments qui nous pouvons qualifier d'ambocepteurs. - [pour la mère ou pour l'enfant] il y a deux coupures si distantes qu'elles laissent même pour les deux des déchets si différents car la coupure du cordon pour l'enfant laisse séparée de lui une chute qui s'appelle les enveloppes - Pour la mère, la coupure se place au niveau du placenta, c'est même pour ça qu'on appelle ça des caducs, et la caducité de cet objet (a) est là ce qui fait sa fonction. - 15/05/63 - la lèvre, elle-même incarnation, si l'on peut dire d'une coupure (...) nous évoque singulièrement ce qu'il y aura (...) au niveau de l'articulation signifiante, au niveau des phonèmes - Il y a derrière la lèvre ce qu'Homère appelle "l'enclos des dents" et la morsure. C'est là autour que nous faisons jouer (...) sa thématique agressive, l'isolation fantasmatique de l'extrémité du sein - un objet non seulement partiel mais sectionné - [mais la vraie coupure est ailleurs] elle n'est pas conditionnée par l'agression sur le corps maternel - la coupure est intérieure à l'unité individuelle primordiale telle qu'elle se présente au niveau de la naissance, où la coupure se fait entre ce qui va devenir l'individu jeté dans le monde extérieur et ses enveloppes qui sont parties de lui-même - l'œuf, dans sa position intra-utérine, se présente dans une relation semi-parasitaire à l'organisme de la mère. - je dirai que la mamme se présente comme quelque chose d'intermédiaire et que c'est entre la mamme et l'organisme maternel qu'il nous faut concevoir que réside la coupure - la mamme est en quelque sorte plaquée, implantée sur la mère, c'est cela qui permet à la mamme de fonctionner structuralement au niveau du (a). C'est parce que le (a) est quelque chose dont l'enfant est séparé d'une façon en quelque sorte interne (...) qu'il est bel et bien le (a).
1961/62 - L'identification - 30/05/59 - Effet de signifiant, la coupure a d'abord été, pour nous, dans l'analyse phonématique du langage, cette ligne temporelle, plus précisément successive des signifiants [chaîne signifiante]. - Mais que va-t-il arriver si maintenant je vous incite à considérer la ligne elle-même comme coupure originelle ? - Si la ligne elle-même est coupure, chacun de ses éléments sera donc section de coupure, et c'est cela en somme qui introduit cet élément vif, si je puis dire, du signifiant que jai appelé le huit intérieur, à savoir précisément la boucle. La ligne se recoupe : quel est l'intérêt de cette remarque ? La coupure portée sur le réel y manifeste, dans le réel, ce qui est sa caractéristique et sa fonction, et ce qu'il introduit dans notre dialectique, contrairement à l'usage qui en est fait que le réel est le divers, le réel, depuis toujours, je m'en suis servi de cette fonction originelle pour vous dire que le réel est ce qui introduit le même, ou plus exactement le réel est ce qui revient toujours à la même place. - A n'est pas identique à A - nul moyen de faire apparaître le même, sinon du côté du réel. Autrement dit la coupure (...) ne peut savoir qu'elle s'est fermée, qu'elle ne repasse par elle-même que parce que le réel, en tant que distinct du signifiant, est le même. En d'autre termes, seul le réel la ferme. Une courbe fermée, c'est le réel révélé. - il faut que la coupure se recoupe - la coupure est un trait qui se recoupe -
1964 - Position de l'inconscient - 839 - Le sujet, le sujet cartésien, est le présupposé de l'ics - L'Autre est la dimension exigée de ce que la parole s'affirme en vérité. L'ics est entre eux leur coupure en acte.