Création

1959/60 - L'éthique de la psychanalyse - 144 - La notion de la création doit être maintenant promue par nous (...) parce qu'elle est centrale, non seulement dans (...) le motif de la sublimation, mais dans celui de l'éthique au sens le plus large. Je pose ceci, qu'un objet peut remplir cette fonction qui lui permet de ne pas éviter la Chose comme signifiant, mais de la représenter, en tant que cet objet est créé. - 146 - [le vase =] un objet fait pour représenter l'existence du vide au centre du réel qui s'appelle la Chose - le potier (...) crée le vase autour de ce vide avec sa main, (...) ex nihilo , à partir du trou. - il y a identité entre le façonnement du signifiant et l'introduction dans le réel d'une béance, d'un trou. - 147 - la science moderne, celle née de Galilée [et l'efficacité depuis de la saisie symbolique] n'avait pu se développer qu'à partir de l'idéologie biblique, judaïque - [de plus, avec la création] c'est bien ainsi qu'au cours des âges (...) est située l'articulation, la balance du problème moral [ETHIQUE]. - 150 - Il s'agit en effet de la Chose en tant qu'elle est définie par ceci qu'elle définit l'humain [homme "en fonction de médium entre le réel et le signifiant" p.155] - encore que justement, l'humain nous échappe. En ce point, ce que nous appelons l'humain ne serait pas défini autrement que de la façon dont j'ai défini tout à l'heure la Chose, à savoir ce qui du réel pâtit du signifiant. - Il s'agit du fait que l'homme façonne ce signifiant [par ex. le vase] et l'introduit dans le monde - autrement dit, de savoir ce qu'il fait en le façonnant à l'image de la Chose, alors que celle-ci se caractérise en ceci, qu'il nous est impossible de l'imaginer. C'est là que se situe le problème de la sublimation.