Cri

1959/60 - L'éthique de la psychanalyse - 68 - la Chose ne se présente à nous que pour autant qu'elle fait mot, comme on dit faire mouche . Dans le texte de Freud, la façon dont l'étranger, l'hostile, apparaît dans la première expérience de la réalité pour le sujet humain, c'est le cri. Ce cri, dirai-je, nous n'en avons pas besoin. [cf. Rousseau]. - En allemand, das Wort est à la fois le mot et la parole. En français, - Mot , c'est essentiellement point de réponse [motus]. Mot , dit quelque part La Fontaine, c'est ce qui se tait, c'est justement ce à quoi aucun mot n'est prononcé. - Les choses dont il s'agit (...) sont les choses en tant que muettes. Et des choses muettes, ce n'est pas tout à fait la même chose que des choses qui n'ont aucun rapport avec les paroles.

1962/63 - L'angoisse - 03/07/63 - cette manifestation de l'angoisse coincidant avec l'émergence même au monde de celui qui sera le sujet, c'est le cri : le cri (...) comme rapport non pas originel mais terminal à ce que nous devons considérer comme étant le cœur même de cet Autre, en tant qu'il s'achève pour nous à un moment comme notre prochain.

1964/65 - Problèmes cruciaux pour la psychanalyse - 17/03/65 - Le cri fait en quelque sorte le silence se pelotonner dans l'impasse même d'où il jaillit - le cri est traversé par l'espace du silence, sans qu'il l'habite ; il ne sont liés ni d'être ensemble ni de se succéder ; le cri fait le gouffre où le silence se rue. - ce qui le fait différent, même de toute forme les plus réduites du langage, c'est la simplicité, la réduction de l'appareil mis en cause. Ici le larynx n'est plus que syrinx. L'implosion, l'explosion, la coupure, manquent. - Ce silence c'est le lieu même où apparaît le tissu sur quoi se déroule le message du sujet - Le se taire n'est pas le silence - faites silence et taisez-vous, ce sont deux choses différentes ; la présence du silence n'implique nullement qu'il n'y ait pas un qui parle.