Désir de la mère

1956/57 - La relation d'objet - 441 - l'enfant éprouve le phallus comme étant le centre du désir de la mère et (...) il se situe lui-même (...) comme étant ce quelque chose qui lui offre le phallus en lui-même. -448 - [Hans] il est mis à ce point de rencontre de la pulsion réelle et de ce jeu de leurre imaginaire phallique, et ceci par rapport à sa mère (...). Il se trouve dans ce désarroi de ne plus suffire. A ce moment là la régression se produit [béance , première manifestation de la phobie : angoisse d'être "dévoré par la mère", cf. le cheval qui mord] - 476 - [Hans fait un rêve où il se voit "tout seul" avec la petite Marilla, donc, traduisons, avec sa mère sans sa petite soeur. Mais, en fait, dit Lacan, au point où en est le petit Hans, il n'est plus seul avec la mère : il y a lui, la mère, et ce qu'il représente pour la mère, soit le phallus. Il y va, ici, quant à la place substitutive de l'enfant par rapport à la mère, de la métonymie : l'enfant est la métonymie de son désir du phallus. Ce n'est pas la même chose quand, pour une mère, l'enfant est la métaphore de son amour pour le père.] - 480 - [Métaphore ça voudrait dire que la mère prend "ce petit bout de machin que l'enfant lui sort" pour l'objet de son désir. Or justement la mère de Hans n'y touche pas : ] Ca n'est pas en tant que phallophore qu'il est métonymique, c'est en tant que totalité [c'est "lui-même"].

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 15/01/58 - [dans le complexe d'œdipe] le père n'est pas un objet réel - le père est une métaphore. - un signifiant substitué à un signifiant, cad au premier signifiant introduit dans la symbolisation, le signifiant maternel. - la mère étant déjà liée à quelque chose qui était x, cad quelque chose qui était le signifié dans le rapport de l'enfant à la mère [cf. schéma]. - [Dans un sens, ce signifié du désir de la mère, c'est l'enfant, mais ce n'est pas si simple précisément parce que le signifié est flottant, il n'y a pas un signifié pour un signifiant:] où est le signifié? qu'est-ce qu'elle veut celle-là, je voudrais bien que ce soit moi qu'elle veuille, mais il est bien clair qu'il n'y a pas que moi qu'elle veut, il y a autre chose qui la travaille. - Ce signifié des allées et venues de la mère, c'est le phallus. L'enfant, avec plus ou moins d'astuce, plus ou moins de chance, peut arriver très tôt à se faire phallus, une fois qu'il a compris. Mais la voie imaginaire n'est pas la voie normale, c'est d'ailleurs pour cela qu'elle entraîne ce qu'on appelle des fixations. - [Le père symbolique vient justement métaphoriser cela.] - 22/01/58 - la forme du ternaire imaginaire qui est (...) de la relation de l'enfant à la mère, en tant que l'enfant se trouve dépendre du désir de la mère, de la première symbolisation de la mère comme telle (...)[qui] consiste simplement à la poser comme cet être primordial qui peut être là, ou n'être pas là - Dans cette première symbolisation, le désir de l'enfant s'affirme (...) [comme] désir du désir de la mère [à ne pas confondre avec l'objet de ce désir de l'enfant qui est d'être tout entier l'objet du désir de la mère] - de ce fait, quelque chose s'ouvre, par quoi virtuellement ce que la mère désire objectivement elle-même [peut se transférer au désir de l'enfant. Il est clair qu'] Il y a chez elle le désir d'autre chose que de "satisfaire à moi, qui commence à palpiter à la vie, mon désir". - Ce quelque chose de plus, c'est précisément l'existence derrière elle de tout cet ordre symbolique, dont elle dépend - "phallus" est au point sommet du ternaire imaginaire (...), de même que (...) "père" est au point sommet du ternaire symbolique - [entre les deux il y a une liaison qui est d'ordre métaphorique.] - la position du signifiant du père dans le symbole est fondatrice de la position du phallus dans le plan imaginaire - l'enfant [lui-même, comme anticipant] a un certain rapport avec cet objet au-delà du désir de la mère [qui est rapport d'identification] - 25/06/58 - là où le nom du père manque [=] - Je ne peux pas arriver à faire venir [= symboliser] au jour ceci qui fait désigner le X, à savoir le désir de la mère comme étant à proprement parler le signifiant phallus - 29/01.58 - Vous avez donc, dans un premier temps la relation de l'enfant, non pas comme on le dit à la mère, mais au désir de la mère, désir de désir. [Désir du désir de la mère en tant que c'est l'enfant-phallus qui en est l'objet] - il est le phallus : le phallus en tant que désiré par la mère - C'est un objet métonymique - [Pour l'enfant, sa satisfaction est liée au fait de tenir cette place du phallus, puisque son objet métonymie à lui n'est pas encore constitué. - Pour autant que l'enfant assume le désir de la mère, on dira qu'il lui est] assujet. - 29/01.58 - en tant qu'interdicteur [le père](...) va apparaître. Où? dans le discours de la mère. - C'est un message sur un message [celui qui signifie à l'enfant qu'il est "assujet" = le phallus pour la mère]. - [Plus profondément que "tu ne coucheras pas avec ta mère", c'est, à la mère:] "tu ne réintègreras pas ton produit". [comme il se produit chez certains animaux] - [or il y a déjà une triplicité implicite] dans le rapport de l'enfant à la mère, puisque ce n'est pas elle qu'il désire, mais son désir [il désire être désiré par elle, et c'est là que son propre désir s'ouvre à ce que le désir de la mère soit beaucoup plus ambigü, ouvert sur le père. Et alors là il peut devenir autre chose.]

1958/59 - Le désir et son interprétation - 17/12/58 - idéal du moi en tant qu'il est lui-même l'héritier d'un rapport premier du sujet (...) avec le désir de sa mère, l'idéal prenant la place de ce qui, chez le sujet, a été éprouvé comme le fait d'un enfant désiré