Objet

1938 - Les complexes familiaux - 21 - [on] n'objective jamais des instincts, mais toujours des complexes. - 22 - le complexe est dominé par des facteurs culturels : dans son contenu, représentatif d'un objet ; dans sa forme, liée à une étape vécue de l'objectivation ; enfin dans sa manifestation de carence objective à l'égard d'une situation actuelle - le complexe se comprend par sa référence à l'objet. Or, toute identification objective exige d'être communicable, cad repose sur un critère culturel -

1954/55 - Le moi dans la théorie de Freud... - 124 - deux structurations tout à fait différentes de l'expérience humaine. - celle de la réminiscence, qui support un accord, une harmonie entre l'homme et le monde des objets, qui fait qu'il les reconnaît, parce qu'en quelque sorte, il les connaît depuis toujours - et, au contraire, la conquête, la structuration du monde dans un effort de travail, par la voie de la répétition. Dans la mesure où ce qui se présente à lui ne coïncide que partiellement avec ce qui lui a déjà procuré satisfaction, le sujet se met en quête, et répète indéfiniment sa recherche jusqu'à ce qu'il retrouve cet objet. / L'objet se rencontre et se structure sur la voie d'une répétition - retrouver l'objet, répéter l'objet. Seulement, ce n'est jamais le même objet que le sujet rencontre. Autrement dit, il ne cesse d'engendrer des objets substitutifs.

1956/57 - La relation d'objet - (séance 1) il ne suffit pas de parler de l'objet en général, ni d'un objet qui aurait par je ne sais quelle vertu de communication magique, la fonction de régulariser les relations avec tous les autres objets, comme si le fait d'être arrivé à être un génital suffisait à nous imposer et à résoudre toutes les questions (...). - (1) - on parle de l'objet d'une façon implicite chaque fois qu'entre en jeu la notion de réalité - c'est un objet retrouvé. - [Mais] répétition impossible puisque précisément ça n'est pas le même objet, ça ne saurait l'être. - C'est à travers la recherche d'une satisfaction passée et dépassée que le nouvel objet est recherché et trouvé et saisi ailleurs. - [C'est ainsi que] le principe de plaisir tend à se réaliser en formation profondément irréaliste (...) [tandis que] le principe de réalité implique l'existence d'une organisation, d'une structuration autonome différente et comporte que ce qu'elle saisit peut-être justement quelque chose de fondamentalement différent de ce qui est désiré. - (1) [L'objet] est si l'on peut dire, placé sur fond d'angoisse, c'est pour autant que l'objet est instrument à masquer - L'objet est avant tout un poste avancé contre une peur instituée qui lui donne son rôle, sa fonction à un moment - [Dans le cas du fétiche, même si c'est différent] Vous ne pouvez pas ne pas voir qu'ici aussi l'objet a une certaine fonction de complémentation par rapport à quelque chose qui, ici, se présente comme un trou, voire comme un abîme dans la réalité - (2) [manque] Nous dirons que la privation c'est essentiellement quelque chose qui dans sa nature de manque est un manque réel, c'est un trou, [en revanche] la notion que nous avons de la frustration (...) c'est la notion d'un dam. C'est une lésion, un dommage (...) il ne s'agit jamais que d'un dam imaginaire. La frustration est par essence le domaine de la revendication (...) L'objet de la frustration c'est moins l'objet que le don - la castration est quelque chose qui ne peut que se classer dans la catégorie de la dette symbolique. (...) ce qui manque au niveau de la castration (...) il est tout à fait clair que dans notre expérience analytique ce n'est pas un objet réel, il n'y a que dans les lois de Manou qu'on dit que celui qui aura couché avec sa mère se coupe les génitoires, et les tenant dans sa main s'en aille tout droit vers l'ouest jusqu'à ce que mort s'ensuive (...) [ici] l'objet est imaginaire (...). Par contre l'objet de la frustration est bel et bien, tout imaginaire que soit la frustration, dans sa nature un objet réel (...). (...) il est bien clair que l'objet de la privation, lui, n'est jamais qu'un objet symbolique. (...) L'absence de quelque chose dans le réel est une chose purement symbolique, cad pour autant que nous définissons par la loi que ça devrait être là, c'est qu'un objet manque à sa place (...). Ces trois éléments que nous appellerons les trois termes de référence du manque de l'objet [: castration = manque symbolique d'un objet imaginaire (phallus), dont l'agent serait le Père réel ; frustration = manque imaginaire d'un objet réel (sein, pénis), dont l'agent serait la Mère ou le Père symboliques ; privation : manque réel d'un objet symbolique (enfant-phallus), dont l'agent serait le Père imaginaire (voir tableau p.43)]. (2) - dans le monde humain la structure, le départ de l'organisation objectale, c'est le manque de l'objet - 9 - l'objet est cet au-delà qui n'est rien - Mais dès que se place le rideau, sur ce rideau peut se peindre quelque chose qui dit : l'objet est au-delà - Cette projection dans la fonction du voile de la position (...) de l'objet, c'est de cela qu'il s'agit. - (...), le quelque chose de symbolique, à savoir précisément dans la dimension historique qui fixe le fétiche, qui le projette sur le voile, c'est ce quelque chose qui est le moment de l'histoire où l'image s'arrête. - il n'y a aucun autre sens à donner au terme de souvenir-écran - cette image (...) est le signe, elle est le repère du point de refoulement. - Pourquoi le voile est-il plus précieux à l'homme [fétichiste] que la réalité? - par exemple ce point saisissant du souvenir-écran et de l'arrêt au bas de la robe de la mère, voire de son corset - On voit la fonction particulièrement satisfaisante d'un objet de lui-même inerte, et pleinement à la merci du sujet pour la manoeuvre de ses relations érotiques. - Freud nous dit : le fétichisme c'est une défense contre l'homosexualité. - [il s'agit de fait d'une] identification à la femme comme affrontée à ce pénis destructeur , ou inversement de l'identification à ce phallus imaginaire de la part du sujet, qui le fait être pour la femme un pur objet [alternance par ex. de fétichisme et d'exhibitionnisme, fluctuation de toute façon qui marque l'insuffisante de la position tierce, celle de l'au-delà][ex. d'exhibitionnisme réactionnel, proche du fétichisme, en ce qu'il semble être une solution de rechange, ou simplement "montrer" que cette solution il la cherche...: actes délinquants, cleptomanie]

1955/56 - Les psychoses - 98 - [le principe de réalité] il exprime exactement ceci - le sujet n'a pas à trouver l'objet de son désir, il n'y est pas conduit par les canaux, les rails naturels d'une adaptation instinctuelle plus ou moins préétablie (...), il doit au contraire retrouver l'objet, dont le surgissement est fondamentalement halluciné. Bien entendu, il ne le retrouve jamais, et c'est précisément en cela que consiste le principe de réalité.

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 05/02/58 - nous avons un objet, objet primordial, et qui reste sans aucun doute dominer la suite de la vie du sujet. - Mais le fait que l'objet est pris dans une fonction qui est celle du signifiant [du fait que le signifié glisse sous le signifiant] - je l'appelle objet métonymique. [Cela ne nécessite pas moins un pôle, marqué dans l'imaginaire,] quelque chose qui représente ce qui toujours se dérobe] Il s'appelle le phallus - 10/12/58 - Le rapport du sujet à l'objet n'est pas un rapport de besoin [donc de connaissance, puisqu'on a essentiellement besoin de connaître ce dont on a besoin], [mais de désir]. - l'objet se trouve être (...) ce quelque chose qui supporte le sujet au moment précisément où il a à faire face si l'on peut dire à son existence - [les objets (cf. à Objet, fantasme : pré-génitaux, phalliques, délirants) ont pour mission] de devenir les signifiants que le sujet tire de sa propre substance pour soutenir devant lui précisément ce trou, cette absence de signifiant au niveau de la chaîne ics. - 11/12/57 - [le sujet] une chose (...) en deça de l'objet qui permet en quelque sorte de lui mettre son support. C'est au-delà aussi bien que derrière l'objet, ce qui nous présente cette sorte d'inconnaissable substance, bref ce quelque chose de réfractaire à l'objectivation

1958/59 - Le désir et son interprétation - 15/04/59 - "a", cet autre imaginaire, qu'est-ce que cela veut dire ? cela veut dire que quelque chose de plus ample qu'une personne peut s'y inclure, toute une chaîne, tout un scénario - ce que nous pouvons appler le bordel diffus pour autant qu'il devient la cause de ce qu'on appelle chez nous le sacro saint génital. - 15/04/59 - cet objet imaginaire se trouve en quelque sorte en position de condenser sur lui ce qu'on peut appeler les vertus ou la dimension de l'être - il peut devenir ce véritable leurre de l'être - ce caractère de fétiche qui est celui de l'objet du désir humain - 15/04/59 - [parler d'objet génital à tout propos c'est prendre la dialectique de l'objet pour la dialectique de la demande. Et cette confusion est explicable parce que dans les deux cas le sujet se trouve (...) dans un rapport au signifiant qui est le même. Le sujet est en position d'éclipse. - ce qu'on appelle relation d'objet est toujours rapport du sujet dans ce moment privilégié et dit de fading du sujet à des (non pas des objets comme on le dit) signifiants de la demande - en tant qu'ils sont signifiants oraux, anaux [etc.] - Mais il y a un grand inconvénient à confondre ce qui est rapport au signifiant avec ce qui est rapport à l'objet, car cet objet (...) en tant qu'objet du désir a un autre sens - Car le paradoxe apparaît en ceci que dès l'origine un autre signifiant énigmatique [que le sein] apparaît à l'horizon de cette relation. - le phallus est déjà là comme tel, et comme à proprement parler détruisant par rapport au sujet - [à sa place se trouve] le "a", objet essentiel - l'objet prend la place, dirais-je de ce dont le sujet est privé symboliquement. - c'est du phallus que l'objet prend cette fonction qu'il a dans le fantasme - 20/05/59 - Il y en a trois espèces - 1° - cet animal, tout humain qu'il soit, n'est après tout qu'un boyau avec deux orifices, celui par où ça rentre et l'autre par où ça sort. - c'est là ce par quoi se constitue l'objet dit prégénital, pour autant qu'il vient remplir sa fonction signifiante [= de coupure] dans le fantasme. C'est pour autant que ce dont se nourrit le sujet se coupe à quelque moment de lui (....) [ou bien inversement, stade sadique-oral,le sujet] le coupe, ou tout au moins fasse effort pour le couper, et mordre. - 2° - c'est le le phallus qui se trouve symboliser le sujet. - Ici au niveau du complexe de castration, nous lui retrouvons une autre forme [de coupure] qui est celle de la mutilation. - c'est une coupure. C'est ce qui fait que le sujet qui a subi la mutilation comme un individu particulier dans le troupeau porte désormais sur lui la marque d'un signifiant qui l'extrait d'un état premier pour le porter, l'identifier à une puissance d'être différente, supérieure. C'est le sens de toute espèce d'expérience de traversée initiatique [" se couper de", d'un monde, etc.] - [3° ce sont les objet du délire : la voix (le regard n'est pas encore théorisé ici), objets du délire au sens où Freud dit qu'il y tient "comme à lui-même" le psychotique - Par ailleurs faut-il parler vraiment d'objets du délire ou d'objets de l'hallucination ?] - 01/07/59 - l'objet "a", l'objet du désir, dans sa nature est un résidu, est un reste. Il est le résidu que laisse l'être auquel le sujet parlant est confronté comme tel à toute demande possible. Et c'est par là que l'objet rejoint le réel. - Je dis le réel, et non pas la réalité, car la réalité est constituée par tous les licols que le symbolisme humain, de façon plus ou moins perspicace, passe au cou du réel en tant qu'il en fait les objets de son expérience. - L'objet dont il s'agit, pour autant qu'il rejoint le réel, y participe en ceci que le réel s'y présente justement comme ce qui résiste à la demande, ce que j'appellerai l'inexorable. L'objet du désir est l'inexorable comme tel - cette forme du réel qui se présente en ceci qu'il revient toujours à la même place. Et c'est pour cela que nous en avons vu le prototype dans les astres, curieusement. - c'est à poser ceci que l'objet du désir est à définir foncièrement comme signifiant. -

1959/60 - L'éthique de la psychanalyse - 65 - [chose] Le Ding est l'élément qui est à l'origine isolé par le sujet (...) comme étant de sa nature étranger - Le complexe de l'objet est en deux parties - Tout ce qui, de l'objet, est qualité, peut être formulé comme attribut, rentre dans l'investissement du système [ics] et y constitue les Vorstellungen primitives autour desquelles se jouera le destin de ce qui est réglé selon les lois du Lust et del'Unlust , du plaisir et du déplaisir, dans ce qu'on peut appeler les entrées primitives du sujet. Das Ding est tout à fait autre chose. - [C'est] ce qui, du dedans du sujet, se trouve à l'origine porté dans un premier dehors - un dehors, nous dit Freud, qui n'a rien à faire avec cette réalité dans laquelle le sujet aura ensuite à repérer les Qualitätszeichen , qui lui indiquent qu'il est dans la bonne voie pour la recherche de sa satisfaction. C'est là quelque chose qui, avant l'épreuve de cette recherche, en pose le terme, le but et la visée. C'est cela que Freud nous désigne quand il nous dit que le but premier et le plus proche de l'épreuve de la réalité n'est pas de trouver dans la perception réelle un objet qui corresponde à ce que le sujet se représente sur le moment, mais c'est de le retrouver, de se témoigner qu'il est encore présent dans la réalité. - C'est de sa nature que l'objet est perdu comme tel. Il ne sera jamais retrouvé. Quelque chose est là en attendant mieux, ou en attendant pire, mais en attendant. Le monde freudien, cad de notre expérience, comporte que c'est cet objet, das Ding , en tant qu'Autre absolu du sujet, qu'il s'agit de retrouver. - Ce n'est pas lui que l'on retrouve, mais ses coordonnées de plaisir.

1960 - Remarque sur le rapport de Daniel Lagache - 676 - C'est qu'aussi bien la notion de l'objet partiel nous paraît ce que l'analyse a découvert ici de plus juste, mais au prix de postulats sur une idéale totalisation de cet objet, où se dissipe le bénéfice de cette trouvaille. - 682 - C'est que notre modèle [cf. le schéma du vase renversé] ne laisse pas plus éclairée la position de l'objet "a". Car d'imager un jeu d'images, il ne saurait décrire la fonction que cet objet reçoit du symbolique. Celle-même qui lui donne son usage d'arme à l'avant-poste phobique, contre la menace de la disparition du désir ; de fétiche dans la structure perverse, comme condition absolue du désir. - objet partiel il n'est pas seulement partie, ou pièce détachée, du dispositif imaginant ici le corps, mais élément de la structure dès l'origine, et si l'on peut dire dans la donne de la partie qui se joue. En tant que sélectionné dans les appendices du corps comme indice du désir, il est déjà l'exposant d'une fonction, qui le sublime avant même qu'il l'exerce, celle d'index levé vers une absence dont l'est-ce n'a rien à dire, sinon qu'elle est de là où ça parle. C'est bien pourquoi réfléchi dans le miroir, il ne donne pas seulement a' l'étalon de l'échange, la monnaie par où le désir de l'autre entre dans le circuit des transitivismes du Moi Idéal. Il est restitué au champ de l'Autre en fonction d'exposant du désir dans l'Autre. C'est ce qui lui permettra de prendre au terme vrai de l'analyse sa valeur élective, de figurer dans le fantasme ce devant quoi le sujet se voit s'abolir, en se réalisant comme désir. Pour accéder à ce point au-delà de la réduction des idéaux de la personne, c'est comme objet "a" du désir, comme ce qu'il a été pour l'Autre dans son érection de vivant, comme le wanted ou l'unwanted de sa venue au monde, que le sujet est appelé à renaître pour savoir s'il veut ce qu'il désire... Telle est la sorte de vérité qu'avec l'invention de l'analyse, Freud amenait au jour. C'est là un champ où le sujet, de sa personne, a surtout à payer pour la rançon de son désir. Et c'est en quoi la psychanalyse commande une révision de l'éthique.

1960/61 - Le transfert - - 50 - Et cet autre dont vous vous êtes occupé si mal, est-ce pour en avoir fait, comme on dit, seulement votre objet ? Plût au ciel que, ces autres, vous les eussiez traités comme des objets, dont on apprécie le poids, le goût et la substance. Vous seriez aujourd'hui moins troublés par leur mémoire. Vous leur auriez rendu justice, hommage, amour. Vous les auriez aimés au moins comme vous-mêmes, à ceci près que vous vous aimez mal. Mais ce n'est même pas le sort des mal aimés que nous avons eu en partage. Vous en aurez fait sans doute, comme on dit, des sujets - comme si c'était là la fin du respect qu'ils méritaient, respect comme on dit, de leur dignité, respect dû à vos SEMBLABLES. Je crains que cet emploi neutralisé de ce terme, nos semblables, soit bien autre chose que ce dont il s'agit dans la question de l'amour. Ces semblables, je crains que le respect que vous leur donnez aille trop vite au renvoi à leurs lubies de résistance, à leurs idées butées, à leur bêtise de naissance - à leurs oignons, quoi. Qu'ils se débrouillent. - 169 - [agalma:] Le mot désigne aussi la statuette d'un dieu, et même plutôt ce qui est caché à l'intérieur] - Je vous donne la clé de la question en vous disant que c'est la fonction fétiche de l'objet qui est toujours accentuée. - il s'agit du sens brillant , du sens galant , car ce mot vient de gal , éclat en vieux français. En un mot de quoi s'agit-il ? - sinon de ce dont nous, analystes, avons découvert la fonction sous le nom de l'objet partiel. - 203 - Ce dont il s'agit dans le désir, c'est d'un objet, non d'un sujet. - et deuxièmement un objet devant quoi nous défaillons, nous vacillons, nous disparaissons comme sujet - cet objet, lui, est survalorisé. Et c'est en tant qu'il est survalorisé qu'il a la fonction de sauver notre dignité de sujet, c'est-à-dire de faire de nous autre chose qu'un sujet soumis au glissement infini du signifiant. - Il fait de nous autre chose que le sujet de la parole, mais ce quelque chose d'unique, d'inappréciable - L'individualité consiste tout entière dans le rapport privilégié où nous culminons comme sujet dans le désir. - 203 - Tout le problème est de s'apercevoir du rapport qui lie l'Autre auquel est adressée la demande d'amour, à l'apparition du désir. L'Autre [devient alors] (...) quelque chose qui en représente, à proprement parler, une déchéance - je veux dire, quelque chose qui est de la nature de l'objet. - 285 - Ce dont il s'agit dans l'épreuve de réalité (...) c'est assurément de contrôler une présence réelle, mais une présence de signes. - point (...) de contrôler si nos représentations correspondent bien à un réel (...) mais de contrôler si nos représentations sont bien représentées - Il s'agit de savoir si les signes sont bien là, mais en tant que les signes (...) d'un rapport à autre chose. C'est ce que veut dire l'articulation freudienne, que la gravitation de notre ics se rapporte à un objet perdu qui n'est jamais que retrouvé, cad jamais vraiment retrouvé. L'objet n'est jamais que signifié. - L'objet véritable (...) est à l'horizon de ce autour de quoi gravitent nos fantasmes. Et c'est pourtant avec cela que nous devons faire des objets qui, eux, soient échangeables. - 441 - Au cœur de la fonction petit a , permettant de grouper les différents modes d'objets possibles qui interviennent dans le fantasme, il y a le phallus. - Abraham se demande d'où vient la réluctance, et, pour tout dire, la rage (...) qui sourd déjà au niveau imaginaire, de châtrer l'autre au point vif ? - Nous devons (...) prendre en considération le fait que chez tout homme, ce qui est proprement les génitoires est investi plus fort que toute autre partie du corps dans le champ narcissique. - 442 - c'est pour autant que chez le sujet, les génitoires restent investis, que dans l'objet [au sens d'"autre", ici] ils ne le sont pas. - 444 - Le bout de SEIN est aussi en position d'isolement sur un fond, et, de ce fait, il est en position d'exclusion au regard de ce rapport profond avec la mère qui est celui du nourrisson. S'il n'en était pas ainsi, on n'aurait peut-être pas si souvent tant de mal à le lui faire attraper, au nourrisson, le bout dont il s'agit. - 445 - l'objet phallique, émergeant comme d'un plan en avant de l'image du corps. - 448 - celui qui introduit la notion d'objet partiel, Karl Abraham, entend par là de la façon la plus formelle un amour de l'objet dont une partie est exclue. C'est l'objet moins cette partie. - 453 - le phallus s'incarne justement dans ce qui manque à l'image. - 457 - Prenez le schéma de la Massenpsychologie par où Freud nous origine l'identification de l'idéal du moi. - Pour que tous les sujets aient collectivement, au moins un instant, le même idéal, qui permet tout et n'importe quoi pendant un temps assez court, il faut, explique-t-il, que tous ces objets extérieurs soient pris en tant qu'ayant un trait commun, einziger Zug. - ce qui est vrai au niveau du collectif l'est aussi au niveau de l'individuel. C'est autour de la fonction de l'idéal que s'accommode le rapport du sujet aux objets extérieurs. - Dans le monde d'un sujet qui parle, que l'on appelle le monde humain, c'est pure et simple affaire d'essai métaphorique que de donner à tous les objets un trait commun - 458 - hors de ce registre, il est impossible de concevoir ce que veut dire Freud dans la psychologie du deuil et de la mélancolie. - -le deuil consiste à identifier la perte réelle, pièce à pièce, morceau par morceau, signe à signe, élément grand I à élément grand I, jusqu'à épuisement. Quand cela est fait, fini. - l'affaire ne commence à devenir sérieuse qu'à partir du pathologique, cad de la mélancolie. L'objet y est, chose curieuse, beaucoup moins saisissable pour être certainement présent, et pour déclencher des effets infiniment plus catastrophiques, puisqu'ils vont jusqu'au tarissement de ce que Freud appelle le sentiment le plus fondamental, celui qui vous attache à la vie. - Quels traits se laissent-ils voir d'un objet si voilé, masqué, obscur ? - nous pouvons en identifier quelques-uns à travers ceux qu'il vise comme étant ses propres caractéristiques à lui. - Remarquez qu'il ne s'agit jamais de l'image spéculaire. Le mélancolique ne vous dit pas qu'il a mauvaise mine, ou qu'il a une sale gueule, ou qu'il est tordu, mais qu'il est le dernier des derniers, qu'il entraîne des catastrophes pour toute sa parente, etc. Dans ses accusations, il est entièrement dans le domaine du symbolique. Ajoutez-y l'avoir - il est ruiné. - 459 - Il s'agit de ce que j'appellerais, non pas le deuil ni la dépression au sujet de la perte d'un objet, mais un remords d'un certain type, déclenché par un dénouement qui est de l'ordre du suicide de l'objet. Un remords donc, à propos d'un objet qui est entré à quelque titre dans le champ du désir, et qui, de son fait, ou de quelque risque qu'il a couru dans l'aventure, a disparu.

1961/62 - L'identification - 23/05/59 - s'il y a quelque chose qui pour nous supporte l'intuition du tore, c'est cela : un macaroni qui se rejoint, qui se mord la queue ; c'est ce qu'il y a de plus exemplaire dans la fonction du trou. Il y en a un au milieu du macaroni et il y en a un courant d'air (...) ce trou courant d'air irréductible, et si nous le cernons d'une coupure, c'est proprement là que se tient, dans les effets de la fonction signifiante, "a", l'objet en tant que tel. Ceci veut dire que l'objet est raté, puisqu'il ne saurait en aucun cas y avoir là que le contour de l'objet, dans tous les sens que nous pouvons donner au mot contour. [cf. cross-cap] - [la place du trou] Cette surface ainsi structurée est particulièrement propice à faire fonctionner devant nous cet élément le plus insaisissable qui s'appelle le désir en tant que tel, autrement dit le manque. - 27/06/62 - cet objet de la castration ["a"], c'est l'objet même par quoi nous nous situons dans le champ de la science, je veux dire que c'est l'objet de notre science comme le nombre ou la grandeur peuvent être l'objet de la mathématique - 30/05/62 - toute satisfaction véritable (...) fait défaut à la demande - pour que la demande soit demande, à savoir qu'elle se répète comme signifiant, il faut qu'elle soit déçue - Mais ce vide est différent de ce dont il s'agit concernant "a", l'objet du désir. - "a" ne saurait aucunement être évoqué dans ce vide cerné ici par la boucle de la demande [petits cercles du cross-cap]. Il est à situer dans ce trou que nous appellerons le rien fondamental pour le distinguer du vide de la demande, le rien où est appelé à l'avènement l'objet du désir [grand cercle]. - Le vide qui soutient la demande n'est pas le rien de l'objet qu'elle cerne comme objet du désir - Faites maintenant sur le tore, non plus cette ligne simple, mais la courbe répétée - Qu'est-ce que cela veut dire ? - la demande du sujet en tant qu'ici deux fois elle se répète, inverse ses rapports : D et "a", demande et objet au niveau de l'Autre, que la demande du sujet correspond à l'objet "a" de l'Autre, que l'objet "a" du sujet devient la demande de l'Autre. Ce rapport d'inversion est essentiellement la forme la plus radicale que nous puissions donner à ce qui se passe chez le névrosé : ce que le névrosé vise comme objet, c'est la demande l'Autre ; ce que le névrosé demande, quand il demande à saisir "a", (...) c'est "a", l'objet de l'Autre. L'accent est mis différemment selon les deux aspects de la névrose. Pour l'obsessionnel, l'accent est mis sur la demande de l'Autre, pris comme objet de son désir ; pour l'hystérique l'accent est mis sur l'objet de l'Autre, pris comme support de sa demande. - possibilité structurante radicale d'identifier sa demande avec l'objet du désir de l'Autre ou d'identifier son objet avec la demande de l'Autre ; forme proprement leurrante de l'effet du signifiant sur le sujet, encore que la sortie en soit possible, précisément lorsque (...) le sujet en tant que structuré par le signifiant peut devenir la coupure "a" elle-même. Mais c'est justement ce à quoi le fantasme du névrosé n'accède pas parce qu'il en cherche les voies et les chemins par un passage erroné. Non point que le névrosé ne sache pas fort bien distinguer, comme tout sujet digne de ce nom, i(a) de "a", (...) mais ce que le névrosé cherche (...) c'est à arriver à "a" en détruisant i(a) ou en le fixant. - "en détruisant" (...) c'est le fantasme de l'obsessionnel en tant qu'il prend la forme de fantasme sadique et qu'il ne l'est pas - [car] non seulement l'objet du fantasme sadique n'est pas détruit, mais il est littéralement résistant à toute épreuve, comme je l'ai à maintes fois souligné. - ce que l'on pourrait appeler l'impuissance du fantasme sadique chez le névrosé repose tout entière sur ceci : (...) ce qu'il vise, soit à détruire, soit à supporter - i(a) -, n'a pas de rapport pour la seule raison de la dissymétrie fondamentale d'i, le support, avec "a", qui ne la tolère pas. Ce à quoi le névrosé d'ailleurs aboutit effectivement, c'est à la destruction du désir de l'autre. - 27/06/62 - La fonction de cet objet [a] est liée au rapport par où le sujet se constitue dans sa relation au lieu de l'Autre, grand A, qui est le lieu où s'ordonne la réalité du signifiant. C'est au point où toute signification fait défaut, s'abolit, au point nodal dit le désir de l'Autre, au point dit phallique, pour autant qu'il signifie l'abolition comme telle de toute signifiance, que l'objet petit "a", objet de la castration, vient prendre sa place. - 27/06/62 - l'objet "a" (...) l'objet de la science analytique. - si nous voulons qualifier cet objet dans une perspective proprement logique, j'accentue : logicisante, nous n'avons rien de mieux à en dire sinon ceci qu'il est l'objet de la castration. - [à l'inverse] Ce qui caractérise la structure de l'objet aristotélicien, c'est que ce qui n'est pas hérisson est non-hérisson. C'est pourquoi je dis que c'est la logique de l'objet de la privation. - Dans la nature, il y a de la chose, si je puis m'exprimer ainsi, qui se présente avec du bord. Tout ce que nous pouvons y conquérir, qui simule une connaissance, ça n'est jamais que détacher ce bord et non pas s'en servir, mais l'oublier pour voir le reste qui, chose curieuse, de cette extraction se trouve complètement transformé, exactement comme le cross-cap vous l'image - le reste de la sphère est transformé en une surface de Mœbius par l'énucléation de l'objet de la castration. Le monde entier s'ordonne d'une certaine façon qui nous donne, si je puis dire, l'illusion d'être un monde. - [ce monde est] un intermédiaire entre cet objet aristotélicien où cette réalité est en quelque sorte masquée et notre objet [a] - point acosmique du désir en tant qu'il est désigné par l'objet de la castration - cet objet petit "a" nous [le] voyons surgir au point de défaillance de l'Autre, au point de perte du signifiant parce que cette perte c'est la perte de cet objet même, du membre jamais retrouvé d'Osiris démembré - [et] le sujet est uniquement essentiellement coupure de cet objet - Le rapport de cet objet à l'image du monde qui l'ordonne constitue ce que Platon a appelé à proprement parler la dyade, à condition que nous nous apercevions que dans cette dyade le sujet S barré et le petit "a" sont du même côté [de l'autre : i(a)] - Par rapport [cf. schéma p.441] au corrélatif petit "a", à ce qui reste quand l'objet constitutif du fantasme s'est séparé, être et pensée sont du même côté, du côté de ce petit "a". Petit "a", c'est l'être en tant qu'il est essentiellement manquant au texte du monde. - Toute métaphore, y compris celle du symptôme cherche à faire sortir cet objet dans la signification, mais toute la pullulation de sens qu'elle peut engendrer n'arrive pas à étancher ce dont il s'agit dans ce trou d'une perte centrale. - [autrement dit] "a" peut être abordé par cette voie qui est ce que l'Autre (...) désire dans le sujet défaillant, dans le fantasme, le S barré.

1962/63 - L'angoisse - 28/11/62 - tout l'investissement libidinal ne passe pas par l'image spéculaire. Il y a un reste - sous le mode, dis-je, du phallus. Et ceci veut dire que dès lors, dans tout ce qui est repérage imaginaire le phallus viendra sous la forme d'un manque, d'un -phi. - Le phallus sans doute une réserve opératoire, mais non seulement qui n'est pas représentée au niveau de l'imaginaire mais qui est cernée et, pour dire le mot, coupée de l'image spéculaire. [= castration imaginaire] - le rapport de ce -phi avec la constitution du "a" qui est ce reste, ce résidu, cet objet dont le statut échappe au statut de l'objet dérivé de l'image spéculaire, échappe aux lois de l'esthétique transcendantale - Il s'agit (...) d'instituer un autre mode d'imaginarisation. - Le "a", support du désir dans le fantasme, n'est pas visible dans ce qui constitue, pour l'homme, l'image de son désir. - 19/12/62 - Un miroir [grand A] ne s'étend pas à l'infini, un miroir a des limites - on peut voir dans ce miroir à partir d'un point situé, si l'on peut dire, quelque part dans l'espace du miroir d'où il n'est pas pour le sujet aperceptible. - Autrement dit (...) l'angoisse est ancadrée [par le fantasme]. -C'est ce surgissement de l'Heimlich dans le cadre, qui est le phénomène de l'angoisse. Et c'est pourquoi il est faux de dire que l'angoisse est sans objet. - 09/01/93 - "elle n'est pas sans objet" - ce rapport de "n'être pas sans l'avoir" , ne veut pas dire qu'on sache de quel objet il s'agit. "il n'est pas sans ressources", ça veut dire justement que ses ressources sont obscures - 09/01/63 - il y a deux sortes d'objets : ceux qui peuvent se partager, ceux qui ne le peuvent pas. Ceux qui ne le peuvent pas, quand je les vois quand même courir dans ce domaine du partage, avec les autres objets dont le statut repose tout entier sur la concurrence, cette concurrence ambiguë qui est à la fois rivalité, mais aussi accord [car résidu de l'identification imaginaire à l'autre, mon semblable], ce sont des objets cotables, ce sont des objets d'échange. Mais il y en a d'autres [mis à part le phallus], les équivalents les plus connus de ce phallus, ceux qui le précèdent, le scybale, le mamelon - Quand ils apparaissent, l'angoisse nous signale la particularité de leur statut. Ces objets antérieurs à la constitution du statut de l'objet commun, de l'objet communicable, de l'objet socialisé, voilà ce dont il s'agit dans le "a". - 16/01/63 - cet objet doit par nous être conçu comme la cause du désir, et, pour reprendre ma métaphore de tout à l'heure, l'objet est derrière le désir. - [dans le fétiche] se dévoile cette dimension de l'objet comme cause du désir. Car ce n'est pas le petit soulier, ni le sein, ni quoi que ce soit où vous incarniez le fétiche, qui est désiré ; mais le fétiche cause le désir qui s'en va s'accrocher où il peut, sur celle dont il n'est pas absolument nécessaire que ce soit elle qui porte le petit soulier - 23/01/63 - C'est avec l'image réelle ici constituée, quand elle émerge, comme i(a), qu'on prend ou non dans l'encolure de cette image ce qui reste, la multiplicité des objets "a" représentés dans mon schéma par les fleurs réelles - C'est pourquoi nous devons saisir qu'avant le stade du miroir ce qui sera i(a) est là dans le désordre des petits "a" dont il n'est pas question encore de les avoir ou pas. Et c'est à cela que répond le vrai sens, le sens le plus profond à donner au terme d'auto-érotisme, c'est qu'on manque de soi, si je puis dire, du tout au tout. Ce n'est pas du monde extérieur qu'on manque, comme on l'exprime improprement, c'est de soi-même. - 23/01/63 - [l'objet] il se constitue dans le rapport à l'Autre comme reste - Ce laisser-tomber, c'est le corrélat essentiel (...) du passage à l'acte. - 13/03/63 - [(a)] c'est l'accès, non pas à la jouissance, mais à l'Autre, c'est tout ce qui en reste, à partir du moment où le sujet veut y faire, dans cet Autre, son entrée. - Désirer, donc, l'Autre A, ce n'est jamais, désirer que (a). - 06/03/63 - l'angoisse apparaît dans la séparation - ce sont des objets séparables, ils ne sont pas séparables par hasard, comme la patte d'une sauterelle, ils sont séparables parce qu'ils ont déjà (...) un caractère plaqué. Ils sont là, accrochés. - fait vraiment tout à fait analogique par rapport à ce sein (...), il y a cet élément irréductible à la division de l'œuf en lui-même qui s'appelle le placenta (...) il y a là aussi quelque chose de plaqué. - privilège à un certain niveau, d'éléments qui nous pouvons qualifier d'ambocepteurs. - [pour la mère ou pour l'enfant] il y a deux coupures si distantes qu'elles laissent même pour les deux des déchets si différents car la coupure du cordon pour l'enfant laisse séparée de lui une chute qui s'appelle les enveloppes - Pour la mère, la coupure se place au niveau du placenta, c'est même pour ça qu'on appelle ça des caducs, et la caducité de cet objet (a) est là ce qui fait sa fonction. - 13/03/63 - la jouissance ne connaîtra pas l'autre A, sinon par ce reste (a) [et donc par le sujet barré, dans le fantasme] - je pourrais suggérer que (a) vient à prendre une sorte de fonction de métaphore, du sujet de la jouissance - ça ne serait juste que si (a) est assimilable à un signifiant, et justement, c'est ce qui résiste à cette assimilation à la fonction du signifiant, c'est bien pour cela que (a) symbolise, ce que, dans la sphère du signifiant, est toujours ce qui se présente toujours comme perdu, comme ce qui se perd à la significantisation - 08/05/63 - l'objectivité est le corrélat d'une raison pure - l'objectalité est le corrélat d'un pathos de coupure - rejoint (...) ce qui reste pétri de causalité - Partout la cause et sa fonction s'avère irréfutable même si elle est irréductible, presque insaisissable à la critique. - c'est ce morceau charnel (...), cette part de nous-mêmes prise dans la machine, à jamais irrécupérable, cet objet comme perdu, aux différents niveaux de l'expérience corporelle où se produit sa coupure, c'est lui qui est le support, le substrat authentique de toute fonction comme telle de la cause. - il convient de rappeler qu'elle est corps - c'est ce qui reste au dernier terme, désir du corps, désir du corps de l'autre et rien que désir de son corps. - 12/06/63 - Au niveau du rapport à l'objet oral, non pas besoin de l'autre (...) mais besoin dans l'autre, au niveau de l'autre. [la mamelle faisant partie du monde intérieur du sujet, et non pas du corps de la mère] - Au deuxième étage de l'objet anal, vous avez la demande dans l'autre, la demande éducative - [au niveau de la fonction (moins phi), en tant qu'elle est définie par un manque, par le manque d'un objet, nous avons la] jouissance dans l'autre. - A l'étage scopique, proprement celui du fantasme, ce à quoi nous avons à faire au niveau du A, c'est la puissance dans l'autre. Cette puissance dans l'autre qui est le mirage du désir humain [sous] (...) la forme dominante, majeure, de toute possession, la possession contemplative, à méconnaître ce dont il s'agit, cad un mirage de puissance. - [Au 5è étage il y a] ce qui, bien sûr, est présent à tous les étages (...) à savoir le désir dans l'autre. - le stade 4 et le stade 5 sont dans une position de retour qui les amène en corrélation au stade 1 et au stade 2. [ex. le rapport entre la voix (stade 5) et la bouche (stade 1)] - - 26/06/63 - Ce caractère d'objet cessible est un des caractères du (a) - ce n'est pas tant qu'à l'occasion ce sein manque à son besoin, c'est plutôt que le petit enfant cède ce sein, auquel, quant il est appendu, c'est comme à une part de lui-même. - le sein fait partie de l'individu au nourrissage, il ne se trouve (...) que plaqué sur la mère. - bien plus encore le sujet lui-même que quelque chose qui soit déjà un objet - [cela se traduit par] l'apparition d'objets cessibles qui en sont (...) les équivalents - l'objet transitionnel - 03/07/63 - cet objet (a) est à situer comme tel dans le champ de l'autre (...) et c'est cela qu'on appelle la possibilité de transfert - 03/07/63 - dans la manie, c'est la non-fonction de (a) et non pas simplement sa méconnaissance [cf. mélancolie] qui est en cause. C'est le quelque chose par quoi le sujet n'est pas lesté par aucun (a) qui le livre, quelque fois sans aucune possibilité de liberté, à la métonymie infinie et ludique, pure de la chaîne signifiante.

1964 - Position de l'inconscient - 59 - Freud, lorsqu'il saisit la répétition dans le jeu de son petit-fils, dans le fort-da réitéré, peut bien souligner que l'enfant tamponne l'effet de la disparition de sa mère en s'en faisant l'agent - ce phénomène est secondaire. - ce qui choit, ce n'est pas l'autre en tant que figure où se projette le sujet, mais cette bobine liée à lui-même par un fil qu'il retient - où s'exprime ce qui, de lui, se détache dans cette épreuve, l'automutilation à partir de quoi l'ordre de la signifiance va se mettre en perspective. - Cette bobine, ce n'est pas la mère réduite à une petite boule par je ne sais quel jeu digne des jivaros - c'est un petit quelque chose du sujet qui se détache tout en étant encore bien à lui, encore retenu. [objet "a"] - 845-848 - [libido] Notre lamelle représente ici cette part du vivant qui se perd à ce qu'il se produise par les voies du sexe. - De ce qui s'en représente dans le sujet, ce qui frappe, c'est la forme de coupure anatomique (ranimant le sens étymologique du mot : anatomie) où se décide la fonction de certains objets dont il faut dire non pas qu'ils sont partiels, mais qu'ils ont une fonction bien à part. - Car à se souvenir de la relation de parasitisme où l'organisation mammifère met le petit, de l'embryon au nouveau-né, à l'endroit du corps de la mère, le sein apparaîtra comme la même sorte d'organe, à concevoir comme ectopie d'un individu sur un autre, que le placenta réalise aux premiers temps de la croissance d'un certain type d'organisme, lequel reste spécifié de cette intersection.

1964 - Les quatre concepts… - 232 - Jusqu'à l'analyse, le chemin de la connaissance a toujours été tracé dans celui d'une purification du sujet. Eh bien ! nous, nous disons que nous fondons l'assurance du sujet dans sa rencontre avec la saloperie qui peut le supporter, avec le "a" dont il n'est pas illégitime de dire que sa présence est nécessaire. - 214 - L'aliénation est liée de façon essentielle à la fonction du couple des signifiants. - à savoir que le signifiant est ce qui représente le sujet pour l'autre signifiant. D'où il résulte qu'au niveau de l'autre signifiant [S2], le sujet s'évanouit. - cf. schéma p.215 - 216 - [Fort-da] Dans les deux phonèmes, s'incarnent les mécanismes proprement de l'aliénation - qui s'expriment (...) au niveau du fort. Pas de fort sans da et, si l'on peut dire, sans Dasein. - Mais justement (...) il n'y a pas de Dasein avec le fort . Cad qu'on n'a pas le choix. Si le petit sujet peut s'exercer à ce jeu du fort-da, c'est justement qu'il ne s'y exerce pas du tout, car nul sujet ne peut saisir cette articulation radicale. Il s'y exerce à l'aide d'une petite bobine, cad avec l'objet "a". La fonction de l'exercice avec cet objet se réfère à une aliénation, et non pas à une quelconque et supposée maîtrise. - 220 - Comprenez que l'objet du désir, c'est la cause du désir, et cet objet cause du désir, c'est l'objet de la pulsion - cad l'objet autour de quoi tourne la pulsion.
1964 - Les quatre concepts… - 153 - Quand même vous gaveriez la bouche - cette bouche qui s'ouvrer dans la registre de la pulsion - ce n'est pas de la nourriture qu'elle se satisfait, c'est, comme on dit, du plaisir de la bouche. - [La pulsion orale] ne fait rien d'autre que de commander le menu. C'est ce que nous dit Freud :"Pour ce qui est de l'objet dans la pulsion, qu'on sache bien qu'il n'a, à proprement parler, aucune importance. Il est totalement indifférent. - la pulsion en fait le tour.