Nom du Père

1953 - Fonction et champ de la parole… - 157 - C'est dans le nom du père qu'il nous faut reconnaître le support de la fonction symbolique qui, depuis l'orée des temps historiques, identifie sa personne à la figure de la loi.
1957 - D'une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose - 557 - la métaphore du Nom-du-Père, soit la métaphore qui substitue ce Nom à la place premièrement symbolisée par l'opération de l'absence de la mère. Nom-du-Père/Désir de la Mère . Désir de la Mère/Signifié au sujet => Nom-du-Père (A/Phallus).

1957 - D'une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose - 557 - La présence du signifiant [du Nom-du-Père] dans l'Autre, est en effet une présence fermée au sujet pour l'ordinaire, puisque ordinairement c'est à l'état de refoulé (verdrängt) qu'elle y persiste, que de là elle insiste pour se représenter [?] dans le signifié [?], par son automatisme de répétition (Wiederbolungszwang) . - 558 - [Mais dans le cas de la forclusion:] Au point où (...) est appelé le Nom-du-Père, peut donc répondre dans l'Autre un pur et simple trou, lequel par la carence de l'effet métaphorique provoquera un trou correspondant à la place de la signification phallique. [cf. schéma I p. 571] - 577 - Pour que la psychose se déclenche, il faut que le Nom--du-Père, verworfen , forclos, cad jamais venu à la place de l'Autre, y soit appelé en opposition symbolique au sujet. / C'est le défaut du Nom-du-Père à cette place qui, par le trou qu'il ouvre dans le signifié amorce la cascade des remaniements du signifiant d'où procède le désastre croissant de l'imaginaire, jusqu'à ce que le niveau soit atteint où signifiant et signifié se stabilisent dans la métaphore délirante. - 578 - Pour aller maintenant au principe de la forclusion du Nom-du-Père, il faut admettre que le Nom-du-Père redouble à la place de l'Autre le signifiant lui-même du ternaire symbolique, en tant qu'il constitue la loi du signifiant. - 579 - ce n'est pas uniquement de la façon dont le mère s'accommode de la personne du père, qu'il conviendrait de s'occuper, mais du cas qu'elle fait de sa parole, disons le mot, de son autorité, autrement de la place qu'elle réserve au Nom-du-Père dans la promotion de la loi. / Plus loin encore la relation du père à cette loi doit-elle être considérée en elle-même, car on y trouvera la raison de ce paradoxe, par quoi les effets ravageants de la figure paternelle s'observent avec une particulière fréquence dans les cas où le père a réellement la fonction de législateur ou s'en prévaut - tous idéaux qui ne lui offrent que trop d'occasions d'être en posture de démérite, d'insuffisance, voire de fraude, et pour tout dire d'exclure le Nom-du-Père de sa position dans le signifiant.

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 22/01/58 - la forme du ternaire imaginaire qui est (...) de la relation de l'enfant à la mère, en tant que l'enfant se trouve dépendre du désir de la mère, de la première symbolisation de la mère comme telle (...)[qui] consiste simplement à la poser comme cet être primordial qui peut être là, ou n'être pas là - Dans cette première symbolisation, le désir de l'enfant s'affirme (...) [comme] désir du désir de la mère [à ne pas confondre avec l'objet de ce désir de l'enfant qui est d'être tout entier l'objet du désir de la mère] - de ce fait, quelque chose s'ouvre, par quoi virtuellement ce que la mère désire objectivement elle-même [peut se transférer au désir de l'enfant. Il est clair qu'] Il y a chez elle le désir d'autre chose que de "satisfaire à moi, qui commence à palpiter à la vie, mon désir". - Ce quelque chose de plus, c'est précisément l'existence derrière elle de tout cet ordre symbolique, dont elle dépend - "phallus" est au point sommet du ternaire imaginaire (...), de même que (...) "père" est au point sommet du ternaire symbolique - [entre les deux il y a une liaison qui est d'ordre métaphorique.] - la position du signifiant du père dans le symbole est fondatrice de la position du phallus dans le plan imaginaire - l'enfant [lui-même, comme anticipant] a un certain rapport avec cet objet au-delà du désir de la mère [qui est rapport d'identification] - 25/06/58 - là où le nom du père manque [=] - Je ne peux pas arriver à faire venir [= symboliser] au jour ceci qui fait désigner le X, à savoir le désir de la mère comme étant à proprement parler le signifiant phallus - 22/01/58 - un monde où règne la parole, c'est qu'il soumet le désir de chacun à la loi du désir de l'autre (...) en tant que [le sujet] franchit plus ou moins heureusement cette ligne de la chaîne signifiante [par la demande] - La loi de la mère, c'est, bien entendu, le fait que la mère est un être parlant et cela suffit à légitimer que je dise "la loi de la mère". Néanmoins, cette loi est, si je puis dire, une loi incontrôlée. Cette loi est aussi bien, en tout cas pour le sujet [enfantin], simplement le fait qu'il y ait "loi", cad que quelque chose de son désir est complètement dépendant de quelque chose - cette loi est tout entière dans le sujet qui la supporte, à savoir dans le bon ou le mauvais vouloir de la mère, la bonne ou la mauvaise mère. - L'enfant s'ébauche, s'ébauche comme "assujet" ; c'est un assujet parce qu'il s'éprouve et se sent d'abord comme profondément assujetti au caprice de ce dont il dépend, même si ce caprice est un caprice articulé. - [La loi du père, quand elle intervient, est essentiellement une limitation de cette loi anarchique ; elle n'est pas plus contraignante ; et pourtant c'est elle qui régit déjà le désir de la mère... Le père interdit donc beaucoup plus l'enfant à la mère que la mère à l'enfant. C'est aussi en cela que la loi préexiste à tout interdit, tout interdit "direct", que le surmoi n'est pas premier, etc.] - [Le moment de cette nouvelle loi] concerne les rapports non pas simplement de la personne de la mère avec la personne du père, mais de la mère avec la parole du père, avec le père en tant que ce qu'il dit n'est pas absolument équivalent à rien. - le père donc en tant que nom du père (...) à savoir comme étroitement lié à cette énonciation de la loi - [Déjà le fait que l'enfant s'identifie primitivement au phallus prouve sa primauté:] c'est l'étape, si je puis dire, phallique primitive, celle où la métaphore paternelle agit en soi - 22/01/58 - [le NdP] c'est une nécessité de la chaîne signifiante comme telle [ce qui la fait exister, tenir, ou non]; du fait que vous instituez un ordre symbolique, quelque chose répond ou non à cette fonction définie par le nom du père, et à l'intérieur de cette fonction, vous y mettez les significations qui peuvent être différentes selon les cas, mais qui, en aucun cas, ne dépendent d'une autre nécessité que de la nécessité de la fonction du père, qu'occupe le nom du père dans la chaîne signifiante. - [il représente] l'existence de la chaîne signifiante comme telle ; en ce qu'il se place, si je puis dire, au-dessus de la chaîne signifiante, dans une position métaphorique