Nom

1953/54 - Les écrits techniques de Freud - 281 - Le nomen , c'est la totalité signifiant-signifié, particulièrement en tant qu'elle sert à reconnaître, puisque sur elle s'établit la pacte et l'accord. C'est le symbole au sens de pacte. Le nomen s'exerce sur le plan de la reconnaissance.

1954/55 - Le moi dans la théorie de Freud... - 202 - Le pouvoir de nommer les OBJETS structure la perception elle-même. - C'est par la nomination que l'homme fait subsister les objets dans une certaine consistance. S'ils n'étaient que dans un rapport narcissique avec le sujet, les objets ne seraient jamais perçus que de façon instantanée. Le mot, le mot qui nomme, c'est l'identique. Le mot répond non pas à la distinction spatiale de l'objet, toujours prête à se dissoudre dans une identification au sujet, mais à sa dimension temporelle. - Le nom est le temps de l'objet. La nomination constitue un pacte, par lequel deux sujets en même temps s'accordent à reconnaître le même objet. [symbolique]

1961/62 - L'identification - 20/12/61 - je pose qu'il ne peut y avoir de définition du nom propre que dans la mesure où nous nous apercevons du rapport de l'émission nommante avec quelque chose qui dans sa nature radicale est de l'ordre de la lettre. - Ce que nous voyons toujours chaque fois que nous faisons intervenir cette étiquette d'idéogramme, c'est quelque chose qui se présente comme en effet très proche d'une image, mais qui devient idéogramme à mesure de ce qu'elle perd, de ce qu'elle efface de plus en plus de ce caractère d'image. - c'est un figuratif effacé, poussons le mot qui nous vient ici forcément à l'esprit : refoulé, voire rejeté. Ce qui reste c'est quelque chose de l'ordre de ce trait unaire en tant qu'il fonctionne comme distinctif, qu'il peut jouer à l'occasion le rôle de marque. - 10/01/62 - le nom propre en tant qu'il spécifie comme tel l'enracinement du sujet, est plus spécialement lié qu'un autre, non pas à la phonématisation comme telle, à la structure du langage, mais à ce qui déjà dans le langage est prêt, si l'on peut dire, à recevoir cette information du trait - d'un langage à l'autre il ne se traduit pas, puisqu'il se transpose simplement, il se transfère - 10/01/62 - ce point radical, archaïque qu'il nous faut de toute nécessité supposer à l'origine de l'inconscient, cad de ce quelque chose par quoi en tant que le sujet parle, il ne peut faire que de s'avancer toujours plus avant dans la chaîne, dans le redéroulement des énoncés, mais que, se dirigeant vers les énoncés, de ce fait même dans l'énonciation, il élide quelque chose qui est à proprement parler ce qu'il ne peut pas savoir, à savoir le nom de qu'il est en tant que sujet de l'énonciation. Dans l'acte de l'énonciation, il y a cette nomination latente qui est concevable comme étant le premier noyau, comme signifiant de ce qui ensuite va s'organiser comme chaîne tournante, (...) ce cœur parlant du sujet que nous appelons l'ics. - 09/05/62 - le phallus dans sa fonction radicale est seul signifiant, mais quoi qu'il puisse se signifier lui-même, il est innommable comme tel. S'il est dans l'ordre du signifiant - car c'est un signifiant et rien d'autre - il peut être posé sans différer de lui-même. Comment le concevoir intuitivement ? Disons qu'il est le seul nom qui abolisse toutes les autres nominations et que c'est pour cela qu'il est indicible. Il n'est pas indicible puisque nous l'appelons le phallus mais on ne peut pas à la fois dire le phallus et continuer de nommer d'autres choses.

1964/65 - Problèmes cruciaux pour la psychanalyse - - 06.01.65 - Dire qu'un nom propre (...) est sans signification est quelque chose de grossièrement fautif. - On ne peut en aucun cas désigner comme son trait distinctif ce caractère, par exemple, d'arbitraire ou de conventionnel, puisque c'est la propriété par définition de toute espèce de signifiants - [Cf. Russell qui identifie le nom propre au dénotatif par excellence.] Il est aussi faux de le faire (...) que dans la théorie mathématique des ensembles de confondre ce qu'on appelle un sous-ensemble qui ne comprend qu'un seul objet avec cet objet lui-même. - 16/01/65 - [Sa particularité, c'est qu'] il est irremplaçable, c'est-à-dire qu'il peut manquer, qu'il suggère le niveau du manque, le niveau du trou - Il est fait pour aller combler les trous, pour lui donner son obturation, pour lui donner sa fermeture, pour lui donner une fausse apparence de suture.