Obsession

1938 - Les complexes familiaux - 98 - Pour le symptôme obsessionnel (...) il prend son sens du déplacement de l'affect dans la représentation - 99 - se manifestent trop comme la caricature des formes mêmes de la connaissance, pour qu'on ne cherche pas l'origine de cette névrose dans les premières activités d'identification du moi - Ce sont donc les superstructures de la personnalité qui sont utilisées ici pour mystifier l'angoisse. L'effort de restauration du moi se traduit dans le destin de l'obsédé par une poursuite totalisante de sentiment de son unité.

1951 - Quelques réflexions sur l'Ego - C'est la stabilité de la station verticale, le prestige de la taille, la solennité des statues qui fournissent le modèle à l'identification dans laquelle l'Ego trouve son point de départ et laissent leur empreinte pour toujours. - [chez l'obessionnel] on rencontre souvent des rêves dans lesquels l'Ego du rêveur est représenté comme un stade ou un autre espace clos abandonné à la compétition pour le prestige. - Cette illusion d'unité, dans laquelle un être humain se réjouit toujours de sa propre maîtrise, comporte un danger constant de reglisser en arrière dans le chaos duquel il est parti, il surplombe l'abîme d'un assentiment vertigineux dans lequel on peut peut-être voir l'essence même de l'Anxiété.

1952/53 - L'Homme aux loups - Quand le petit d'homme ne trouve pas la forme d'une religion, il s'en fait une : c'est la névrose obsessionnelle - La religion traçait les voies par lesquelles on pouvait témoigner l'amour pour le père, "sans le sentiment de culpabilité inséparable des aspirations amoureuses individuelles" (Freud). Mais, pour l'"Homme aux loups", il manquait une voix pleinement autorisée. Un père qui incarne le bien, le père symbolique. - Ses relations, dans le triangle œdipien le montrent identifié à la mère. L'objet de ses désirs est le père. - Féminisé dans l'ics, le sujet, sur le plan du Moi, choisit avec la dernière énergie la position justement opposée. - D'où conflit entre une impression féminisante et une expérience du corps complet ; spéculaire - l'image de l'identification féminine est du côté de l'image du corps morcelé, [mais refoulé] en arrière pour le malade. Et c'est pourquoi la libido narcissique (...) doit amener une dénégation absolue de sa teneur (...) homosexuelle : il y a prévalence de l'image complétée (phallique) du corps. La réévocation de l'imago morcelée du corps propre (...) l'angoisse.

1953 - Fonction et champ de la parole… - 198 - On sait la note de travail forcé qui chez ce sujet enveloppe jusqu'à ses loisirs. / Ce sens est soutenu par sa relation subjective au maître en tant que c'est sa mort qu'il attend. - L'esclave s'est dérobé devant le risque de la mort, où l'occasion de la maîtrise lui était offerte dans une lutte de pur prestige. Mais puisqu'il sait qu'il est mortel, il sait aussi que le maître peut mourir. Dès lors, il peut accepter de travailler pour le maître et de renoncer à la jouissance entre-temps : et, dans l'incertitude du moment où arrivera la mort du maître, il attend. / Telle est la raison intersubjective tant du doute que de la procrastination - Cependant tout son travail s'opère sous le chef de cette intention, et devient de ce chef doublement aliénant. Car non seulement l'œuvre du sujet lui est dérobée par un autre, ce qui est la relation constituante de tout travail, mais (...) lui-même [comme sujet] "n'y est pas", il est dans le moment anticipé de la mort du maître, à partir de quoi il vivra, mais en attendant quoi il s'identifie à lui comme mort, et ce moyennant quoi il est lui-même déjà mort.

1954/55 - Le moi dans la théorie de Freud... - 311 - Le sujet obsédé n'est pas le sujet schizoïde qui, en quelque sorte, parle directement au niveau de ses pulsions. C'est le moi en tant qu'il porte lui-même sa dépossession, c'est la mort imaginaire. - / Et pourquoi ? Le fait est évident - l'obsédé est toujours un autre. Quoi qu'il vous raconte, quelques sentiments qu'il vous apporte, c'est toujours ceux d'un autre que lui-même. - C'est dans la mesure où il évite son propre désir que tout désir dans lequel, fût-ce même apparemment, il s'engage, il le présentera comme le désir de cet autre lui-même qu'est son moi. - dès qu'un sentiment est le sien, il commence par l'annuler. - 312 - Ce n'est pas à lui-même, ni réellement, qu'il est mort. Il est mort pour qui ? Pour celui qui est son maître. Et par rapport à quoi ? Par rapport à l'objet de sa jouissance. Il efface sa jouissance pour ne pas réveiller la colère de son maître.

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 14/05/58 - c'est d'abord au niveau de l'autre [de la demande] que se pose (...) le centre de gravité du mouvement constitutif de l'hystérique. - [inversement c'est] la recherche, la visée du désir comme tel, de l'au-delà de la demande qui est constitutive de l'obsessionnel. - [C'est] quelque chose qui justement parce que ça doit se situer dans cet au-delà (...) nie l'élément d'altérité qui est inclus dans la demande d'amour. - dans le désir comme tel à l'état pur, l'autre est nié [car le caractère de condition absolue du désir est] transféré au besoin comme tel. - [d'où les phénomènes d'"idées fixes", avec précisément leur caractère de condition abolue, ici ramenée au niveau du besoin] - le besoin passé à l'état de condition absolue - [la place de l'obsessionnel] ce n'est pas une voie d'accès au désir du sujet, [par] le désir de l'autre, c'est la place tout court du désir - [au point que, par rapport à un éventuel objet, on peut parler d'] une véritable baisse de tension libidinale, au moment où il s'en approche, et au point qu'au moment où il le tient cet objet de son désir, pour lui plus rien n'en existe. - 18/06/58 - son propre désir pour lui, baisse, clignote, vacille et s'évanouit à mesure qu'il s'en approche, portant ici la marque de ceci : que le désir a d'abord été abordé comme quelque chose qui se détruit parce que d'abord la réaction de désir de l'autre, s'est présenté à lui comme quelque chose qui était son rival [cad son image] - l'obsessionnel s'emploie à détruire le désir de l'autre. - ce qui doit être maintenu pour l'obsessionnel c'est la distance à son désir, et non pas la distance à l'objet. - il doit se tenir à une certaine distance de son désir pour que ce désir subsiste. - 25/06/58 - Annuler le désir de l'autre, ce n'est pas la même chose que d'avoir par carence, déficience de l'acte métaphorique (...) été dans l'incapacité de saisir le désir de l'autre [psychose]. - Le rapport primitif du sujet obsessionnel à son désir (...) est dénégation du désir de l'autre. - [naturellement] pour pouvoir parler d'annulation de quoi que ce soit au niveau du sujet, il faut qu'il s'agisse de signifiant - 21/05/58 - On pourrait dire que l'obsessionnel est toujours en train de demander une permission. - se mettre dans la plus extrême dépendance par rapport à l'Autre (avec un grand A) [grand A dont l'existence est continuellement mise en danger, en doute, dans l'obsession. Façon de le restituer.] - [Normalement] il y a un au-delà de toute réponse de l'Autre, et très précisément en tant que la parole crée cet au-delà, [c'est le désir] - L'obsessionnel résout la question de l'évanescence de son désir en en faisant un désir interdit. Il le fait supporter par l'Autre, et précisément par l'interdiction de l'Autre. - [il] se balance sur une sorte d'escarpolette qui va de la manifestation d'un désir qui à aller trop loin, devient un désir agressif, et qui de là redescent ou rebascule dans une disparition (...) qui sera liée à la crainte de la rétorsion effective de la part de l'autre - [or] il est clair que toute tentative de réduire le désir à quelque chose dont on demande la satisfaction, se heurte à une contradiction interne. - l'oblativité (...) est un fantasme obsessionnel. - ["ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît à toi-même":] Cet impératif assurément catégorique est tout à fait essentiel et structurant dans la morale, mais n'est pas toujours d'un emploi pratique dans l'existence. Il est assurément complètement à côté quand il s'agit d'une réalisation comme la conjonction sexuelle [!]. L'ordre de rapport à l'autre qui consiste à se mettre à sa place, est quelque chose qui assurément est un glissement tentant [mais purement imaginaire] - épargner l'autre, c'est bien ce qui est au fond de toute une série des cérémoniaux, des précautions, des détours, bref de toutes les manigances de l'obsessionnel. - [L'issue oblative, si elle n'est pas une solution, n'est pas non plus la voie la plus naturellement fréquentée par l'obsessionnel. Est lié à la "demande de permission" le phénomène de l'"exploit":] Pour qu'il y ait exploit, il faut que l'on soit au moins trois [il faut un second terme, partenaire ou adversaire, ou but, et un troisième qui enregistre et qui soit le témoin. Après] On peut dire, au nom de ceci, qu'il l'a bien mérité ce qu'il cherche - Cela veut dire qu'ils s'infligent toutes sortes de tâches particulièrement dures, particulièrement éprouvantes, qu'ils les réussissent d'ailleurs (...), et au nom de quoi ils auraient bien droit à de petites vacances pendant lesquelles on ferait ce qu'on voudrait - le passage des vacances se révélant habituellement un temps à peu près perdu. Pourquoi ? Parce que bien entendu ce dont il s'agit, c'était de demander la permission de l'autre, et comme l'autre - je parle de l'autre en tant qu'il existe - n'a absolument rien à faire avec toute cette dialectique, pour la simple raison que l'autre réel est bien trop occupé avec son propre autre, il n'a aucune raison de remplir cette mission de donner à l'exploit de l'obsessionnel sa petite couronne - Il y a quelque chose dans l'exploit de l'obsessionnel qui reste toujours irrémédiablement fictif, pour la raison que la mort, je veux dire là où est le véritable danger, est tout à fait ailleurs que dans l'adversaire qu'il a l'air de défier effectivement. Il est justement du côté de ce témoin invisible, de cet autre qui est là comme le spectateur, celui qui compte les coups - 04/06/58 - la solution de l'analyse de l'obsessionnel, c'est qu'[il] découvre la castration pour ce qu'elle est, cad pour la loi de l'Autre. C'est l'Autre qui est châtré. - 18/06/58 - [l'obsessionnel enfant, juste dans la période de déclin de l'Œdipe] a cette propriété parmi tous les enfants qui en effet passent leur temps à demander quelque chose, d'être celui de qui cette demande est toujours ressentie, et par les mieux intentionnés de ceux qui l'entourent, comme étant à proprement parler insupportable, l'enfant tanant, comme on dit. Ce n'est pas qu'il demande des choses plus extraordinaires que les autres, c'est dans sa façon de la demander - 18/06/58 - Le sujet se trouve en proie de ce qu'on appelle cette destruction (...) magique [verbale, en fait] (...) de l'autre - cette crainte de faire mal par des pensées [comme si Dieu, pour le croyant, ou les parents dans le cas du petit enfant, avait le pouvoir de les connaître toutes] - cette obsession du blasphème aussi - quelque chose qui fait déchoir un signifiant éminent (...) au rang d'objet, qui identifie en quelque sorte le logos à son effet métonymique - [En attendant, c'est toujours un usage du signifiant] l'obsessionnel est un homme qui vit dans le signifiant, il y est très solidement installé (...), ce signifiant suffit pour lui à préserver la dimension de l'autre [pas de risque de psychose en général] - ce qu'articule le sujet à l'autre, c'est un "tu es celui qui me..." (...) "tu es celui qui me tues". - Ce rapport avec l'autre est fondé sur une articulation qui en quelque sorte se forme elle-même esur la destruction de l'autre, mais qui du fait qu'elle est articulation, et articulation signifiante, le fait subsister. - 25/06/58 - de même que c'est au niveau du masque que l'hystérique essayait de repérer les difficultés de sa position - C'est au contraire sur ce qu'on peut appeler la place-forte de son moi que l'obsessionnel se situe pour essayer de trouver la place de son désir. - [comme] ces fameuses fortifications à la Vauban dont j'ai parlé ailleurs, ces sortes de forteresses dans lesquelles un désir toujours menacé de destruction se remparde - [l'obsessionnel] le fait sur le modèle de son moi, et par rapport bien entendu à l'image de l'autre. - [Il y a toujours pour lui une référence, un camarade, un frère plus puissant, plus viril, image de la puissance.] - 02/07/58 - [sa demande] est une demande de mort - la demande de mort en tant qu'elle concerne cet autre, parce que cet autre est le lieu de la demande, implique la mort de la demande.

1960/61 - Le Transfert - 241 - C'est d'une discipline du besoin qu'il s'agit - C'est ce mouvement qui, si je puis dire, légitime le besoin comme don à la mère - 256 - ce que le sujet peut donner est exactement lié à ce qu'il peut retenir - 241 - je vous ai fait remarquer que le terme même d'oblativité est un fantasme d'obsessionnel. Tout pour l'autre dit l'obsessionnel, et c'est bien ce qu'il fait, car étant dans le perpétuel vertige de la destruction de l'autre, il n'en fait jamais assez pour que l'autre se maintienne dans l'existence. - Le stade anal [analité] se caractérise en ceci, que le sujet ne satisfait un besoin que pour la satisfaction d'un autre. - 242 - Remarquez-en la conséquence - la marge de la place qui reste au sujet, autrement dit le désir, vient dans cette situation à être symbolisée par ce qui est emporté dans l'opération. Le désir, littéralement, s'en va aux chiottes. - 244 - fantasme fondamental de l'obsessionnel - C'est sur le fondement [c'est le caca de le dire] de sa propre élimination qu'il fonde tout ce fantasme. - 242 - C'est dans la relation anale que l'autre comme tel prend pleinement dominance. Et c'est justement ce qui fait que le sexuel se manifeste dans le registre propre à ce stade. Nous pouvons l'entrevoir, à rappeler son antécédent, qualifié de sadique-oral. Parler de stade sadique-oral, en effet, c'est rappeler en somme que la vie est en son fond assimilation dévoratrice comme telle. - 243 - Il y a, au stade anal, comme un reflet de ce fantasme. L'autre étant posé comme le second terme doit apparaître comme existence offerte à cette béance. Irons-nous jusqu'à dire que la souffrance s'y implique ? C'est une souffrance bien particulière. - je dirai qu'il s'agit d'une souffrance attendue par l'autre. La suspension de l'autre imaginaire au-dessus du gouffre de la souffrance, est ce qui forme la pointe et l'axe de l'érotisation sado-masochiste. - C'est dans cette relation que s'institue au stade anal ce qui n'est plus seulement le pôle sexuel, mais va être le partenaire sexuel. - [c'est que] dans le premier mode de son aperception, l'autre doit être, comme tel, livré à un tiers pour se constituer comme sexuel - le sexuel reste indéterminé entre ce tiers et cet autre. - le témoin sujet à ce point pivot du stade anal, est (...) la mère [il semble bien qu'elle occupe plus exactement les deux rôles, de l'autre et du tiers, du fait qu'elle soit une demande] - 290 - Ce que, dans l'obsession, nous appelons l'agressivité, se présente toujours comme une agression envers cette forme d'apparition de l'Autre que j'ai appelée en d'autres temps phallophanie , l'Autre en tant qu'il peut se présenter comme phallus. Frapper le phallus dans l'Autre pour guérir la castration symbolique, le frapper sur le plan imaginaire - la relation de l'obsessionnel à l'objet - à un objet toujours métonymique, car pour lui l'Autre est essentiellement interchangeable - est essentiellement gouvernée par quelque chose qui a rapport à la castration, laquelle prend ici forme directement agressive - absence, dépréciation, rejet, refus, du signe du désir de l'Autre. - 295 - [écriture du fantasme de l'Obs : A f (a, a', a'', a''', ...)] - 297 - les objets sont pour lui, en tant qu'objets de désir, mis en fonction de certaines équivalences érotiques - (...) l'érotisation de son monde, et spécialement de son monde intellectuel. Cette mise en fonction peut être notée par phi . - [qui] est justement ce qui est sous-jacent à l'équivalence instaurée entre les objets sur le plan érotique. Le phi est en quelque sorte l'unité de mesure, où le sujet accommode la fonction a , soit la fonction des objets de son désir. - 298 - Si l'on parle de l'homme aux rats, au pluriel, c'est bien parce que le rat poursuit sa course sous une forme multipliée - Le rat symbolise (...) phi , en tant qu'il est une certaine forme de réduction de Phi , et même la dégradation de ce signifiant. - 299 - Etre sujet, c'est avoir sa place dans grand A, au lieu de la parole. Or, il y a ici un accident possible, qui désigne la barre mise sur le grand A. [cf. formule du fantasme de l'obsessionnel]. C'est au moment précis où le sujet, se manifestant comme la fonction de phi par rapport à l'objet, s'évanouit, ne se reconnaît pas, c'est en ce point précis, au défaut de la reconnaissance, que la méconnaissance se produit automatiquement. En ce point de défaut où se trouve couverte la fonction de phallicisme à quoi le sujet se voue, il se produit à la place ce mirage de narcissisme que j'appellerai volontiers frénétique chez le sujet obsessionnel. - par exemple dans ce qu'on appelle ses difficultés de la pensée. - Ce que je pense (...) ce n'est pas tellement parce que c'est coupable qu'il m'est difficile de m'y soutenir et d'y progresser, c'est parce qu'il faut absolument que ce que je pense soit de moi, et jamais du voisin, d'un autre. - 300 - [C'est] quand il s'avance sur le chemin de ce qui s'appelle, quelle qu'en soit la forme, réaliser son fantasme , c'est bien là qu'il convient d'employer le terme d'aphanisis . - [d'abord] le pouvoir limité qu'a le sujet de tenir l'érection. - Pourtant, dans l'ensemble, mon Dieu, l'obs n'est pas pourvu de plus ni de moins que ce que nous appellerons une génitalité fort ordinaire, plutôt même assez douillette ai-je cru remarquer - 301 - Ce dont il s'agit se situe donc bien ailleurs, (...) au niveau du discord entre son fantasme, pour autant qu'il est justement lié à la fonction du phallicisme, et l'acte où il aspire à l'incarner, et qui, par rapport au fantasme, tourne toujours trop court.

1962/63 - L'angoisse - - 19/06/63 - en tant qu'obsessionnel il croit toujours en Dieu. - à savoir cet œil universel posé sur toutes nos actions. - Celui qui aurait réussi à éliminer le fantasme du tout-puissant - L'existence de l'athée, donc, (...) ne peut être conçue qu'à la limite d'une ascèse (...) ascèse psychanalytique, je veux dire de l'athéisme conçu comme négation de cette dimension d'une présence - 26/06/63 - ce qu'il entend qu'on aime, c'est de lui, une certaine image. Cette image, il la donne à l'autre et tellement qu'il s'imagine que, si cette image venait à faire défaut, l'autre ne saurait plus à quoi se raccrocher. C'est le fondement de ce que j'ai appelé ailleurs, la dimension altruiste de cet amour mythique fondé sur une mythique oblativité. - 26/06/63 - ce symptôme fondamental du doute qui va frapper, pour lui, la valeur de tout ces objets de substitution. - ces objets douteux - 26/06/63 - le sujet est bien empêché de se tenir à son désir - c'est cela qui se manifeste comme compulsion. - 03/07/63 - cet objet [analité] qu'il ne peut s'empêcher de retenir comme le bien qui le fait valoir et qui n'est, aussi, de lui, que le déjet, la déjection, voilà les deux faces par où il détermine le sujet même comme compulsion et comme doute. C'est de cette oscillation même entre ces deux points extrêmes - c'est en fin de compte entièrement à la merci de l'autre, ici au sens duel du petit autre, que se trouve le sujet.