Personnalité

1932 - Thèse - 13-14 - en l'absence de toute lésion organique (...) il existe des troubles mentaux qui, rapportés, selon les doctrines, à l'"affectivité", au "jugement", à la "conduite", sont tous des troubles spécifiques de la synthèse psychique. C'est pourquoi, sans une conception suffisante du jeu de cette synthèse, la psychose restera toujours une énigme - Cette synthèse, nous l'appelons personnalité , et nous tentons de définir objectivement les phénomènes qui lui sont propres, en nous fondant sur leur sens humain . - relations de compréhension, où s'exprime la commune mesure des conduites humaines. Le déterminisme de ces phénomènes, loin de s'y évanouir, y apparaît renforcé. - [C'est un problème de faits, ou mieux] de topique causale . - 32 - [1] La personnalité est d'abord le fait d'une expérience psychologique naïve. A chacun de nous elle apparaît comme étant l'élément de synthèse de notre expérience intérieure. Elle n'affirme pas seulement notre unité, mais encore elle la réalise. - [2] La P n'est pas seulement un constat ; [elle se rapporte] à une réalité intentionnelle. - la personnalité se résout en imagination sur nous-mêmes, en "idéaux" plus ou moins vains - [3] dans la mesure où cet écart [entre l'idéal et la réalité] se réduit, il est le fondement de notre continuité dans le temps : la personnalité est alors la garantie qui assure au-dessus des variations affectives, les constances sentimentales, au-dessus des changements de situation, l'accomplissement des promesses. C'est le fondement de notre responsabilité - 33 - Synthèse, intentionnalité, responsabilité, tels sont les trois attributs que reconnaît à la personnalité la croyance commune. - 37 - [1] les évènements [y] ont une influence déterminante. Mais c'est une influence ordonnée : ce progrès est un développement , c'est-à-dire qu'il repose sur des structures réactionnelles typiques (...) compréhensibles (...) [qui ont] pour nous un sens- 39 - Ces relations de compréhension ont une valeur objective certaine [sans elles la schizophrénie n'aurait pu être définie avec sa caractéristique principale : la discordance] - [2] [Côté intentionnalité, si] l'on ne peut déduire l'existence objective de l'acte volontaire (... - ...) il reste à expliquer l'existence phénoménologique de ces fonctions intentionnelles : à savoir, par exemple, que le sujet dise "je", croie agir, promette et affirme. - [3] 41 - Pour la notion de responsabilité personnelle (...) cherchons-la dans les acceptions communes du langage. Qu'entend-on d'un individu qui, dit-on, "a une personnalité"? - C'est l'œuvre de chaque jour et la partie la plus précieuse de l'expérience des hommes que d'apprendre à distinguer, sous les promesses qu'ils formulent, les promesses qu'ils tiendront. - Toute manifestation humaine, pour que nous la rapportions à la personnalité, devra donc impliquer : [1) un développement biographique, 2) une conception de soi-même, 3) une certaine tension des relations sociales] - 44 - Cette [triple] organisation donne son sens à ce qu'on peut appeler la psychogénie d'un symptôme. [qui est triple, elle aussi, donc] - [46 - Lacan parle de "causalité psychogénique"] - 56 - Quelque soit (...) le rapport du délire à la personnalité, il est remarquable de voir qu'il en conserve l'économie générale. - [Parallèle fait entre les trois traits essentiels de la psychose chez Kraepelin (évolution insidieuse, délire de grandeur, délire de persécution) et "la triple fonction structurale qu'a dégagée notre analyse de la personnalité sous les trois chefs 1) d'un développement, 2) d'une conception de soi-même, 3) d'une certaine tension des relations sociales".] - 267 - Nous pensons que toute observation féconde doit s'imposer la tâche de monographies psychopathologiques aussi complètes que possible - [généraliser les "CAS" sous le titre des "prototypes" - insister sur l'histoire vécue du sujet] - 337 - la personnalité n'est pas "parallèle" aux processus névraxiques, ni même au seul ensemble des processus somatiques de l'individu : elle l'est à la totalité constituée par l'individu et par son milieu propre [société]. - La connaissance vraie s'y définit (...) par une objectivité dont le critère de l'assentiment social, propre à chaque groupe, n'est du reste pas absent. [Le délire se définit au contraire par son incompatibilité avec de tels critères]

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 25/06/58 - [la névrose] est non seulement faite de symptômes décomposables dans ses éléments signifiants, dans les effets de signifié de ce signifiant (...) mais toute sa personnalité [du sujet] (...) porte la marque de ses rapports structuraux - [Plus que la personnalité au sens du caractère:] - "une geste" au sens où on l'emploie dans la chanson de geste, la geste de Roland, cad la somme de son histoire.