Privation

1959/60 - L'éthique de la psychanalyse - 270 - Le domaine du bien est la naissance du pouvoir. La notion de la disposition du bien est essentielle (...), la revendication de l'homme parvenu (...) à disposer de lui-même. - disposer de ses biens, c'est avoir le droit d'en priver les autres. - Je veux dire que le pouvoir d'en priver les autres, voilà un lien très fort d'où va surgir l'autre comme tel. - Opposant la privation à la frustration et à la castration, je vous ai dit qu'elle était une fonction instituée comme telle dans le symbolique, en ce sens que rien n'est privé de rien, ce qui n'empêche pas que le bien dont on est privé est tout à fait réel. Mais l'important est de savoir que le privateur est une fonction imaginaire. - 274 - La véritable nature du bien, sa duplicité profonde, tient à ce qu'il n'est pas purement et simplement bien naturel, réponse à un besoin, mais pouvoir possible, puissance de satisfaire ["faire" le bien]. De ce fait, tout le rapport à l'homme avec le réel des biens s'organise par rapport au pouvoir qui est celui de l'autre, l'autre imaginaire, de l'en priver. - nous définirons l'idéal du moi du sujet comme représentant le pouvoir de faire le bien - 275 - quant au moi idéal (...) il représente par lui-même celui qui nous prive.