Rire

1957/58 - Les formations de l'inconscient - - 18/12/57 - rapport très intense, très serré entre les phénomènes du rire et la fonction chez l'homme de l'imaginaire, nommément le caractère captivant de l'image - Si quelqu'un nous fait rire quand il tombe simplement par terre, c'est [non pas à cause du "mécanique plaqué sur du vivant", comme si le vivant n'était pas mécanique] en fonction de l'image plus ou moins tendue, plus ou moins pompeuse à laquelle même nous ne faisions pas tellement attention auparavant [mais qu'il nous donnait de lui] - C'est pour autant (...) que le personnage imaginaire continue sa démarche plus ou moins apprêtée, dans notre imagination, alors que ce qui le supporte de réel est là planté et répandu par terre, c'est dans cette mesure que le rire éclate. C'est toujours par quelque chose qui est une libération de l'image. - [au double sens où] quelque chose est libéré de la contrainte de l'image, et que l'image aussi va se promener toute seule. - c'est bien pour cela aussi que le comique va entrer quelque part en connexion avec le risible

- 16/04/58 - [Par ailleurs, c'est par la présence, en tant qu'elle est justement au-delà de la simple satisfaction - par exemple la présence de la mère après le biberon, ou bien hors de tout contexte semblable -, cad] contient en lui [l'enfant] l'accord de son désir, que le rire se produit et que la présence familière (...) est là appelée, appréhendée [symbolique] - [Le rire exprime] ce dont il s'agit quand la demande vient ici à bon port, à savoir au-delà du masque, (...) non pas la satisfaction mais le message de cette présence - à la façon dont le sujet accuse qu'il a bien devant lui la source de tous les biens, ici éclate assurément le rire - Le rire répond aussi bien d'ailleurs à tous ces jeux maternels qui sont les premiers exercices dans lesquels lui est apporté la modulation, l'articulation comme telle. - [Le désir étant à proprement parlé lié à un signifiant, dans l'occasion le signifiant de la présence] l'identification est très exactement le corrélatif de ce rire, car l'opposé du rire bien entendu n'est pas les pleurs. Les pleurs expriment la colique, expriment le besoin, les pleurs ne sont pas une communication, les pleurs sont une expression. Mais le rire, pour autant que je suis forcé de l'articuler pourquoi, est une communication - [le contraire du rire c'est simplement] le contraire, on ne rit plus, on est sérieux comme un pape ou comme un papa -