Savoir

1954/55 - Le moi dans la théorie de Freud... - 26 - Le but et le paradoxe du Ménon est de nous montrer que l'épistémè [est] le savoir lié par une cohérence formelle. - 27 - une certaine cohérence du discours. - 28 - [qui suppose l'intervention de la parole:] nous touchons là du doigt le clivage du plan de l'imaginaire, ou de l'intuitif - où fonctionne en effet la réminiscence, cad le type, la forme éternelle, ce qu'on peut appeler aussi les intuitions a priori - et de la fonction symbolique qui n'y est absolument pas homogène, et dont l'introduction dans la réalité constitue un forçage. - 29 - C'est justement dans la confusion des deux plans que gît l'erreur, l'erreur de croire que ce que la science constitue par l'intervention de la fonction symbolique était là depuis toujours, que c'est donné. / Cette erreur existe dans tout savoir, pour autant qu'il n'est qu'une cristallisation de l'activité symbolique, et qu'une fois constitué, il l'oublie. Il y a dans tout savoir une fois constitué une dimension d'erreur, qui est d'oublier la fonction créatrice de la vérité sous sa forme naissante. - Mais nous autres analystes, nous ne pouvons l'oublier, qui travaillons dans la dimension de cette vérité à l'état naissant. - 31 - un type comme Socrate sera mis out parce qu'il est un peu trop sorti de la société des gentlemen . A force d'épistémè , il loupe l'orthodoxa [le savoir constitué, la "bonne croyance" ou opinion vraie

1955 - Variantes de la cure-type - 349 - Ce que le psychanalyste doit savoir : ignorer ce qu'il sait. - 358 - reconnaître en son savoir le symptôme de son ignorance - [cad savoir=] censure de la vérité - Le fruit positif de la révélation de l'ignorance est le non-savoir, qui n'est pas une négation du savoir, mais sa forme la plus élaborée.

1960 - Subversion du sujet et dialectique du désir - 797 - la vérité est en résorption constante dans ce qu'elle a de perturbant, n'étant en elle-même que ce qui manque à la réalisation du savoir. - 798 - La vérité n'est rien d'autre que ce dont le savoir ne peut apprendre qu'il le sait qu'à faire agir son ignorance.

1961/62 - L'identification - [gardons nous] d'attribuer ce supposé savoir à qui que ce soit, ni à supposer aucun sujet au savoir. Le savoir est intersubjectif, ce qui ne veut pas dire qu'il est le savoir de tous, ni qu'il est le savoir de l'Autre - avec un grand A -, et l'Autre nous l'avons posé. Il est essentiel de la maintenir comme tel : L'AUTRE n'est pas un sujet, c'est un lieu auquel on s'efforce, dit Aristote, de transférer le savoir du sujet. - mais cela ne veut absolument pas dire que le sujet en sache un pépin de plus sur ce de quoi il retourne. Il n'a, si je puis dire, d'émoi qu'en fonction d'une supposition indue, à savoir que l'Autre sache, qu'il y ait un savoir absolu, mais l'Autre en sait encore moins que lui, pour la bonne raison justement qu'il n'est pas un sujet. L'Autre est le dépotoir des représentants représentatifs de cette supposition de savoir, et c'est ceci que nous appelons l'inconscient pour autant que le sujet s'est perdu lui-même dans cette supposition de savoir.