Sujet supposé savoir

1964 - Les quatre concepts… - 204 - La certitude n'est pas pour Descartes un moment qu'on puisse tenir pour acquis, une fois qu'il a été franchi - C'est, à proprement parler, l'instauration de quelque chose de séparé. -Quand Descartes inaugure le concept d'une certitude qui tiendrait tout entière dans le je pense de la cogitation (...) on pourrait dire que son erreur est de croire que c'est là un savoir. - De ne pas faire du je pense un simple point d'évanouissement. Mais c'est qu'il a fait tout autre chose, qui concerne le champ, qu'il ne nomme pas, où errent tous ces savoirs dont il a dit qu'il convenait de les mettre dans une suspension radicale. Il met le champ de ces savoirs au niveau de ce plus vaste sujet, le sujet supposé savoir, DIEU. - le SSS, dans l'analyse, c'est l'analyste. - Je pense que vous appréciez l'élégance d'une telle solution, qui, de toute une part des vérités, et précisément les éternelles, laisse la charge à Dieu. - 210 - Dès qu'il y a quelque part le SsS (...) il y a transfert.- [Inversement, au début du transfert] le sujet, quand il entre dans l'analyse, est loin de lui donner cette place. Laissons pour l'instant l'hypothèse cartésienne que le psy soit trompeur. - Mais la psy nous montre que ce qui, surtout dans la phase de départ, limite le plus la confidence du patient, son abandon à la règle analytique, c'est la menace que le psy soit, lui, trompé. - 212 - [Par ex.] le patient peut penser que l'analyste sera trompé s'il lui donne certains éléments. Il retient certains éléments pour l'analyse n'aille pas trop vite. - [Et cependant, malgré cela, le SsS est bien en place car] Etant admis que l'analyste puisse être, chez certains sujets, mis en question à son départ même, et soupçonné d'être un leurre,- comment se fait-il qu'autour de ce se tromper quelque chose s'arrête ? Même au psy mis en question, il est fait le crédit d'une certaine infaillibilité quelque part, qui, même à l'analyste mis en question, fera attribuer quelques fois, à propos d'un geste de hasard, des intentions. Vous l'avez fait pour me mettre à l'épreuve !