Sujet

1945 - Le temps logique… - 204 - [logique] La modulation du temps dans le mouvement du sophisme : l'instant du regard, le temps pour comprendre et le moment de conclure. - y révélant une discontinuité tonale - 1° A être en face de deux noirs, on sait qu'on est un blanc . - valeur instantanée de son évidence - 205 - "A être…, alors seulement on sait qu'on est…" - 2° Si j'étais un noir, les deux blancs que je vois ne tarderaient pas à se reconnaître pour être des blancs . - L'évidence de ce moment suppose la durée d'un temps de médiation que chacun des deux blancs doit constater chez l'autre. -Mais, ce temps ainsi objectivé dans son sens, comment mesurer sa limite ? - Seul subsiste son sens avec la forme qu'il engendre de sujets indéfinis sauf par leur réciprocité . - 206 - 3° Je me hâte de m'affirmer pour être un blanc, pour que ces blancs, par moi ainsi considérés, ne me devancent pas à se reconnaître pour ce qu'ils sont . C'est là l'ASSERTION sur soi , par où le sujet conclut le mouvement logique dans la décision d'un jugement . - Passé le temps pour comprendre le moment e conclure, c'est le moment de conclure le temps pour comprendre . - c'est sous l'urgence du mouvement logique que le sujet précipite à la fois son jugement et son départ (...), la tête en avant - 207 - Progressant sur les relations propositionnelles des deux premiers moments, apodose et hypothèse , la conjonction ici manifestée se noue en une motivation de la conclusion, "pour qu'il n'y ait pas" (de retard qui engendre l'erreur), où semble affleurer la forme ontologique de l'angoisse, curieusement reflétée dans l'expression grammaticale équivalente, "de peur que" (le retard n'engendre l'erreur)… - [Dans cette "assertion subjective"] le jugement qui conclut le sophisme ne peut être porté que par le sujet qui en a formé l'assertion sur soi (...) au contraire des relations du sujet impersonnel et du sujet indéfini réciproque des deux premiers moments - Le "je" , sujet de l'assertion conclusive, s'isole par un battement de temps logique d'avec l'autre, cad avec la relation de réciprocité. - De même que (...) le "je" psychologique se dégage d'un transitivisme spéculaire indéterminé, par l'appoint d'une tendance éveillée comme jalousie, le "je" dont il s'agit ici se définit par la subjectivation d'une concurrence avec l'autre dans la fonction du temps logique. - 209 - si le doute, depuis Descartes, est intégré à la valeur du jugement, (...) [ici] cette valeur tient moins au doute qui la suspend qu'à la certitude anticipée qui l'a introduite.

1948 - L'agressivité en psychanalyse - 102 - Thèse I : L'agressivité se manifeste dans une expérience qui est subjective dans sa constitution même 1950 - Interventions de Lacan à la SPP - 27 - c'est précisément parce que la vérité qu'elle recherche est la vérité d'un sujet qu'elle [la psychanalyse] ne peut que maintenir la notion de responsabilité.

1953 - Discours du Congrès de Rome et réponse aux interventions - Le moi pourtant n'est jamais qu'une moitié du sujet, vérité première de la psychanalyse ; encore cette moitié n'est-elle pas la bonne, ni celle qui détient le fil de sa conduite, de sorte que dudit fil il reste à retordre, et pas seulement un peu. -[être] [Lacan rappelle ici que l'homme du temps de Villon disait : "Ce suis-je", alors que l'homme moderne dit : "C'est moi". De même que dans l'Exode, Dieu dit à Moïse : "Je suis celui qui suis"] -

1953 - Fonction et champ de la parole… - 142 - Le sujet va bien au-delà de ce que l'individu éprouve "subjectivement", aussi loin exactement que la vérité qu'il peut atteindre.

1953/54 - Les écrits techniques de Freud - 8 - Considérons maintenant la question du sujet. Quand on l'introduit, on s'introduit soi-même. - Soi-même est donc en cause. / Ainsi, dès l'origine, Freud sait qu'il ne fera de progrès dans l'analyse des névroses que s'il s'analyse. - 249 - C'est la guerre. J'avance dans la plaine, et je me suppose sous un regard qui me guette. - Ce qui m'importe le plus est de savoir ce que l'autre imagine, détecte de mes intentions à moi qui m'avance, parce qu'il me faut lui dérober mes mouvements. - Ce qui compte, ce n'est pas que l'autre vois où je suis, c'est qu'il voit où je vais [comme sujet], cad, très exactement, qu'il voit où je ne suis pas.

1954/55 - Le moi dans la théorie de Freud... - 17 - le sujet est décentré par rapport à l'individu. C'est ce que veut dire Je est un autre. - 208 - La vision du rêve apparaît à Freud comme le renversement de la fascination du regard. C'est dans le regard de ces loups (...) que Freud voit l'équivalent du regard fasciné de l'enfant devant la scène qui l'a marqué profondément dans l'imaginaire - Il y a là comme une révélation unique et décisive du sujet, où se concentre je ne sais quoi d'indicible, où le sujet est pour un temps perdu, éclaté - en ses divers moi . - 209 - [Comme dans le rêve de l'injection d'Irma] nous nous trouvons devant une sorte de vécu dernier, devant l'appréhension d'un réel ultime. - Et pourtant le logos n'y perd pas ses droits, puisque c'est là que commence la signification essentielle du rêve.- 209 - La connaissance humaine (...) est faite d'un certain rapport à cette structure que nous appelons l'ego [MOI] , autour de laquelle se centre la relation imaginaire. - [cet ego ] prend son départ et son point d'appui dans l'autre. C'est de cet ego que tous les objets sont regardés. / Mais c'est bien du sujet, d'un sujet primitivement désaccordé, fondamentalement morcelé par cet ego , que tous les objets sont désirés. [désir] - 210 - Le sujet ne peut pas désirer sans lui-même se dissoudre, et sans voir, de ce fait même, l'objet lui échapper, dans une série de déplacements infinis - 231 - [Elle est le 4ème personnage après le roi, la reine et le ministre dans la première scène] - 231 - tout nous permet de l'identifier au schéma-clé que nous avons trouvé, à la fin du rêve de l'injection d'Irma, dans la formule de la triméthylamine. / la lettre est ici synonyme du sujet initial, radical. Il s'agit du symbole se déplaçant à l'état pur, auquel on ne peut pas toucher sans être aussitôt pris dans son jeu. - à chaque étape de la transformation symbolique de cette lettre, ils [les personnages] seront définis uniquement par leur position envers ce sujet radical - Cette position n'est pas fixe. - pour chacun la lettre est son inconscient. - 240 - A chaque instant chacun est défini, et jusque dans son attitude sexuelle, par le fait qu'une lettre arrive toujours à destination [parce que justement, comme sujet, elle transcende les "moi" destinataires ? Lequel moi serait le roi, puisque selon Lacan (P. 239) elle lui est destinée (celui que "ça l'intéresse")] - 284 - [cf. schéma L] [Autre]S , c'est la lettre S , mais c'est aussi le sujet, le sujet analytique, cad pas le sujet dans sa totalité. - 285 - C'est le sujet, non pas dan sa totalité, mais dans son ouverture. Comme d'habitude, il ne sait pas ce qu'il dit. S'il savait ce qu'il dit, il ne serait pas là. Il est là, en bas à droite. [En A ?] / Bien entendu, ce n'est pas là qu'il se voit - cela n'est jamais le cas - même à la fin de l'analyse. Il se voit en a - notre supposition de base, à nous, analystes - nous croyons qu'il y a d'autres sujets que nous, qu'il y a des rapports authentiquement intersubjectifs. - l'intersubjectivité, à savoir que le sujet peut nous mentir [se diviser]. C'est la preuve décisive. Je ne dis pas que c'est le seul fondement de la réalité de l'autre sujet, c'est sa preuve. En d'autres termes, nous nous adressons de fait à des A 1, A 2, qui sont ce que nous ne sommes pas, de véritables Autres, de vrais sujets. / - 286 - Ils sont de l'autre côté du mur du langage, là où en principe je ne les atteins jamais. Fondamentalement, ce sont eux que je vise chaque fois que je prononce une vraie parole, mais j'atteins toujours a', a"", par réflexion. Je vise toujours les vrais sujets, et il me faut me contenter des ombres. Le sujet est séparé des Autres, les vrais, par le mur du langage. - Autrement dit, le langage est aussi bien fait pour nous fonder dans l'Autre que pour nous empêcher radicalement de le comprendre. - Le sujet ne sait pas ce qu'il dit, et pour les meilleures raisons, parce qu'il ne sait pas ce qu'il est. - 287 - N'y a-t-il pas une autre conception de l'analyse, qui permette de conclure qu'elle est autre chose que le remembrement d'une partialisation fondamentale imaginaire du sujet ? - L'analyse doit viser au passage d'une vraie parole, qui joigne le sujet à un autre sujet, de l'autre côté du mur du langage. 288 - C'est la relation dernière du sujet à un Autre véritable, à l'Autre qui donne la réponse qu'on n'attend pas, qui définit le point terminal de l'analyse. - à cette seule condition que le moi de l'analyste veuille bien ne pas être là, à cette seule condition que l'analyste ne soit pas un miroir vivant, mais un miroir vide - 370 - La réalisation symbolique du sujet, qui est toujours création symbolique, c'est la relation qui va de A à S . - 371 - [Mais] Pour tous les sujets humains qui existent, le rapport entre le A et le S passera toujours par l'intermédiaire de ces substrats imaginaires que sont le moi et l'autre et qui constituent les fondations imaginaires de l'objet - L'imaginaire est ainsi dans la position d'interrompre, de hacher, de scander ce qui passe au niveau du circuit. - 373 - Dire qu'il y a NEVROSE, dire qu'il y a un refoulé, qui ne va jamais sans retour, c'est dire que quelque chose du discours ["fondamental"] qui va de A à S passe et en même temps ne passe pas.

1955 - La Chose freudienne - 416 - "Wo Es war' soll Ich werden." / Formule où la structuration signifiante montre assez sa prévalence. - [Ce n'est pas : là où le Ça était, le Moi doit advenir. - 417 - Contrairement à la forme que ne peut éviter la traduction anglaise : "Where the id was, there the ego shall be", freud n'a pas dit : das Es , ni : das Ich , comme il le fait habituellement pour désigner ces instances où il a ordonné alors depuis dix ans sa nouvelle topique - il apparaît ici que c'est au lieu : Wo , où Es , sujet dépourvu d'aucun das ou autre article objectivant, war , était, c'est d'un lieu d'être qu'il s'agit, et qu'en ce lieu : soll , c'est un devoir au sens moral qui là s'annonce (...), Ich , je, là dois-je (comme on annonçait : ce suis-je, avant qu'on dise : c'est moi), werden , devenir, cad non pas survenir, ni même advenir, mais venir au jour de ce lieu même en tant qu'il est lieu d'être. - [C'est donc du sujet qu'il retourne - lequel se "retourne" - dans les deux parties de la phrases :] Ainsi l'c' élidé qui va apparaître (...) nous suggère-t-il la production d'un verbe : s'être, où s'exprimerait le mode de la subjectivité absolue, en tant que Freud l'a proprement découverte dans son excentricité radicale : "là où c'était, peut-on dire, là où s'était, voudrions-nous faire qu'on entendît, c'est mon devoir que je vienne à être." [Et non pas comme dans cette traduction idiote : "le moi doit déloger le ça."]

1955/56 - Les psychoses - 218 - Dès qu'il y a sujet et usage du signifiant, il y a usage possible de l'entre-je, cad du sujet interposé. Cette immixtion des sujets est l'un des éléments les plus manifestes du rêve de l'injection d'Irma. - 219 - n'est-ce pas précisément [aussi] ce qui nous apparaît dans le délire ? - 310 - le je n'est jamais là où il apparaît sous la forme d'un signifiant particulier. - Le je est le je qui prononce le discours. - C'est à l'intérieur de cette énonciation que le tu apparaît. - 314 - la QUESTION que je me pose sur ce que je suis (... - ...) affleure sous des formes qui n'ont rien d'interrogatif, comme Puissé-je y arriver ! - toujours latente, jamais posée - 315 - si elle surgit, c'est toujours en raison d'un mode d'apparition de la parole que nous pouvons appeler de différentes façons, la mission, le mandat, la délégation, ou encore, la dévolution, par référence à Heidegger. C'est le fondement de la parole fondatrice - tu es ceci, ma femme, mon maître - [En effet] au tu es mon maître , répond un certain que suis-je ? - Que suis-je pour l'être, si tant est que je le sois ? Ce l apostrophe n'est pas le maître pris comme objet [ce serait alors un "petit maître", un surmoi], c'est l'énonciation totale [là est le sujet] de la phrase qui dit je suis ton maître , comme si ton maître avait un sens par le seul hommage que j'en reçoit. - Quelle est la différence entre tu es celui qui me suivras partout [1] et tu es celui qui me suivra partout [2] ? - 316 - Nous avons une principale à la deuxième personne, tu es celui . Qui est l'écran? Va-t-il ou non laisser passer dans la relation le tu ? - [1] est à tout le moins une élection (...), une dévolution, une délégation, un investissement. [2] est une constatation [plutôt navrée]. - Si d'un côté ça verse au sacrement, de l'autre ça irait assez vite du côté de la persécution - [ambiguïté en français du verbe suivre. Au mieux] ça reste ouvert. - c'est un nœud, un point de serrage dans un faisceau de significations, acquis ou non par le sujet - La présence du tu dans le suivras intéresse la personnaison du sujet auquel on s'adresse. - [tu es la femme qui ne m'abandonnera pas // tu es la femme qui ne m'abandonneras pas ] je manifeste, dans le premier cas, une beaucoup plus grande certitude, et dans le second, une beaucoup plus grande confiance.- 317 - [cf. également la "voix moyenne dans les langues indo-européennes où] le sujet fait pour lui l'action dont il s'agit. Il y a par exemple deux formes différentes pour dire Je sacrifie , selon que c'est comme sacrificateur ou comme celui qui offre le sacrifice. - le sujet se constitue comme tel dans le procès ou l'état que le verbe exprime. - 318 - Tout (...) change selon l'accent donné au signifiant - l'accent que va prendre pour le sujet la première partie de la phrase, tu es celui qui... , selon que la partie signifiante aura été par lui conquise, et assumée, ou au contraire verworfen , rejetée. [Dans l'écriture, le seul indice de changement, c'est la lettre, le s] - 319 - Que se passe-t-il si manque le signifiant qui donne à la phrase son poids, et son accent au tu ? Si ce signifiant est entendu, mais si rien chez le sujet ne peut y répondre ? La fonction de la phrase se réduit alors à la seule portée du tu - Le tu est [tu es... : tuez] exactement celui auquel je m'adresse, et rien d'autre. - C'est exactement ce qu'on observe dans les phrases interrompues de Schreber, qui s'arrêtent précisément au point où va surgir un signifiant qui reste problématique, chargé d'une signification certaine, mais on ne sait pas laquelle. - [Par rapport au schéma L qui est] celui de la parole - le A est niveau du tu , le petit a' au niveau de qui me , et le S au niveau de suivras . - 336 - tu n'a aucun sens propre. - Il ne se confond nullement avec l'allocutaire, à savoir celui à qui on parle. C'est évident, puisqu'il est très souvent absent. - [Il est aussi bien dans] Au feu ! [puisque que] ce n'est pas sans provoquer quelque réaction. - Le tu est l'ameçonnage de l'Autre dans l'onde de la signification. / Ce terme qui sert à identifier l'autre en un point de cette onde, est en fin de compte (...) une ponctuation. - 338 - la ponctuation est ce qui y joue ce rôle d'accrochage le plus décisif. - que faut-il pour le promouvoir à la subjectivité ? - 339 - Eh bien, je crois que c'est essentiellement quand il est pris dans la fonction copulaire à l'état pur, et dans la fonction ostensive. - [tu es celui qui me suivras doit se traduire en c'est toi qui me suivra , où l'on retrouve la copule et l'ostension. Bien entendu, cela peut déraper:] 340 - du même coup, je sors l'autre de cet univers, je l'objective, je lui désigne ses relations d'objet, pour peu qu'il ne demande que ça, comme c'est le cas du névrosé. - 341 - [On retombe alors sur] le plan du moi ou toi , l'un ou l'autre [rivalité narcissique] - c'est le tu es celui qui me tues. [tu es celui qui me...(forclusion) tu es celui etc = tu es celui qui me tu, qui me tues] - ce que nous appellerons la tutoïté - [cf. Surmoi, Loi] - 343 - [Dans l'autre sens, au sens plein] C'est au tu lui-même que nous nous adressons en tant qu'inconnu. C'est là ce qui fait son aisance, sa force aussi, et aussi qu'il passe de tu es dans le suivras de la seconde partie en y persistant. Il y persiste précisément parce que dans l'intervalle il peut y défaillir. Dans cette formule, ce n'est donc pas à un moi en tant que je le fais voir, que je m'adresse, mais à tous les signifiants qui composent le sujet auquel je suis opposé. Je dis tous les signifiants qu'il possède, jusques et y compris ses symptômes. C'est à ses dieux comme à ses démons que nous nous adressons - et c'est pourquoi je pense que le terme d'invocation est propre à désigner la forme la plus élevée de la phrase - Vous venez de voir en quoi le tu dépend du signifiant comme tel.

1956/66 - Le séminaire sur "La Lettre volée" - 47 - [exclusion - syntaxe - quatre] La simple connotation par (+) et par (-) d'une série jouant sur la seule alternative fondamentale de la présence et de l'absence, permet de démontrer comment les plus strictes déterminations symboliques s'accommodent d'une succession de coups dont la réalité se répartit strictement "au hasard". / Il suffit en effet de symboliser dans la diachronie d'une telle série les groupes de trois qui se concluent à chaque coup en définissant synchroniquement par exemple par la symétrie de la constance (...) (1) ou de l'alternance (...) (3), réservant la notation (2) à l dissymétrie révélée par l'impair sous la forme du groupe de deux signes semblables indifféremment précédés ou suivis du signe contraire (...) pour qu'apparaissent (...) des possibilités et des impossibilités de succession que le réseau suivant résume en même temps qu'il manifeste la symétrie concentrique dont est grosse la triade - 48 - une structure, toute transparente qu'elle reste encore à ses données, fait apparaître la liaison essentielle de la mémoire à la loi. / Mais nous allons voir comment s'opacifie la détermination symbolique en même temps que se révèle la nature du signifiant, à seulement recombiner les éléments de notre syntaxe, en sautant un terme pour appliquer à ce binaire une relation quadratique. - 49 - [Soient alpha, bêta, gamma, delta les produits de cette recombinaison, obtenue par simples oppositions de symétries et de dissymétries] Etant reconnu en effet qu'un quelconque de ces termes peut succéder immédiatement à n'importe lequel des autres, et peut également être atteint au 4è temps compté à partir de l'un d'eux, il s'avère à l'encontre que le temps troisième, autrement dit le temps constituant du binaire, est soumis à une loi d'exclusion qui veut qu'à partir d'un alpha ou d'un delta on ne puisse obtenir qu'un gamma ou un bêta, et qu'à partir d'un bêta ou d'un gamma, on ne puisse obtenir qu'un gamma ou un delta. - On peut démontrer qu'à fixer le 1er et la 4è terme d'une série, il y aura toujours une lettre dont la possibilité sera exclue des deux termes intermédiaires et qu'il y a deux autres lettres dont l'une sera exclue du premier, l'autre du second, de ces termes intermédiaires. - 50 - Ceci pourrait figurer un rudiment du parcours subjectif, en montrant qu'il se fonde dans l'actualité qui a dans son présent le futur antérieur. Que dans l'intervalle de ce passé qu'il est déjà à ce qu'il projette, un trou s'ouvre que constitue un certain caput mortuum du signifiant (qui ici se taxe des trois-quarts des combinaisons possibles où il a à se placer), voilà qui suffit à le suspendre à de l'absence, à l'obliger à répéter son contour. - La propriété (ou l'insuffisance) de la construction du réseau des [4 lettres] (...) est de suggérer comment se composent en trois étages le réel, l'imaginaire et le symbolique, quoique ne puisse y jouer intrinsèquement que le symbolique comme représentant les deux assises premières.[RSI] - 54 - [parenté entre ceci et les 4 termes du schéma L] - Une parenthèse enfermant une ou plusieurs autres parenthèses, soit (( )) ou (( ) ( ) ... ()), tel est ce qui équivaut à la répartition plus haut analysée des bêta et des delta où il est facile de voir que la parenthèse redoublée est fondamentale. / Nous l'appellerons guillemets. / C'est elle que nous destinons à recouvrir la structure du sujet (S de notre schéma L), en tant qu'elle implique un redoublement ou plutôt cette sorte de division qui comporte une fonction de doublure. - 55 - L'entre-guillemets peut alors représenter la structure du S (Es) de notre schéma L, symbolisant le sujet supposé complété du Es freudien - Le Es y apparaît alors sous la forme que lui donne Freud, en tant qu'il le distingue de l'ics, à savoir : logistiquement disjoint et subjectivement silencieux (silence des pulsions. / C'est l'alternance des O 1 [si on remplace alpha par 1 et gamma par O] qui représente alors le gril imaginaire (aa') du schéma L. - Le hors-guillemets représentera le champ de l'Autre (A du schéma L). La répétition y domine, sous l'espèce du I, trait unaire, représentant (...) les temps marqués du symbolique comme tel. [???] [voir en détail schémas pages 56/57]

1957 - L'instance de la lettre dans l'inconscient - 516 - Je pense donc je suis - 517 - [existence] Il ne s'agit pas de savoir si je parle de moi de façon conforme à ce que je suis, mais si, quand j'en parle, je suis le même que celui dont je parle [si c'est le même qui parle]. Et il n'y a ici aucun inconvénient à faire intervenir le terme de pensée. car Freud désigne de ce terme les éléments en jeu dans l'ics ; cad dans les mécanismes signifiants - Il n'en reste pas moins que le cogito philosophique est au foyer de ce mirage qui rend l'homme moderne si sûr d'être soi dans ses incertitudes sur lui-même, voire à travers la méfiance qu'il a pu apprendre dès longtemps à pratiquer quant aux pièges de l'amour-propre. / Aussi bien si, retournant contre la nostalgie qu'elle sert [puisqu'elle déduit de la pensée l'existence], l'arme de la métonymie, je me refuse à chercher aucun sens au-delà de la tautologie, et si, au nom de "la guerre est la guerre" et "un sou est un sou" [ou "je suis qui je suis"] , je me décide à n'être que ce que je suis, comment ici me détacher de cette évidence que je suis dans cet acte même ? / Non moins qu'à me porter à l'autre pôle, métaphorique, de la quête signifiante et me vouer à devenir ce que je suis, à venir à l'être, - je ne puis douter qu'à m'y perdre même, j'y suis. / Or c'est sur ces points mêmes, où l'évidence va être subvertie par l'empirique, que gît le tour de la conversion freudienne. - C'est-à-dire que c'est peu de ces mots dont j'ai pu interloquer un instant mes auditeurs : je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas. Mots qui à toute oreille suspendue rendent sensible dans quelle ambiguïté de furet fuit sous nos prises l'anneau du sens sur la ficelle verbale. / Ce qu'il faut dire, c'est : je ne suis pas, là où je suis le jouet de ma pensée [là où je crois penser vraiment]; je pense à ce que je suis, là où je ne pense pas penser [par ex. dans mes symptômes]. - 518 - le S et le s de l'algorithme saussurien ne sont pas dans le même plan, et l'homme se leurrait à se croire placé dans leur commun axe qui n'est nulle part.

1957 - D'une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose - 549 - la condition du sujet S (névrose ou psychose) dépend de ce qui se déroule en l'Autre A. Ce qui s'y déroule est articulé comme un discours (l'ics est le discours de l'Autre). - [voir schéma L p.548] tiré aux quatre coins du schéma : à savoir S, son ineffable et stupide existence, a , ses objets, a' , son moi, à savoir ce qui se reflète de sa forme dans ses objets, et A le lieu d'où peut se poser à lui la question de son existence. - non pas sous l'espèce de l'angoisse qu'elle suscite au niveau du moi et qui n'est qu'un élément de son cortège, mais en tant que question articulée : "Que suis-je-là?", concernant son sexe et sa contingence dans l'être, à savoir qu'il est homme ou femme d'une part, d'autre part qu'il pourrait n'être pas, les deux conjuguant leur mystère, et le nouant dans les symboles de la procréation et de la mort. - 551 - Le quatrième terme est donné par le sujet dans sa réalité, comme telle forclose dans le système et n'entrant que sous le mode du mort dans le jeu des signifiants, mais devenant le sujet véritable à mesure que ce jeu des signifiants va le faire signifier.

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 11/12/57 - [le sujet] une chose (...) en deça de l'objet qui permet en quelque sorte de lui mettre son support. C'est au-delà aussi bien que derrière l'objet, ce qui nous présente cette sorte d'inconnaissable substance, bref ce quelque chose de réfractaire à l'objectivation - 08/01/58 - Le quatrième terme , c'est en effet le S. Mais comme (...) c'est de là qu'on part, il est en effet ineffablement stupide, il n'a pas son signifiant. Dans les trois sommets du triangle œdipien, il est en dehors, il dépend de ce qui va se passer dans ce jeu, et il est le mort dans la partie. - 22/01/58 - dès lors qu'il y a sujet parlant, il ne saurait être question de réduire pour lui la question de ses relations en tant qu'il parle à un autre, tout simplement. Il y en a toujours un troisième, ce grand "Autre" dont nous parlons et qui est constituant de la position du sujet en tant qu'il parle. [parole], cad aussi bien du sujet en tant que vous l'analysez. - 14/05/58 - [Graphe p.297, avec : le grand A du grand Autre] où se trouve le code et qui accueille la demande [c'est dans le passage du A au point où est le message que se produit le signifié de l'Autre (les insignes de l'idéal du moi] - [pour que le sujet tienne debout il lui faut 4 points d'appui, un redoublement de la ligne m-i(a) par la ligne d-S?a, et aussi une deuxième chaîne signifiante qui corresponde à cet au-delà de la demande qu'est le désir.] - [S?D = ] la possibilité qu'ici il y ait un rapport du sujet à la demande comme telle - un sujet humain complet n'est jamais un pur et simple sujet, comme toute la philosophie le construit sujet de la connaissance - il y a toujours une "spaltung", cad qu'il y a toujours eux lignes où il se constitue - [En face de la précédente formule, S(A):] Ici, qu'est-ce qui doit se constituer ? C'est précisément ce que j'ai appelé non plus le signifié de A [sA], mais le signifiant de A (...), en tant que cette "spaltung" il l'a connaît [l'autre] - c'est le A donc si vous voulez en tant que le phallus y est barré [ou y est la barre ? Le phallus est-il intérieur/extérieur au signifiant?] - C'est le Autre en tant que châtré, qui ici se représente à la place du message, le message du désir, c'est cela. - 04/06/58 - (...) maintien nécessaire du désir, grâce à quoi il [le sujet] reste ce qui est de la nature même du sujet humain comme tel, un sujet divisé. S'il n'est plus un sujet divisé, il est fou

1958/59 - Le désir et son interprétation

- 12/11/58 - Le désir, dès son apparition (...) se manifeste dans cet intervalle, cette béance qui sépare l'articulation pure et simple, langagière de la parole, de ceci (...) [que l'on appelle] son être. - l'inconscient [est] cad ce quelque chose qui met toujours le sujet à une certaine distance de son être, et qui fait que précisément cet être ne le rejoint jamais, et que c'est pour cela qu'il est nécessaire qu'il ne peut faire autrement que d'atteindre son être dans cette métonymie de l'être dans le sujet qu'est le désir. Et pourquoi ? Parce qu'au niveau où le sujet est engagé, entré lui-même dans la parole et par là dans la relation à l'autre comme tel, comme lieu de la parole, il y a un signifiant qui manque toujours. Pourquoi ? Parce que c'est un signifiant, et ce signifiant est spécialement délégué au rapport du sujet avec le signifiant. Ce signifiant a un nom, c'est le PHALLUS. Le désir est est la métonymie de l'être dans le sujet ; le phallus est la métonymie du sujet dans l'être. - Le phallus, pour autant qu'il est élément signifiant soustrait à la chaîne de la parole -

- 10/12/58 - Le rapport du sujet à l'objet n'est pas un rapport de besoin [donc de connaissance, puisqu'on a essentiellement besoin de connaître ce dont on a besoin], [mais de désir]. - l'objet se trouve être (...) ce quelque chose qui supporte le sujet au moment précisément où il a à faire face si l'on peut dire à son existence - [les objets (cf. à Objet, fantasme : pré-génitaux, phalliques, délirants) ont pour mission] de devenir les signifiants que le sujet tire de sa propre substance pour soutenir devant lui précisément ce trou, cette absence de signifiant au niveau de la chaîne ics.

- 08/04/59 - que je suis en tant que je pense que je suis, cela sûrement. Seulement ce que l'analyse nous apprend, c'est que je ne suis pas celui là qui justement est en train de penser que je suis, pour la simple raison que du fait que je pense que je suis, je pense au lieu de l'autre ; je suis un autre que celui qui pense que je suis. - 15/04/59 - [parler d'objet génital à tout propos c'est prendre la dialectique de l'objet pour la dialectique de la demande. Et cette confusion est explicable parce que dans les deux cas le sujet se trouve (...) dans un rapport au signifiant qui est le même. Le sujet est en position d'éclipse. - ce qu'on appelle relation d'objet est toujours rapport du sujet dans ce moment privilégié et dit de fading du sujet à des (non pas des objets comme on le dit) signifiants de la demande - en tant qu'ils sont signifiants oraux, anaux [etc.] - Mais il y a un grand inconvénient à confondre ce qui est rapport au signifiant avec ce qui est rapport à l'objet, car cet objet (...) en tant qu'objet du désir a un autre sens - Car le paradoxe apparaît en ceci que dès l'origine un autre signifiant énigmatique [que le sein] apparaît à l'horizon de cette relation. - le phallus est déjà là comme tel, et comme à proprement parler détruisant par rapport au sujet - [à sa place se trouve] le "a", objet essentiel - l'objet prend la place, dirais-je de ce dont le sujet est privé symboliquement. - c'est du phallus que l'objet prend cette fonction qu'il a dans le fantasme -

- 13/05/59 - l'objet "a" se définit d'abord comme le support que le sujet se donne pour autant qu'il défaille. - qu'il défaille dans sa certitude de sujet. - C'est pour autant que dans l'Autre, dans ce discours de l'Autre qu'est l'ics, quelque chose fait défaut au sujet - ce quelque chose qui fait que le sujet y disparaît comme tel en tant que ce discours est le discours de l'ics - [le] sujet réel, bel et bien vivant (...) à soi tout seul n'est pas du tout un sujet - [mais] le sujet payant le prix nécessaire à ce repérage de lui-même en tant que défaillant est introduit à cette dimension toujours présente chaque fois qu'il s'agit du désir, à savoir d'avoir à payer la castration. C'est-à-dire que quelque chose de réel, sur lequel il a prise dans un rapport imaginaire, est porté à la pure et simple fonction de signifiant. C'est le sens dernier (...) de la castration comme telle.

- 20/05/59 - Il ne peut pas y avoir d'autre sujet qu'un sujet pour un sujet, et d'autre part le sujet premier ne peut s'instituer comme tel que comme sujet qui parle - c'est donc pour autant que l'autre lui-même est marqué des nécessités du langage, que l'autre s'institue non pas comme autre réel, mais comme autre comme lieu de l'articulation de la parole - c'est par rapport à cet autre que le sujet lui-même se constitue (...) comme pouvant lui répondre [et non le connaître...] au nom d'une stratégie commune, comme sujet qui peut interpréter tout ce que l'autre articule, désigne de son intention la plus profonde, de sa bonne ou de sa mauvaise foi. - [c'est aussi] le niveau du Es de la formule topique que Freud donne du sujet, "ça". Ça sous une forme interrogative [aussi bien; donc on a les trois formules : S, Es, Est-ce ?] - Il est à l'état naissant en présence de l'articulation de l'autre pour autant qu'elle lui répond, mais qu'elle lui répond au-delà de ce qu'il a formulé dans sa demande. - il rencontre dans l'autre à ce niveau ce creux, ce vide que j'ai articulé pour vous en tant que disant qu'il n'y a pas d'autre de l'autre, qu'aucun signifiant possible ne garantit l'authenticité de la suite des signifiants - Et c'est ici [ce "moment de fatigue du sujet où le sujet ne trouve rien dans l'autre"] que se produit de la part du sujet ce quelque chose qu'il tire d'ailleurs [pour suppléer à cette carence], qu'il fait venir d'ailleurs, qu'il fait venir du registre imaginaire, qu'il fait venir d'une partie de lui-même en tant qu'il est engagé dans la relation imaginaire à l'autre. ["a"] - le sujet s'évanouit devant la carence du signifant qui répond de sa place au niveau de l'autre, [et] trouve son support dans cet objet. C'est-à-dire qu'à ce niveau l'opération est division. - 20/05/59 - ("Wo Es war, soll Ich werden") qu'est-ce qui nous désigne la place de ce je qui doit advenir au jour ? - très exactement ce dont il s'agit, du désir - 03/06/59 - il n'y a rien qui constitue plus le dernier terme de la présence du sujet (...) que le désir. - nous dirons qu'au niveau du désir le sujet se compte. Il se compte (...) sur la langue - il y a quand même un moment où il faut payer comptant. Si les gens viennent nous trouver, c'est en général pour cela, c'est parce que ça ne marche pas au moment de payer comptant, de quoi qu'il s'agisse, du désir sexuel, ou de l'action au sens plein et au sens le plus simple - 20/05/59 - le sujet y est intéressé [inter-esse entre deux signifiants au moins] - le sujet y est comme étant dans l'intervalle, comme étant ce qui est dans l'intervalle du discours de l'inconscient, comme étant à proprement parler la métonymie de cet être qui s'exprime dans la chaîne ics. - 20/05/59 - [dans l'effort, comme dans toute expérience de la tumescence (voir le niveau phallique du fantasme)] le sujet s'éprouve, sans jamais pourtant pouvoir se saisir, puisqu'aussi bien ici il n'y a pas à proprement parler de marque possible, de coupure [signifiante] possible - inversement il semble que ce quelque chose dont vous savez le caractère de mirage, le caractère inobjectivable au niveau de l'expérience névrotique, qui s'appelle la fatigue du névrotique (...) est en quelque sorte l'inverse, la séquelle, la trace d'un effort que j'appellerai de significantité. ["avoir le visage marqué", "les traits tirés", etc]

- 27/05.59 - cet avènement du sujet au niveau de la coupure a quelque chose qu'il faut bien appeler un réel, mais qui n'est symbolisé par rien. [bien que la coupure, elle, soit d'abord symbolique, puis au niveau du fantasme] - point électif du rapport du sujet à ce que nous pouvons ici appeler son être pur de sujet - j'ai pu définir cette fonction remplie par le fantasme comme une métonymie de l'être et identifier comme tel, à ce niveau, le désir. [coupure "pure" = sujet réel; coupure fantasme = être sujet ?]

- 03/06/59 - [le "fort-da"] ce qui s'exprime est juste avant l'apparition du S barré, cad le moment où le sujet s'interroge par rapport à l'autre en tant que présent ou absent. C'est donc le lieu par lequel le sujet entre à ce niveau dans le symbolique - 24/06/59 - C'est en tant que la coupure est à la fois constitutive et en même temps irrémédiablement externe au discours en tant qu'elle le constitue, qu'on peut dire que le sujet, en tant qu'il s'identifie à la coupure, est vervorfen [rejeté]. C'est bien à cela qu'il appréhende, ou s'aperçoit comme réel. - c'est en tant qu'il est la coupure de ce discours qu'il est au suprême degré un "je suis" - cette possibilité de couper quelque part le discours, de mettre la ponctuation. Cette propriété où gît son être essentiel, son être où il s'aperçoit en tant que la seule intrusion réelle qu'il apporte radicalement dans le monde comme sujet, l'exclut pourtant (..) de toutes les autre relations vivantes -

1959/60 - L'éthique de la psychanalyse - 264 - Ce qu'un sujet représente originellement n'est pas autre chose que ceci - il peut oublier. Supprimez ce il - le sujet est littéralement, à son origine, et comme tel, l'élision d'un signifiant, le signifiant sauté dans la chaîne. - 250 - La pulsion de mort est à situer dans le domaine historique, pour autant qu'elle s'articule à un niveau qui n'est définissable qu'en fonction de la chaîne signifiante, cad en tant qu'un repère, qui est un repère d'ordre, peut être situé par rapport au fonctionnement de la nature [et, comme dans le texte de Sade, conduisant à une éternisation de la mort naturelle:] Il faudrait, pour la mieux servir encore [la nature], pouvoir s'opposer à la régénération résultant du cadavre que nous enterrons. Le meurtre n'ôte que la première vie à l'individu que nous frappons ; il faudrait pouvoir lui arracher la seconde, pour être plus encore utile à la nature ; car c'est l'anéantissement qu'elle veut - 251 - La pulsion comme telle, et pour autant qu'elle est alors pulsion de destruction, doit être au-delà de la tendance au retour à l'inanimé. - Que peut-elle bien être ? - si ce n'est une volonté de destruction directe, si je puis dire - mise en cause de tout ce qui existe - Mais elle est également volonté de création à partir de rien, volonté de recommencement. - Comme dans Sade, la notion de la pulsion de mort est une sublimation créationniste, liée à cet élément structural qui fait que, dès lors que nous avons affaire à quoi que ce soit dans le monde qui se présente sous la forme de la chaîne signifiante, il y a quelque part, mais assurément hors du monde de la nature, l'au-delà de cette chaîne, l'ex-nihilo sur lequel elle se fonde et s'articule comme telle. - 252 - cela revient en fin de compte - et c'est ainsi que nous lisons l'Au-delà du principe du plaisir - à substituer à la Nature un sujet. - Je vous montre la nécessité d'un point de création ex-nihilo dont naît ce qui est historique [histoire] dans la pulsion [et qui fait que l'évolutionnisme et Freud, cela fait deux]. Au commencement était le Verbe, ce qui veut dire le signifiant.

1960 - Remarque sur le rapport de Daniel Lagache - 653 - [dans le discours de l'autre, pour le sujet] dèjà son existence est plaidée, innocente ou coupable, avant qu'il ne vienne au monde [le phœtus "commence à faire parler de lui"], et le fil ténu de sa vérité ne peut faire qu'il ne couse déjà un tissu de mensonge. C'est même pour cela qu'en gros il y aura erreur sur la personne - Plus profondément ici retentit (...) le désir des parents. Mais c'est précisément la question que nous ouvrons nous-mêmes (...) de la détermination du désir par les effets, sur le sujet, du signifiant. - 655 - [l'intersubjectivité] celle-ci se définit pour [Daniel Lagache] dans une relation à l'autre du semblable, relation symétrique en son principe, comme il se voit en ce que Daniel Lagache formule que par l'autre le sujet apprend à se traiter comme un objet. Pour nous, le sujet a à surgir de la donnée des signifiants qui le recouvrent dans un Autre qui est leur lieu TRANSCENDANTAL - 656 - ce fading se produit dans la suspension du désir, de ce que le sujet s'éclipse dans le signifiant de la demande - et dans la fixation du fantasme, de ce que le sujet même devient la coupure qui fait briller l'objet partiel de son indicible vacillation. - 664 - [négation] Dans "je crains qu'il ne vienne", l'enfance de l'art analytique sait ressentir en cette tournure le désir constituant de l'ambivalence propre à l'ics (...). Le sujet de ce désir est-il désigné par le je du discours ? Que non, puisque celui-ci n'est que le sujet de l'énoncé, lequel n'articule que la crainte et son objet, Je n'y étant bien évidemment l'index de la présence qui l'énonce hic et nunc, soit en posture de shifter. Le sujet de l'énonciation en tant que perce son désir, n'est pas ailleurs que dans ce ne dont la valeur est à trouver dans une hâte en logique (...). La dite structure n'étant pas sans corrélatif énergétique (...): la fatigue du sujet - Ce ne pourtant dans sa caducité incertaine suggère l'idée d'une trace qui s'efface sur le chemin d'une migration, plus exactement d'une flaque qui en fait apparaître le dessin. Le signifiant primitif de la négation ne peut-il avoir été l'élision du signifiant, et le vestige n'en est-il pas dans une censure phonématique - Le mode originel d'élision signifiante que nous tentons ici de concevoir comme la matrice de la verneinung, affirme le sujet sous l'aspect de négatif, en ménageant le vide où il trouve sa place. Proprement, ce n'est là qu'élargissement de la coupure où on peut le dire résider dans la chaîne signifiante - Elle ne rencontre, cette question dont le sujet ponctue le signifiant, pas d'autre écho que le silence de la pulsion de mort - 1961/62 - L'identification - 22/11/61 - le "ne" du "je ne sais" porte non pas sur le sais, mais sur le je.[négation]

1960 - Subversion du sujet et dialectique du désir - 819 - Notre définition du signifiant (il n'y en a pas d'autre) est : un signifiant, c'est ce qui représente le sujet pour un autre signifiant.

1960/61 - Le transfert - 203 - Ce dont il s'agit dans le désir, c'est d'un objet, non d'un sujet. - et deuxièmement un objet devant quoi nous défaillons, nous vacillons, nous disparaissons comme sujet - cet objet, lui, est survalorisé. Et c'est en tant qu'il est survalorisé qu'il a la fonction de sauver notre dignité de sujet, c'est-à-dire de faire de nous autre chose qu'un sujet soumis au glissement infini du signifiant. - Il fait de nous autre chose que le sujet de la parole, mais ce quelque chose d'unique, d'inappréciable - L'individualité consiste tout entière dans le rapport privilégié où nous culminons comme sujet dans le désir.

- 281 - A quel moment commence à apparaître, possiblement, le manque de signifiant ? A cette dimension qui est subjective, et qui s'appelle la question. - 282 - L'enfant, dès lors qu'il sait s'affairer et se débrouiller avec le signifiant, s'introduit à cette dimension qui lui fait poser à ses parents les questions les plus importunes, dont chacun sait qu'elles provoquent le plus grand désarroi, et, à la vérité, des réponses presque nécessairement impotentes. Qu'est-ce que c'est, courir ? [être] - De quoi s'agit-il, dans ce moment de la question ? - sinon du recul du sujet par rapport à l'usage du signifiant lui-même, et son incapacité à saisir ce que veut dire qu'il y ait des mots, que l'on parle - L'incapacité sentie à ce moment par l'enfant est formulée dans la question, qui attaque le signifiant comme tel, au moment où son action est déjà marquée sur tout, est indélébile. - en se mettant en question sous la forme du que suis-je ? ; il [le sujet] donne en plein dans la métaphore, à ceci près qu'il ne s'en aperçoit pas. - 284 - La séquelle de ce que je suis apparaît sous la forme où elle reste comme question. Cette séquelle est pour moi le point de visée, le point corrélatif, où je me fonde comme idéal du moi. - Au que suis-je ? , il n'y a pas d'autre réponse au niveau de l'Autre que le laisse-toi être . Et toute précipitation donnée à cette réponse (...) n'est que je fuis le sens de ce laisse-toi être . Ce que veux dire cette aventure, au point dégradé où nous la saisissons, c'est que ce dont il s'agit dans toute question formulée n'est pas au niveau du que suis-je ?, mais au niveau de l'Autre, et sous la forme que l'expérience analytique nous permet de dévoiler, du que veux-tu ? Il s'agit en ce point précis de savoir ce que nous désirons [et non ce que nous sommes] en posant la question. C'est là qu'elle doit être comprise. Et c'est là qu'intervient le manque de signifiant dont il s'agit dans le grand Phi du phallus.

- 299 - Etre sujet, c'est avoir sa place dans grand A, au lieu de la parole. Or, il y a ici un accident possible, qui désigne la barre mise sur le grand A. [cf. formule du fantasme de l'obsessionnel]. C'est au moment précis où le sujet, se manifestant comme la fonction de phi par rapport à l'objet, s'évanouit, ne se reconnaît pas, c'est en ce point précis, au défaut de la reconnaissance, que la méconnaissance se produit automatiquement. En ce point de défaut où se trouve couverte la fonction de phallicisme à quoi le sujet se voue, il se produit à la place ce mirage de narcissisme que j'appellerai volontiers frénétique chez le sujet obsessionnel. - par exemple dans ce qu'on appelle ses difficultés de la pensée. - Ce que je pense (...) ce n'est pas tellement parce que c'est coupable qu'il m'est difficile de m'y soutenir et d'y progresser, c'est parce qu'il faut absolument que ce que je pense soit de moi, et jamais du voisin, d'un autre.

- 436 - [cf. schéma du bouquet renversé] vous le voyez apparaître en quelque sorte derrière i(a) , (...) cette position n'est pas sans avoir un répondant phénoménologique (...) : une idée derrière la tête . Pourquoi donc les idées qui sont généralement celle qui nous soutiennent seraient-elles qualifiées de derrière la tête ? - la position de S dans le champ de l'Autre (...) n'y est repérable qu'en un point grand I, en tant que distinct de la place où i'(a) se projette. - Si der Shatten , l'ombre, cette opacité essentielle qu'apporte dans le rapport à l'objet la structure narcissique, est surmontable, c'est pour autant que le sujet peut s'identifier ailleurs. - 451 - [cette ombre] j'irai bien aujourd'hui jusqu'à l'appeler la tache de moisi - (...) puisque le moi y est inclus. - Dans l'odeur de rat crevé qui effleure du linge pour peu qu'on le laisse séjourner sur le rebord d'une baignoire, ne faut-il pas repérer un signe humain essentiel ? - 453 - Tout cela, en effet, serait fort joli s'il était si simple de penser le désir à partir du sujet, et que nous devions retrouver au niveau du désir le mythe qui s'est développé au niveau de la connaissance, pour en faire une sorte de vaste toile jetée sur le monde, tout entière tirée du ventre de l'araignée-sujet. Ne serait-il pas plus simple que le sujet dise Je désire ? Mais le dire n'est pas si simple. C'est beaucoup moins simple, vous le savez de votre expérience, que de dire j'aime , océaniquement - 454 - La cédille de ça en français n'est pas une cédille, c'est une apostrophe, c'est l'apostrophe du c'est , la première personne de l'inconscient. Vous pouvez même barrer le t de la fin - c'es , voilà une façon d'écrire le sujet de l'inconscient. - 455 - ce sujet n'est rien qu'une apostrophe - [signifiant]

1961 - Maurice Merleau-Ponty - 251 - c'est l'inconscient dont je démontre le statut quand je m'emploie à y faire concevoir le sujet comme rejeté de la chaîne signifiante, qui du même coup se constitue comme refoulé primordial.

1961/62 – L'identification - 22/11/61 - [trait unaire] [Descartes] met en question le sujet lui-même et, malgré qu'il ne le sache pas, c'est du sujet supposé savoir qu'il s'agit ; ce n'est pas de se reconnaître dans ce dont l'esprit est capable qu'il s'agit pour nous, c'est du sujet lui-même comme acte inaugural qu'il est question. - cette démarche insensée de Descartes (...) a tous les caractères de ce que nous appelons (...) un passage à l'acte. - Il se situe au niveau de ce stade nécessairement insuffisant, et en même temps nécessairement primordial, toute tentative ayant le rapport le plus radical, le plus originel au désir - [Quant au Dieu de Descartes,il ] est ce Dieu qui doit assurer la vérité de tout ce qui s'articule comme tel. c'est le vrai du vrai, le garant que la vérité existe et d'autant plus garant qu'elle pourrait être autre - Qu'est-ce à dire ? sinon que nous nous trouvons là dans tout ce qu'on peut appeler la batterie du signifiant confrontée à ce trait unique (...) que nous connaissons déjà, et pour autant qu'à la rigueur il pourrait être substitué à tous les éléments de ce qui constitue la chaîne signifiante, la supporter cette chaîne à lui seul et simplement d'être toujours le même. Ce que nous trouvons à la limite de l'expérience cartésienne comme tel du sujet évanouissant, c'est la nécessité de ce garant, du trait de structure le plus simple - La fondation de l'un que constitue ce trait n'est nulle part prise ailleurs que dans son unicité : comme tel on ne peut dire de lui autre chose sinon qu'il est ce qu'a de commun tout signifiant d'être avant tout constitué comme trait, d'avoir ce trait pour support. - [il s'agit à] cette pente presque nécessairement idéaliste qu'a toute articulation du sujet dans la tradition classique, lui substituer cette fonction d'idéalisation en tant que sur elle repose cette nécessité structurale qui est la même que j'ai déjà devant articulée sous la forme de l'idéal du moi, en tant que c'est à partir de ce point, non pas mythique, mais parfaitement concret d'identification inaugurale du sujet au signifiant radical (...) du trait unique comme tel, que toute la perspective du sujet comme ne sachant pas peut se déployer d'une façon rigoureuse.

- 13/12/61 - le problème de l'inconscient pour nous, c'est [celui] de l'autonomie du sujet pour autant qu'elle n'est pas seulement préservée, qu'elle est accentuée comme jamais elle ne le fut dans notre champ, et précisément de ce paradoxe que ces cheminements que nous y découvrons ne sont point concevables si à proprement parler ce n'est le sujet qui en est le guide et de façon d'autant plus sûre que c'est sans le savoir, sans en être complice, si, je puis dire : "conscius", parce qu'il ne peut progresser vers rien ni en rien qu'à ne le repérer qu'après-coup, car rien qui ne soit par lui engendré justement qu'à mesure de le méconnaître d'abord. - De cette permanence du sujet, je vous montre la référence et non la présence -

- 20/12/61 - [individu] C'est donc dans cet accolement structural de quelque chose d'inséré radicalement dans cette individualité vitale avec cette fonction signifiante, que nous sommes dans l'expérience analytique - Où est le sujet là-dedans ? Il est dans l'individualité radicale, réelle, dans le patient pur de cette capture, dans l'organisme dès lors aspiré par les effets du "ça parle" - Est-il, à l'autre extrême identifiable au jeu même du signifiant ? - Notre effort cette année, s'il a un sens, justement c'est de montrer comment s'articule la fonction du sujet ailleurs que dans l'un ou l'autre de ces pôles, jouant entre les deux.

- 17/01.62 - [négation] [d'après Pichon la schize entre le "ne... pas" ou "point" etc. autorise] d'attribuer à l'une de ces fonctions une signification dite discordancielle, à l'autre une signification forclusive. C'est justement d'exclusion du réel que serait chargé le "pas", le "point", tandis que le "ne" exprimerait cette dissonance parfois si subtile qu'elle n'est qu'une ombre - [même distinction entre "je ne sais" et "j'sais pas"] ce "je ne sais" (...) exprime l'oscillation, l'hésitation, voire le doute. - Le "j'sais pas" marque, si je puis dire même le coup de quelque chose où tout au contraire le sujet vient se collapser, s'aplatir. - C'est un trou, une béance qui s'ouvre au fond de laquelle ce qui disparaît, s'engouffre, c'est le sujet lui-même, mais ici il n'apparaît plus dans son mouvement oscillatoire - [inversement] le poids du "ne" sera toujours pour le ramener vers la nuance énonciative.

- 24/01.62 - [effacer la trace] là je suis sûr que j'ai affaire à un sujet réel. Observez que, dans cette disparition de la trace, ce que le sujet cherche à faire disparaître c'est son passage, de sujet, à lui. La disparition est redoublée de la disparition viée qui est celle de l'acte lui-même de faire disparaître. - moments de fading proprement liés à ce battement en éclipse de ce qui n'apparaît que pour disparaître et reparaît pour de nouveau disparaître, ce qui est la marque du sujet comme tel. Ceci dit, si la marque est effacée, le sujet en entoure la place d'un cerne, quelque chose qui dès lors le concerne, lui ; le repère de l'endroit où il a trouvé la trace, eh bien vous avez là la naissance du signifiant.

- 07/03.62 - une structure topologique [qui est] nécessairement celle du sujet, laquelle comporte qu'il y ait certains de ses lacs qui ne puissent pas être réduits - il y a sur ce tore un certain nombre de cercles traçables ; celui-là, en tant qu'il se bouclerait je l'appellerai (...) "cercle plein". - supposons donc que toute énonciation synthétique - il y en a un certain nombre au principe du sujet et pour le construire - eh bien se déroule selon un de ces cercles, dit cercles pleins - Voilà donc la série des tours qui font dans la répétition unaire que ce qui revient est ce qui caractérise le sujet primaire dans son rapport signifiant d'automatisme de répétition. - [Mais] Il n'y a pas que cette boucle là qui nous intéresse comme irréductible, il y en a d'autres que vous pouvez dessiner à la surface du tore (...) que nous appellerons les cercles vides. Ils font le tour de ce trou. - [or] pour autant que le sujet parcourt la succession des tours [pleins], il s'est nécessairement trompé d'un dans son compte, et nous voyons ici reparaître le moins-un - Ceci pour la simple raison que le tour qu'il ne peut pas compter, c'est celui qu'il a fait en faisant le tour du tore - ce tour qui manque au compte, c'est justement ce que le sujet inclut dans les nécessités de sa propre surface d'être infiniment plat [on s'en aperçoit en coupant le tore dans sa longueur comme dans son épaisseur : on obtient une surface et un trait oblique représentant ensemble les deux cercles] que la subjectivité ne saurait saisir, sinon par un détour : le détour de l'Autre. - 07/03.62 - Le sujet d'abord constitue l'absence de tel trait - Le zoologiste (...) ne taille pas la classe des mammifères dans la totalité assumée de la mamme maternelle ; c'est parce qu'il détache la mamme qu'il peut identifier l'absence de mamme. Le sujet comme tel est moins un [- 1] - C'est à partir de là, du trait unaire en tant qu'exclu qu'il décrète qu'il y a une classe où universellement il ne peut y avoir [impossible] absence de mamme : moins un. - C'est donc le sujet, comme il fallait s'y attendre, qui introduit la privation et par l'acte d'énonciation qui se formule essentiellement ainsi : " se pourrait-il qu'il n'y ait mamme?" - "ne" qui n'est pas négatif, "ne" qui est strictement de la même nature que ce que l'on appelle explétif dans la grammaire française - "se pourrait-il qu'il n'y ait mamme? Pas possible, rien peut-être ?" ; c'est là le commencement de toute énonciation du sujet concernant le réel. - il s'agit de préserver les droits du rien (...) parce que c'est lui qui crée (...) le peut-être, c'est-à-dire la possibilité. Loin que l'on puisse dire comme un axiome - et c'est là l'erreur stupéfiante de toute la déduction abstraite du transcendantal - loin qu'on puisse dire que tout réel est possible, ce n'est qu'à partir du pas possible que le réel prend place. - c'est l'exception et ce réel existe bien sûr. Ce que l'on peut dire, c'est qu'il n'y a justement que du pas possible à l'origine de toute énonciation. - Dire que le sujet se constitue d'abord comme moins un, c'est bien quelque chose où vous pouvoir qu'effectivement, comme on peut s'y attendre, c'est comme verworfen que nous allons le retrouver - 14/03/62 - [il faut donc rapporter] la fonction de ce - 1 au fondement logique de toute possibilité d'une affirmation universelle, à savoir de la possibilité de fonder l'exception ; et c'est ça d'ailleurs qui exige la règle [plus qu'il ne la confirme] - bref (...) la seule véritable assurance de l'affirmation universelle est l'exclusion d'un trait négatif - Ce n'est donc qu'après un long détour que peut advenir pour le sujet ce savoir de son REJET originel. Mais d'ici là il se sera passé assez de choses pour que quand il viendra au jour le sujet sache, non pas seulement que ce SAVOIR le rejette, mais que ce savoir est lui-même à rejeter en tant qu'il s'avèrera être toujours soit au-delà, soit en-deça de ce qu'il faut atteindre pour la réalisation du désir. - autrement dit que si jamais le sujet arrive (...) à l'identification, à l'affirmation que c'est le même que de penser et être, à ce moment là il trouvera lui-même irrémédiablement divisé entre son désir et son idéal.

- 09/05/62 - le sujet, en tant qu'il se constitue comme dépendance du signifiant, comme au-delà de la demande, c'est le désir. - 09/05/62 - Ce que veut dire d'abord formellement la conjonction S barré et petit a, c'est que dans le fantasme (...) le sujet se fait ( - a), absence de a, et rien que cela devant le petit a au niveau si vous voulez de ce que j'ai appelé l'identification au trait unaire [où sujet = racine de - 1].

- 16/05/62 - le sujet en tant que marqué par le signifiant est proprement, dans le fantasme, coupure de a.


1962/63 - L'angoisse - 14/11/61 - L'angoisse est un affect. - [l'affect] n'est pas l'être donné dans son immédiateté, ni non plus le sujet sous une forme en quelque sorte brute. Il n'est (...) en aucun cas protopathique. - 19/06/63 - par rapport à ce stade [1er stade, oral], au niveau anal, c'est pour la première fois qu'il [le sujet] a l'occasion de se reconnaître en quelque chose. - ce petit tas de merde, il est obtenu à la demande, il est admiré : "quel beau caca", mais cette demande implique aussi du même coup, qu'il soit, si je puis dire, désavoué, parce que ce beau caca, […c'est pas propre!] - Nous nous trouvons donc bien là au niveau d'une reconnaissance, ce qui est là dans ce premier rapport dans la demande de l'autre, c'est à la fois lui et ça ne doit pas être lui - [cette ambivalence du caractère anal de l'objet le rend d'autant plus apte à symboliser, plus tard, le phallus]

1964 - Les quatre concepts… - 36 - La démarche de Freud est cartésienne - en ce sens qu'elle part du fondement du sujet de la certitude. - Descartes nous dit - Je suis assuré, de ce que je doute, de penser et (...) De penser, je suis. - ce je pense, pour nous, ne peut assurément pas être détaché du fait qu'il ne peut le formuler qu'à nous le dire, implicitement - D'une façon exactement analogique, Freud, là où il doute - car enfin ce sont ses rêves, et c'est lui qui, au départ, doute - est assurée qu'une pensée est là, qui est ics, ce qui veut dire qu'elle se révèle comme absente. - 37 - Pour Descartes, dans le cogito initial (...) ce que vise le je pense en tant qu'il bascule dans le je suis, c'est un réel - mais le vrai reste tellement au-dehors qu'il faut ensuite à Descartes s'assurer, de quoi ? - sinon d'un Autre qui ne soit pas trompeur, et qui, par-dessus le marché, puisse de sa seule existence garantir les bases de la VÉRITÉ - [En psy] le corrélatif du sujet n'est plus maintenant de l'Autre trompeur, il est de l'Autre trompé. - Ce que le sujet craint le plus, c'est de nous tromper, de nous mettre sur une fausse piste, ou plus simplement, que nous nous trompions - 45 - Freud s'adresse au sujet pour lui dire : "Ici, dans le champ du rêve, tu es chez toi. Wo es war, soll Ich werden. - [Il s'agit du sujet] le lieu complet, total, du réseau des signifiants, cad le sujet, là où c'était, depuis toujours, le rêve. - 73 - La psychanalyse n'est ni une Weltanschauung, ni une philosophie qui prétend donner la clé de l'univers. Elle est commandée par une visée particulière, qui est historiquement définie par l'élaboration de la notion de sujet. Elle pose cette notion de façon nouvelle, en reconduisant le sujet à sa dépendance signifiante.

- 167 - L'objet de la pulsion est à situer au niveau (...) d'un subjectivation acéphale, une subjectivation sans sujet, un os, une structure, un tracé, qui représente une face de la topologie. L'autre face est celle qui fait qu'un sujet, de par ses rapports au signifiant, est un sujet troué. Ces trous, ils viennent bien de quelque part. [de la pulsion] - 180 - le sujet, in initio, commence au lieu de l'Autre, en tant que là surgit le premier signifiant. -188 - Tout surgit de la structure du signifiant. Cette structure se fonde de ce que j'ai d'abord appelé la fonction de la coupure, et qui s'articule maintenant, dans le développement de mon discours, comme fonction topologique du bord. La relation du sujet à l'Autre s'engendre tout entière dans un processus de béance. [aliénation] - Ce processus est circulaire, mais, de sa nature, sans réciprocité. Pour être circulaire, il est dissymétrique. - Le signifiant se produisant au champ de l'Autre fait surgir le sujet de sa signification. Mais il ne fonctionne comme signifiant qu'à réduire le sujet en instance à n'être plus qu'un signifiant, à le pétrifier du même mouvement où il l'appelle à fonctionner, à parler, comme sujet. - - 188 - Plus d'un élément de rêve, presque tous, peuvent être le point où nous le situerons [le sujet] diversement dans l'interprétation. - [Mais] L'interprétation n'est pas pliable à tout sens. Elle ne désigne qu'une seule suite de signifiants. Mais le sujet peut en effet occuper diverses places, selon qu'on le met sous l'un ou l'autre de ces signifiants. - 189 - Là est proprement la pulsation temporelle où s'institue ce qui est la caractéristique du départ de l'ics comme tel - la fermeture. - [Terme de Jones : l'aphanisis] Jones, qui l'a inventée, l'a prise pour quelque chose d'assez absurde, la crainte de voir disparaître le désir. Or l'aphanisis est à situer d'une façon plus radicale au niveau où le sujet se manifeste dans ce mouvement de bipartition que j'ai qualifié de léthal. D'une autre façon encore, j'ai appelé ce mouvement le fading du sujet. - L'erreur piagétique (...) est une erreur qui gît dans la notion de ce qu'on appelle le discours égocentrique de l'enfant, défini comme stade où il manquerait (...) la réciprocité. La réciprocité est bien loin de l'horizon de ce qui doit nous nécessiter à ce moment-là, et la notion du discours égocentrique est un contre-sens. L'enfant (...) ne parle pas pour lui, comme on le dit. Sans doute, il ne s'adresse pas à l'autre, si on utilise ici la répartition théorique qu'on nous déduit de la fonction du je et du tu. mais il faut qu'il y en ait d'autres là [des enfants, par exemple] (...) ils ne s'adressent pas à tel ou tel, ils parlent, si vous me permettez le mot, à la cantonade. - Nous retrouvons donc ici la constitution du sujet au champ de l'Autre - Si on le saisit dans sa naissance au champ de l'Autre, la caractéristique du sujet de l'ics est d'être, sous le signifiant qui développe ses réseaux, ses chaîne et son histoire, à une place indéterminée.

- 190 - Le petit v de la moitié inférieure du losange, disons ici que c'est le vel constitué de la première opération [: aliénation ; l'autre est la séparation : cf.] - 191 - [ce vel] condamne le sujet à n'apparaître que dans cette division [à savoir que] (...) que, s'il apparaît d'un côté comme sens, produit par le signifiant, de l'autre il apparaît comme aphanisis. - [cela correspond] à la forme logique de la réunion [? addition : la réunion ne compte pas deux fois les mêmes éléments] - il y a, dans la réunion, un élément qui comporte que, quelque soit le choix qui s'opère, il a pour conséquence un ni l'un ni l'autre. Le choix n'y est donc que de savoir si l'on entend garder une des parties, l'autre disparaissant en tout cas. [ex. :] La bourse ou la vie ! Si je choisis la bourse, je perds les deux. Si je choisis la vie, j'ai la vie sans la bourse, à savoir, une vie écornée. - 193 -[dans la liberté ou la mort, c'est différent] parce que la mort entre en jeu - C'est que, dans les deux cas, j'aurai les deux - 192 - Illustrons-le par ce qui nous intéresse, l'être du sujet, celui qui est là sous le sens. Nous choisissions l'être, le sujet disparaît, il nous échappe, il tombe dans le non-sens - nous choisissons le sens, et le sens ne subsiste qu'écorné de cette partie de non-sens qui est (...) l'ics. En d'autres termes, il est de la nature de ce sens tel qu'il vient à émerger au champ de l'Autre, d'être dans une grande partie de son champ, éclipsé par la disparition de l'être, induite par la fonction même du signifiant. [cf. schéma] - L'interprétation ne vise pas tellement le sens que de réduire les signifiants dans leur non-sens pour que nous puissions retrouver les déterminants de toute la conduite du sujet. - 194 - [La séparation, c'est le second moment après l'aliénation. Celui-ci est fondé sur la structure de l'intersection.] elle surgit du recouvrement de deux manques. Un manque est, par le sujet, rencontré dans l'Autre, dans l'intimation même que lui fait l'Autre par son discours. Dans les intervalles du discours de l'Autre, surgit [la question] (...) : il me dit ça, mais qu'est-ce qu'il veut ? - Dans cet intervalle coupant des signifiants (...) est le gîte de (...) la métonymie. C'est là que rampe, c'est là que glisse, c'est là que fuit, tel le furet, ce que nous appelons le désir. Le désir de l'Autre est appréhendé par le sujet dans ce qui ne colle pas, dans les manques du discours de l'Autre, et tous les pourquoi ? de l'enfant témoignent moins d'une avidité de la raison des choses, qu'ils ne constituent une mise à l'épreuve de l'adulte, un pourquoi est-ce que tu me dis ça ? toujours re-suscité de son fonds, qui est l'énigme du désir de l'adulte. Or, à répondre à cette prise, le sujet, tel Gribouille, apporte la réponse du manque antécédent, de sa propre disparition, qu'il vient ici situer au point du manque aperçu dans l'Autre. Le premier objet qu'il propose à ce désir parental dont l'objet est inconnu, c'est sa propre perte - Veut-il me perdre ? - 195 - Le fantasme de sa mort, de sa disparition, est le premier objet que le sujet a à mettre en jeu dans cette dialectique, et il le met en effet - (...) ne serait-ce que par l'anorexie mentale. - Un manque recouvre l'autre. Dès lors la dialectique des objets du désir, en tant qu'elle fait le joint du désir du sujet au désir de l'Autre (...) par par ceci, qu'il n'y est pas répondu directement. C'est un manque engendré du temps précédent qui sert à répondre au manque suscité par le temps suivant. - la non-réciprocité et la torsion dans le retour

- 199 - Nous pouvons le localiser dans notre schéma des mécanismes originels de l'aliénation (...) , dans ce premier couplage signifiant qui nous permet de concevoir que le sujet apparaît d'abord dans l'Autre, en tant que le premier signifiant, le signifiant unaire, surgit au champ de l'Autre, et qu'il représente le sujet, pour un autre signifiant, lequel autre signifiant a pour effet l'aphanisis du sujet. D'où , division du sujet - lorsque le sujet apparaît quelque part comme sens, ailleurs il se manifeste comme fading , comme disparition. Le Vorstellunsrepräsentanz, c'est le signifiant binaire. - 204 - La certitude n'est pas pour Descartes un moment qu'on puisse tenir pour acquis, une fois qu'il a été franchi - C'est, à proprement parler, l'instauration de quelque chose de séparé. -Quand Descartes inaugure le concept d'une certitude qui tiendrait tout entière dans le je pense de la cogitation (...) on pourrait dire que son erreur est de croire que c'est là un savoir. - De ne pas faire du je pense un simple point d'évanouissement. Mais c'est qu'il a fait tout autre chose, qui concerne le champ, qu'il ne nomme pas, où errent tous ces savoirs dont il a dit qu'il convenait de les mettre dans une suspension radicale. Il met le champ de ces savoirs au niveau de ce plus vaste sujet, le sujet supposé savoir, DIEU. - le SSS, dans l'analyse, c'est l'analyste. - Je pense que vous appréciez l'élégance d'une telle solution, qui, de toute une part des vérités, et précisément les éternelles, laisse la charge à Dieu.

232 - [objet] Jusqu'à l'analyse, le chemin de la connaissance a toujours été tracé dans celui d'une purification du sujet. Eh bien ! nous, nous disons que nous fondons l'assurance du sujet dans sa rencontre avec la saloperie qui peut le supporter, avec le "a" dont il n'est pas illégitime de dire que sa présence est nécessaire.

1964 - Position de l'inconscient - 830 - L'inconscient est un concept forgé sur la trace de ce qui opère pour constituer le sujet. - 835 - L'effet de langage, c'est la cause introduite dans le sujet. Par cet effet il n'est pas cause de lui-même, il porte en lui le ver de la cause qui le refend. Car sa cause, c'est le signifiant sans lequel il n'y aurait aucun sujet dans le réel. Mais ce sujet, c'est ce que le signifiant représente, et il ne saurait rien représenter que pour un autre signifiant: à quoi dès lors se réduit le sujet qui écoute. Le sujet donc, on ne lui parle pas. Ça parle de lui, et c'est là qu'il s'appréhende, et ce d'autant plus forcément qu'avant que du seul fait que ça s'adresse à lui, il disparaisse comme sujet sous le signifiant qu'il devient, il n'était absolument rien. Mais ce rien se soutient de son avènement, maintenant produit par l'appel fait dans l'Autre au deuxième signifiant. Effet de langage en ce qu'il naît de cette refente originelle, le sujet traduit une synchronie signifiante en cette primordiale pulsation temporelle qui est le fading constituant de son identification. C'est le premier mouvement. Mais au second, le désir faisant son lit de la coupure signifiante où s'effectue la métonymie, la diachronie (dite "histoire") qui s'est inscrite dans le fading, fait retour à la sorte de fixité que Freud décerne au vœu inconscient (dernière phrase de la Traumdeutung). Ce subornement second ne boucle pas seulement l'effet du premier en projetant la topologie du sujet dans l'instant du fantasme ; il le scelle, en refusant au désir qu'il se sache effet de parole, soit ce qu'il est de n'être autre que le désir de l'Autre. - 840-844 - les deux opérations fondamentales où il convient de formuler la causation du sujet. Opération qui s'ordonnent à un rapport circulaire, mais pour autant non-réciproque. La première, l'aliénation, est le fait du sujet. - Prenons pour origine cette donnée qu'aucun sujet n'a de raison d'apparaître dans le réel, sauf à ce qu'il y existe des êtres parlants. - Le registre du signifiant s'institue de ce qu'un signifiant représente le sujet pour un autre signifiant. C'est la structure, rêve, lapsus et mot d'esprit, de toutes les formations de l'ics. Et c'est aussi celle qui explique la division originaire du sujet. Le signifiant se produisant au lieu de l'Autre non encore repéré, y fait surgir le sujet de l'être qui n'a pas encore la parole, mais au prix de le figer. Ce qu'il y avait là de prêt à parler (...) disparaît de n'être plus qu'un signifiant. - Que l'Autre soit pour le sujet le lieu de sa cause signifiante, ne fait ici que motiver la raison pourquoi nul sujet ne peut être cause de soi. - L'aliénation réside dans le division du sujet que nous venons de désigner dans sa cause. - cette structure est celle d'un vel [principe en mathématiques de la réunion] - Cette réunion est telle que le vel que nous disons d'aliénation n'impose un choix entre ses termes qu'à éliminer l'un d'entre eux - [style:] "la bourse ou la vie" (...) "la liberté ou la mort". - Venons à la seconde opération, où se ferme la causation du sujet, pour y éprouver la structure du bord dans sa fonction de limite, mais aussi dans la torsion qui motive l'empiètement de l'inconscient. Cette opération nous l'appellerons: séparation. Nous y reconnaîtrons ce que Freud appelle ICHSPALTUNG ou refente du sujet, et saisirons pourquoi, dans le texte où Freud l'introduit, il la fonde dans une refente non du sujet, mais de l'objet (phallique nommément). La forme logique que vient à modifier dialectiquement cette seconde opération, s'appelle en logique symbolique : l'intersection - Par cette voie le sujet se réalise dans la perte où il a surgi comme ics, par le manque qu'il produit dans l'Autre, suivant le tracé que Freud découvre comme la pulsion la plus radicale et qu'il dénomme : pulsion de mort. - Le vel fait retour en velle. - C'est en tout cas sous l'incidence où le sujet éprouve dans cet intervalle Autre chose à le motiver que les effets de sens dont le sollicite un discours, qu'il rencontre effectivement le désir de l'Autre, avant même qu'il puisse seulement le nommer désir, encore bien moins imaginer son objet. Ce qu'il va y placer, c'est son propre manque sous la forme du manque qu'il produirait chez l'Autre de sa propre disparition. Disparition qu'il a, si nous pouvons le dire, sous la main, de la part de lui-même qui lui revient de son aliénation première. Mais ce qu'il comble ainsi n'est pas la faille qu'il rencontre dans l'Autre, c'est d'abord celle de la perte constituante d'une de ses parts, et de laquelle il se trouve en deux parts constitué. Là gît la torsion par laquelle la séparation représente le retour de l'aliénation. C'est qu'il opère avec sa propre perte, qui le ramène à son départ.

1964/65 - Problèmes cruciaux pour la psychanalyse - (Résumé publié) - De là on aperçoit que l'être du sujet est la suture d'un manque. Précisément du manque qui, se dérobant dans le nombre, le soutient de sa récurrence, - mais en ceci ne le supporte que d'être ce qui manque au signifiant pour être l'Un du sujet : soit ce terme que nous avons appelé dans un autre contexte le trait unaire, la marque d'une identification primaire qui fonctionnera comme idéal. Le sujet se refend d'être à la fois effet de la marque et support de son manque. - 02/12/64 - le sujet, ce ne peut être, (...) rien d'autre que ce qui pense : "je suis". Ce qui veut dire que le point d'appui, l'ombilic (...) de ce terme de sujet, n'est proprement que le moment où il s'évanouit sous le sens, où le sens est ce qui le fait disparaître comme être, car ce "donc je suis" n'est qu'un sens - [comme le montre la signification de l'oubli du nom propre : cf. Freud] le sujet est inhérent à un certain nombre de points privilégiés de la structure signifiante et qui sont en effet (...) au niveau du phonème. - 20/01/65 - le un est ce qui va représenter le zéro pour un autre un. - 03/03/65 - [Du sujet entre le zéro et le un.] les pots de moutarde sont distincts mais je pose la question, le creux, le vide qui constitue le pot de moutarde, est-ce que c'est le même vide ou est-ce que ce sont des vides différents ? Ces vides en effet, sont tellement un seul vide qu'ils ne commencent à se distinguer qu'à partir du moment où on en remplit un, et que la récurrence commence parce qu'il y aura un vide de moins. Telle est l'institution inaugurale du sujet. - il y a toujours un reste, (...) la division du sujet entre le zéro et le un, aucun comblement de l'un ni au niveau de la demande de l'avoir, ni au niveau de l'être du transfert, ne la réduit totalement ; l'effet de l'opération n'est jamais un pur et simple zéro - le point zéro d'origine n'existe pas - Dans le jeu d'identification de la privation primordiale, il n'y a pas seulement comme effet la manifestation d'un pur creux, d'un zéro initial de la réalité du sujet s'incarnant dans le pur manque ; il y a toujours (...) et spécialement surgissant de l'expérience frustrative quelque chose qui échappe à sa dialectique, un résidu quelque chose qui manifeste qu'au niveau logique où apparaît le zéro, l'expérience subjective fait apparaître ce quelque chose que nous appelons l'objet (a) -