Femme

1951 - Intervention sur le transfert - 222 - le problème de sa condition est au fond de s'accepter comme objet du désir de l'homme

1955/56 - Les psychoses - 193 - la femme s'interroge sur ce que c'est qu'être une femme, de même que le sujet mâle s'interroge sur ce que c'est qu'être une femme. [hystérie]

1956/57 - La relation d'objet - 9 - Ce fétiche, ce n'est pas n'importe quel pénis, pour tout dire ce n'est pas le pénis réel, c'est le pénis en tant que précisément la femme l'a, c'est-à-dire en tant exactement qu'elle ne l'a pas. - c'est un phallus symbolique - en fin de compte dans l'acte d'amour il est clair que c'est la femme qui reçoit réellement, elle reçoit bien plus qu'elle ne donne - si ceci est renversé dans l'affirmation contraire que la femme se donne, c'est précisément dans la mesure où symboliquement il doit en être ainsi, à savoir qu'elle doit donner quelque chose en échange de ce qu'elle reçoit, cad du phallus symbolique - [pour preuve] c'est toujours le garçon qui est le fétichiste et jamais la fille -

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 12/03/58 - ce qui s'articule à la base de cette relation œdipienne [chez la fille], c'est que la femme doit se proposer ou plus exactement s'accepter elle-même comme un élément de ce type des échanges [élémentaires, cf. Lévi-Strauss] - y devenir elle-même cet objet d'échange. - nécessité pour une partie, une moitié effectivement de l'humanité de devenir le signifiant de l'échange. - 19/03/58 - Que se passe-t-il quand le sujet (...) féminin a pris une certaine position d'identification au père ? - Si une femme dit : "je tousse comme mon père". - Alors là ce n'est pas douteux. Ce sont des éléments signifiants. - Nous les appellerons les "insignes" du père. - de la masculinité. - [par la suite, dans la transformation du désir qui s'ensuit, s'insère] tout le passé, toute la vicissitude des relations extrêmement complexes qui jusque là ont modulé les rapports de l'enfant avec la mère (...) tout particulièrement agressives - c'est dans la mesure où une femme fait une identification à son père, que dans ses rapports avec son mari elle lui fait tout le grief qu'elle avait fait à sa mère -

1958/59 - Le désir et son interprétation - 04/02/59 - [comme au jeu d'échec, on peut dire du sujet névrosé] que le sujet ne veux pas perdre sa dame. - [car] le partenaire féminin en tant qu'autre est justement ce qui représente pour le sujet ce qu'il y a en quelque sorte de plus tabou dans sa puissance - c'est parce que sa femme est son phallus - On a au contraire tout avantage en l'occasion à sacrifier sa dame. C'est ce que ne veux en aucun cas faire le sujet parce que le signifiant phallus est ce qui pour lui est identique à tout ce qui s'est produit dans la relation à sa mère. - 17/06/59 - s'il y a moins de perversion chez les femmes que chez les hommes, c'est qu'elles satisfont en général leur ardeur perverse avec leurs enfants [!]

1959/60 - L'éthique de la psychanalyse - 254 - Si cette idée incroyable a pu venir, de mettre la femme à la place de l'être, cela ne la concerne pas en tant que femme, mais en tant qu'objet du désir. - avec ce fait manifeste , que l'être auquel le désir s'adresse n'est rien d'autre qu'un être de signifiant.

1960 - Propos directifs pour un Congrès sur la sexualité féminine - 735 - Bien loin que réponde en effet à ce désir la passivité de l'acte, la sexualité féminine apparaît comme l'effort d'une jouissance enveloppée dans sa propre contiguïté (dont peut-être toute circoncision indique-t-elle la rupture symbolique) pour se réaliser à l'envi du désir que la castration libère chez le mâle en lui donnant son signifiant dans le phallus. Est-ce alors ce privilège de signifiant que Freud vise en suggérant qu'il n'y a peut-être qu'une libido et qu'elle est marquée du signe mâle ?

1962/63 - L'angoisse - 20/03/63 - dans la règle de l'homme [dans sa sexualité] il y a toujours la présence de quelque imposture. Dans celle de la femme (...) c'est la mascarade, mais - La femme, dans l'ensemble, est beaucoup plus réelle et beaucoup plus vraie en ceci qu'elle sait ce que vaut l'homme - 20/03/63 - Ce domaine, le domaine de la jouissance, c'est le point où (...) la femme s'avère supérieure - ce sont les femmes qui jouissent. - son lien au nœud du désir est beaucoup plus lâche. Ce manque, ce signe moins, dont est marqué la fonction phallique pour L'HOMME, qui fait que, pour lui, sa liaison à l'objet doit passer par cette négativation du phallus par le complexe de castration, cette nécessité qui est le statut du [moins phi] au centre du désir de l'homme, voilà ce qui, pour la femme, n'est pas un nœud nécessaire [puisque le phallus est "réellement" manquant]. - [ce rapport simplifié avec le désir de l'autre, c'est ce qui permet aux femmes analystes, dit Lacan, d'éviter les pièges du contre-transfert] - 26/03/63 - bien sûr que pour elle il y a aussi constitution de l'objet (a) du désir, puisqu'il se trouve que les femmes parlent, elles aussi. On peut le regretter, mais c'est un fait. - L'insatisfaction foncière dont il s'agit dans la structure du désir est, si je puis dire, pré-castrative. - c'est initialement ce qu'elle n'a pas comme tel qui va devenir, constitue au départ l'objet de son désir ; alors qu'au départ pour l'homme c'est ce qu'il n'est pas, c'est là où il défaille. - Le fantasme de DON JUAN - et c'est en cela qu'il est un fantasme féminin - c'est ce vœu chez la femme d'une image qui joue sa fonction (...) qu'il y en a un, d'homme, qui l'a d'abord (...), l'a toujours (...), ne peut le perdre - aucune femme ne peut le lui prendre (...) c'est ce qu'il a dans cette occasion de commun avec la femme à qui, bien sûr, on ne peut pas le prendre, puisqu'elle ne l'a pas. - 19/06/63 - Le fait que le désir mâle rencontre sa propre chute, avant l'entrée dans la jouissance du partenaire féminin, et même, si l'on peut dire, que la jouissance de la femme "s'écrase" (...) dans la nostalgie phallique (...) est dès lors nécessité [pour elle] à n'aimer l'autre mâle qu'en un point situé au-delà de ce qui (...) l'arrête comme désir. [amour] - La jouissance de la femme est en elle-même et ne se conjoint pas à l'Autre.