Connaissance

1936 - Au-delà du principe de réalité - 75 - Cette théorie [l'associationnisme] est fondée sur deux concepts : l'un mécaniste, celui de l'engramme , l'autre tenu fallacieusement pour donné dans l'expérience, celui de la liaison associative du phénomène mental. Le premier est une formule de recherche (...) pour désigner l'élément psycho-physique - [le second] est fondé sur l'expérience des réactions du vivant (...) particulièrement celui qui suppose donnée la forme mentale de la similitude - Ainsi est introduit dans le concept explicatif le donné même du phénomène qu'on entend expliquer [pétition de principe]. - 76 - On dénoncera le vice théorique de l'associationnisme, si l'on reconnaît dans sa structure la position du problème de la connaissance sous le point de vue philosophique. - [à savoir, depuis Locke] l'ambiguïté d'une critique qui (…) réduit l'action du réel au point de contact de la mythique sensation pure , cad à n'être que le point aveugle de la connaissance, puisque rien n'y est reconnu - 78 - [conséquence] l'image, selon l'esprit du système, étant considérée comme une sensation affaiblie dans la mesure où elle témoigne moins sûrement de la réalité, est tenue pour l'écho et l'ombre de la sensation, de là, identifiée à sa trace, à l'engramme. - [a fortiori l'hallucination est-elle tenue pour l'erreur suprême des sens] - Ainsi aux phénomènes psychiques n'est reconnue aucune réalité propre : ceux qui n'appartiennent pas à la réalité vraie n'ont de réalité qu'illusoire [sentiments, rêves, délires, etc.]. Cette réalité vraie est constituée par le système des références qui vaut pour la science déjà établie - [or] C'est en tant qu'elle est [justement] fonction de cette vérité que cette psychologie n'est pas une science. - 80 - C'est un point de vue semblable en effet qui impose au médecin cet étonnant mépris de la réalité psychique - Mais c'est parce que c'est chez le médecine, c'est-à-dire chez le praticien par excellence, que ce point de vue apparaît de la façon la plus flagrante comme une négation systématique, c'est aussi d'un médecin que devait venir la négation du point de vue lui-même. Non pojt la négation purement critique qui vers la même époque fleurit en spéculation sur les "données immédiates de la conscience", mais une négation efficace en ce qu'elle s'affirmait en une positivité nouvelle. Freud fit ce pas fécond : sous doute parce qu'(...) il y fut déterminé par son souci de guérir

1953/54 - Les écrits techniques de Freud - 305 - nous connaissons moins de nos jours le sentiment de la haine que dans des époques où l'homme était plus ouvert à sa destinée. - 306 - Et pourquoi ? Parce que nous sommes déjà très suffisamment une civilisation de la haine. - Peut-être est-ce cet état de floculation diffuse de la haine qui sature en nous l'appel à la destruction de l'être. Comme si l'objectivation de l'être humain dans notre civilisation correspondait exactement à ce qui, dans la structure de l'ego, est le pôle de la haine.

1954/55 - Le moi dans la théorie de Freud... - 67 - La fascination est absolument essentielle au phénomène de constitution du moi. C'est en tant que fascinée que la diversité incoordonnée, incohérente, du morcelage primitif prend son unité. La réflexion est aussi fascination, blocage. - une machine peut faire des [cette] expérience. Le mouvement de la machine est ainsi coordonné par la perception d'un certain stade atteint par l'autre. C'est ce qui correspond à l'élément de fascination. - ce vers quoi se dirigera la première dépendra toujours de ce vers quoi se dirigera l'autre. / Il n'en résultera rien de moins que la situation en impasse qui est celle de la constitution de l'objet humain. [en effet elle se détruiront sur le point de convergence de leur désir] - Un objet appréhendé, désiré, c'est lui ou moi qui l'aura, il faut bien que ce soit l'un ou l'autre. - Cette rivalité constitutive de la connaissance à l'état pur, est évidemment virtuelle. Il n'y a pas de connaissance à l'état pur, car la stricte communauté de moi et de l'autre dans le désir de l'objet amorce tout autre chose, à savoir la reconnaissance. - 68 -La reconnaissance suppose très évidemment un troisième - que nous trouvons dans l'ics. - il faudrait, pour que le sujet humain apparaisse, que la machine, dans les informations qu'elle donne, se compte elle-même, comme une unité parmi les autres. Et c'est précisément la seule chose qu'elle ne peut pas faire. - Où l'individu en fonction subjective se compte-t-il lui-même - sinon dans l'ics - 209 - La connaissance humaine (...) est faite d'un certain rapport à cette structure que nous appelons l'ego [MOI] , autour de laquelle se centre la relation imaginaire. - [cet ego ] prend son départ et son point d'appui dans l'autre. C'est de cet ego que tous les objets sont regardés. / Mais c'est bien du sujet, d'un sujet primitivement désaccordé, fondamentalement morcelé par cet ego , que tous les objets sont désirés. [désir] - 210 - Le sujet ne peut pas désirer sans lui-même se dissoudre, et sans voir, de ce fait même, l'objet lui échapper, dans une série de déplacements infinis. -

1962/63 - L'angoisse - 15/05/63 - Cette image i(a), image spéculaire, objet caractéristique du stade du miroir, a plus d'une séduction qui n'est pas seulement liée à la structure de chaque sujet mais aussi à la fonction de la connaissance : elle est formée, j'entends dire, close, elle est gestaltique, cad marquée par la prédominance d'une bonne forme -