Idéal du moi

1953 - Les écrits techniques de Freud - 144 - deux narcissismes. Il y a d'abord (..) un narcissisme qui se rapporte à l'image corporelle. - donne sa forme à son Umwelt - [moi-idéal - par contre, la réflexion dans le miroir manifeste une possibilité noétique originale, et introduit un second narcissisme. Son pattern fondamental est tout de suite la relation à l'autre. / L'autre a pour l'homme valeur captivante, de par l'anticipation que représente l'image unitaire telle qu'elle est perçue soit dans le miroir, soit dans toute réalité du semblable. - 145 - Le sujet voit son être dans une réflexion par rapport à l'autre, cad par rapport à l'Ich-Ideal [idéal-du-moi] - 154 - L'un [moi-idéal] est sur le plan de l'imaginaire, et l'autre sur le plan du symbolique - puisque l'exigence de l'Ich-Ideal prend sa place dans l'ensemble des exigences de la loi. - 145 - La stricte équivalence de l'objet et de l'idéal du moi dans le rapport amoureux est une des notions les plus fondamentales dans l'œuvre de Freud. - 162 - L'amour est un phénomène qui se passe au niveau de l'imaginaire, et qui provoque une véritable subduction du symbolique, une sorte de d'annulation, de perturbation de la fonction d'idéal du moi. - 163 - L'Ich-Ideal , en tant que parlant, peut venir se situer dans le monde des objets au niveau de l'Ideal-Ich - Vous pensez bien qu'au moment où cette confusion se produit, il n'y a plus aucune espèce de régulation possible de l'appareil. Autrement dit, quand on est amoureux, on est fou - coup de foudre - coïncidence de l'objet avec l'image fondamentale

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 19/03/58 - il y a toujours quelque chose qui impliquera ce facteur commun à l'incidence du signifiant dans le désir, à ce qui le signifie, à ce qui en fait nécessairement un désir signifié. Ce facteur commun, c'est précisément le phallus. - ce facteur commun métonymique - ce qui se passe au niveau de l'idéal du Moi consiste essentiellement à l'avoir au minimum, ce facteur commun - L'idéal du Moi se constitue dans ce rapport avec le père, il implique toujours le phallus. - 19/03/58 - nous avons donc aussi bien chez le garçon que chez la fille à un moment donné, une relation à un certain objet (...), objet d'ores et déjà constitué, (...) et cet objet va devenir quelque chose qui est l'idéal du moi. Il va le devenir pas ses insignes. - constitution de cet objet comme un certain signifiant qui prend une certaine place, (...) qui devient une métaphore du sujet - [par ex.] dans le cas où la fille s'identifie à son père - ce père qu'elle a désiré et qui lui a refusé le désir de sa demande, devient quelque chose qui est à sa place. Le caractère métaphorique de la formation de l'idéal du Moi est un élément essentiel - 19/03/58 - Ce qui est interdit [comme objet] rejette le sujet dans quelque chose où il ne trouve plus rien à se signifier. C'est ce qui en fait (...) le caractère douloureux, et c'est pour autant que le Moi peut de la part de l'idéal-du-Moi par exemple, à l'occasion se trouver dans cette position de rejet, que s'établit l'état (...) mélancolique. - 19/03/58 - après le refoulement du désir de l'Œdipe, le sujet sort nouveau, pourvu d'(...) un idéal du moi. - identification distincte de l'identification du Moi [rapport du sujet à l'image du semblable] - l'idéal du Moi, (...) il intervient dans des fonctions qui sont souvent dépressives, voire agressives, à l'égard du sujet. - [Freud] a tendance à mettre toutes les dépressions au chef et au registre, non pas de l'idéal du Moi, mais de quelque rapport vacillant, de quelque rapport conflictuel entre le Moi et l'idéal du Moi.

1958/59 - Le désir et son interprétation - 17/12/58 - idéal du moi en tant qu'il est lui-même l'héritier d'un rapport premier du sujet (...) avec le désir de sa mère, l'idéal prenant la place de ce qui, chez le sujet, a été éprouvé comme le fait d'un enfant désiré

1960 - Remarque sur le rapport de Daniel Lagache - 671 - dans la relation du sujet à l'autre de l'autorité, l'Idéal-du-Moi, suivant la loi de plaire, mène le sujet à se déplaire au gré du commandement; le Moi Idéal, au risque de déplaire, ne triomphe qu'à plaire en dépit du commandement. - l'Idéal-du-Moi comme modèle, le Moi Idéal comme aspiration, ô combien, pour ne pas dire plutôt rêve.

1960/61 - Le Transfert - 388 - On a dit, et très tôt - l'analyste prend pour l'analysé la place de son idéal du moi. - Cela ne veut pas dire du tout que cela épuise la question, ni que l'analyste puisse d'aucune façon s'en satisfaire - 391 - [il faut voir] la communauté analytique en tant que masse organisée par l'idéal du moi analytique - 397 - Le moi idéal, c'est le fils de famille, au volant de sa petite voiture de sport. Avec ça, il va vous faire voir du pays. Il va faire le malin. - si le gars se livre à ces exercices scabreux, c'est pourquoi ? - pour attraper une gamine. - 398 - L'idéal du moi, qui a le plus étroit rapport avec le jeu et la fonction du moi idéal, est bel et bien constitué par le fait qu'au départ, s'il a sa petite voiture de sport, c'est parce qu'il est le fils de famille, qu'il est le fils à papa, et que, pour changer de registre, si Marie-Chantal, comme vous le savez, s'inscrit au parti communiste, c'est pour faire chier père. - Mais disons bien que l'une et l'autre, Marie-Chantal et le fils à papa au volant de sa petite voiture, seraient tout simplement englobés dans le monde organisé par le père, s'il n'y avait pas justement le signifiant père , qui permet, si je puis dire, de s'en extraire pour s'imaginer le faire chier, et même pour y arriver. C'est ce qu'on exprime en disant qu'il ou elle introjecte en l'occasion l'image paternelle. - En somme, de ce signifiant introjecté le sujet tombe sous un jugement qui le réprouve, il prend par là la dimension du réprouvé, ce qui, comme chacun sait, n'a rien de narcissiquement si désavantageux. - 407 - [la théorie classique assimile l'idéal du moi à] l'introjection d'un objet impératif, interdictif, essentiellement conflictuel. - c'est dans la mesure où cet objet - le père par exemple (...) - aura été intériorisé, qu'il constituera le surmoi - [ensuite sera l'] objet d'un investissement libidinal pour le sujet. - [et enfin sera reprojeté sur un objet] comme investissement amoureux au premier chef. - 411 - [En fait, au lieu de chercher l'origine de l'idéal du moi dans le surmoi, par introjection du premier objet violent, il vaudrait mieux expliquer le moi idéal par l'idéal du moi, et celui-ci par l'Autre : l'enfant au miroir porté par l'adulte se mire tout en se retournant sans cesse vers celui-ci, et dans ce va-et-vient réside toute la nuance entre moi idéal et idéal du moi.] - 413 - l'identification se fait toujours par ein einziger Sug . - 414 - [c'est là] le caractère ponctuel de la référence originelle à l'Autre dans le rapport narcissique. - Ce regard de l'Autre, nous devons le concevoir comme s'intériorisant par un signe. Ca suffit. (...) Il n'y a pas besoin de tout un champ d'organisation et d'une introjection massive. - Il y a lieu de distinguer radicalement l'idéal du moi et le moi idéal. Le premier est une introjection symbolique, alors que le second est la source d'une projection imaginaire.

- 457 - Prenez le schéma de la Massenpsychologie par où freud nous origine l'identification de l'idéal du moi. - Pour que tous les sujets aient collectivement, au moins un instant, le même idéal, qui permet tout et n'importe quoi pendant un temps assez court, il faut, explique-t-il, que tous ces objets extérieurs soient pris en tant qu'ayant un trait commun, einziger Zug. - ce qui est vrai au niveau du collectif l'est aussi au niveau de l'individuel. C'est autour de la fonction de l'idéal que s'accommode le rapport du sujet aux objets extérieurs. - Dans le monde d'un sujet qui parle, que l'on appelle le monde humain, c'est pure et simple affaire d'essai métaphorique que de donner à tous les objets un trait commun - 458 - hors de ce registre, il est impossible de concevoir ce que veut dire Freud dans la psychologie du deuil et de la mélancolie. - -le deuil consiste à identifier la perte réelle, pièce à pièce, morceau par morceau, signe à signe, élément grand I à élément grand I, jusqu'à épuisement. Quand cela est fait, fini. - l'affaire ne commence à devenir sérieuse qu'à partir du pathologique, cad de la mélancolie. L'objet y est, chose curieuse, beaucoup moins saisissable pour être certainement présent, et pour déclencher des effets infiniment plus catastrophiques, puisqu'ils vont jusqu'au tarissement de ce que Freud appelle le sentiment le plus fondamental, celui qui vous attache à la vie. - Quels traits se laissent-ils voir d'un objet si voilé, masqué, obscur ? - nous pouvons en identifier quelques-uns à travers ceux qu'il vise comme étant ses propres caractéristiques à lui. - Remarquez qu'il ne s'agit jamais de l'image spéculaire. Le mélancolique ne vous dit pas qu'il a mauvaise mine, ou qu'il a une sale gueule, ou qu'il est tordu, mais qu'il est le dernier des derniers, qu'il entraîne des catastrophes pour toute sa parente, etc. Dans ses accusations, il est entièrement dans le domaine du symbolique. Ajoutez-y l'avoir - il est ruiné. - 459 - Il s'agit de ce que j'appellerais, non pas le deuil ni la dépression au sujet de la perte d'un objet, mais un remords d'un certain type, déclenché par un dénouement qui est de l'ordre du suicide de l'objet. Un remords donc, à propos d'un objet qui est entré à quelque titre dans le champ du désir, et qui, de son fait, ou de quelque risque qu'il a couru dans l'aventure, a disparu.

1961/62 - L'identification - 28/02/62 - [Ce que Freud appelle] narcissisme des petites différences, c'est la même chose que ce que l'appelle la fonction du trait unaire (...) ; c'est à partir de cette petite différence [cad différence absolue], en tant qu'elle est la même chose que le grand I, l'Idéal-du-moi, que peut s'accommoder toute visée narcissique