Logique

1945 - Le nombre treize et la forme logique de la suspicion - [La "position par trois-et-un comme base d'une logique de la différence (ou de la collection, ou des individus) pure (cad non spécifiée).] C'est ce qu'on met en évidence, si, restant donné que l'individu porteur de la différence ambiguë est unique, on supprime la donnée de son existence dans la collection, pour la remplacer par l'appoint d'un individu étalon, donné hors de la collection.

1945 - Le temps logique… - 204 - [sujet] La modulation du temps dans le mouvement du sophisme : l'instant du regard, le temps pour comprendre et le moment de conclure. - y révélant une discontinuité tonale - 1° A être en face de deux noirs, on sait qu'on est un blanc . - valeur instantanée de son évidence - 205 - "A être…, alors seulement on sait qu'on est…" - 2° Si j'étais un noir, les deux blancs que je vois ne tarderaient pas à se reconnaître pour être des blancs . - L'évidence de ce moment suppose la durée d'un temps de médiation que chacun des deux blancs doit constater chez l'autre. -Mais, ce temps ainsi objectivé dans son sens, comment mesurer sa limite ? - Seul subsiste son sens avec la forme qu'il engendre de sujets indéfinis sauf par leur réciprocité . - 206 - 3° Je me hâte de m'affirmer pour être un blanc, pour que ces blancs, par moi ainsi considérés, ne me devancent pas à se reconnaître pour ce qu'ils sont . C'est là l'ASSERTION sur soi , par où le sujet conclut le mouvement logique dans la décision d'un jugement . - Passé le temps pour comprendre le moment e conclure, c'est le moment de conclure le temps pour comprendre . - c'est sous l'urgence du mouvement logique que le sujet précipite à la fois son jugement et son départ (...), la tête en avant - 207 - Progressant sur les relations propositionnelles des deux premiers moments, apodose et hypothèse , la conjonction ici manifestée se noue en une motivation de la conclusion, "pour qu'il n'y ait pas" (de retard qui engendre l'erreur), où semble affleurer la forme ontologique de l'angoisse, curieusement reflétée dans l'expression grammaticale équivalente, "de peur que" (le retard n'engendre l'erreur)… - [Dans cette "assertion subjective"] le jugement qui conclut le sophisme ne peut être porté que par le sujet qui en a formé l'assertion sur soi (...) au contraire des relations du sujet impersonnel et du sujet indéfini réciproque des deux premiers moments - Le "je" , sujet de l'assertion conclusive, s'isole par un battement de temps logique d'avec l'autre, cad avec la relation de réciprocité. - De même que (...) le "je" psychologique se dégage d'un transitivisme spéculaire indéterminé, par l'appoint d'une tendance éveillée comme jalousie, le "je" dont il s'agit ici se définit par la subjectivation d'une concurrence avec l'autre dans la fonction du temps logique. - 209 - si le doute, depuis Descartes, est intégré à la valeur du jugement, (...) [ici] cette valeur tient moins au doute qui la suspend qu'à la certitude anticipée qui l'a introduite.

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 20/11/57 - j'avais dit un jour que ce que je cherchais à faire à votre usage ici (...) c'était de forger une logique en caoutchouc. - une structuration topique qui quelquefois forcément laisse des béances parce qu'elle est constituée par des ambiguïtés. - car certaines ambiguïtés sont irréductibles au niveau de la structure du langage - ou le méta-langage a des exigences formelles qui sont telles qu'elles déplacent tout le phénomène de structuration où il doit se situer ; ou bien le méta-langage lui-même doit conserver des ambiguités du langage. - il n'y a pas de méta-langage, il y a des formalisations, soit au niveau de la logique, soit au niveau de cette structure signifiante dont j'essaye de vous dégager le niveau autonome. Il n'y a pas de méta-langage au sens où il voudrait dire par exemple mathématisation complète du phénomène du langage, et ceci précisément parce qu'il n'y a pas moyen ici de formaliser au-delà de ce qui est donné comme structure primitive du langage. / Néanmoins cette formalisation est non seulement exigible, mais elle est nécessaire. [pour l'enseignement surtout ?]

1961/62 - L'identification - 21/02/62 - Ce que nous faisons (...) c'est une logique (...) une sorte de logique élastique. - une logique du fonctionnement du signifiant [capable de faire la critique de la logique transcendantale au sens kantien]. -

1964/65 - Problèmes cruciaux pour la psychanalyse - 24/02/65 - l'ordre de difficulté que le logicien rencontre pour placer sa science, dans la hiérarchie, dans la classification des sciences, sont vraiment analogues (...) aux difficultés que peut avoir de même l'analyste. - La psychanalyse est une logique et inversement (...) la logique a beaucoup à s'éclairer de certaines questions radicales qui sont posées dans la psy. [paradoxes, oppositions, contradictions, etc. ?]