Phallus

1954/55 - Le moi dans la théorie de Freud... - 315 - Ce n'est d'ailleurs pas le pénis, mais le phallus, cad quelque chose dont l'usage symbolique est possible parce qu'il se voit, qu'il est érigé. De ce qui ne se voit pas, de ce qui est caché, il n'y a pas d'usage symbolique [imaginaire ?] possible

1956/57 - La relation d'objet - 441 - l'enfant éprouve le phallus comme étant le centre du désir de la mère et (...) il se situe lui-même (...) comme étant ce quelque chose qui lui offre le phallus en lui-même. -448 - [Hans] il est mis à ce point de rencontre de la pulsion réelle et de ce jeu de leurre imaginaire phallique, et ceci par rapport à sa mère (...). Il se trouve dans ce désarroi de ne plus suffire. A ce moment là la régression se produit [béance , première manifestation de la phobie : angoisse d'être "dévoré par la mère", cf. le cheval qui mord] - 476 - [Hans fait un rêve où il se voit "tout seul" avec la petite Marilla, donc, traduisons, avec sa mère sans sa petite soeur. Mais, en fait, dit Lacan, au point où en est le petit Hans, il n'est plus seul avec la mère : il y a lui, la mère, et ce qu'il représente pour la mère, soit le phallus. Il y va, ici, quant à la place substitutive de l'enfant par rapport à la mère, de la métonymie : l'enfant est la métonymie de son désir du phallus. Ce n'est pas la même chose quand, pour une mère, l'enfant est la métaphore de son amour pour le père.] - 451 - [Si Hans est si excité par cette idée de faire des enfants un peu partout, c'est parce que si sa mère est comme lui, si elle a le pénis, il n'y a pas de raison pour que lui ne puisse pas enfanter.] C'est (...) le jeu de leurre avec la mère qu'il prolonge [par cette identification à la mère.] - 480 - [Métaphore ça voudrait dire que la mère prend "ce petit bout de machin que l'enfant lui sort" pour l'objet de son désir. Or justement la mère de Hans n'y touche pas : ] Ca n'est pas en tant que phallophore qu'il est métonymique, c'est en tant que totalité [c'est "lui-même"]. - 482 - C'est là justement que s'établit le drame. [C'est parce que c'est lui tout entier qui est en cause, que] la différence commence trés sérieusement à apparaître au moment où entre en jeu le vivimacher réel, il devient pour lui un objet de satisfaction. C'est à ce moment là que commence à se produire ce qu'on appelle l'angoisse (...), toute la différence qu'il y a entre ce pour quoi on est aimé, et ce qu'on peut donner. - 512 - il lui faut [Hans] que sa mère ait un phallus, ce qui ne veut pas dire (...) quelque chose de réel, à tout instant au contraire éclate dans son propos l'ambiguïté que fait apparaître ce rapport dans une perspective de jeu imaginaire] - 576 - [Ce qui perturbe l'ordre imaginaire, qui survient dans le réel et cherche à se symboliser, n'est rien moins que le plus imprévisible pour l'enfant à sa propre croissance, et par dessus tout le phénomène de la turgescence . Il n'est décidément plus seulement le phallus de sa mère. Pour Hans c'est parce que cette symbolisation est pour lui, vu les circonstances (carence du père), particulièrement difficile que survient la phobie.]

1957/58 - Les formations de l'inconscient - 29/01.58 - Vous avez donc, dans un premier temps la relation de l'enfant, non pas comme on le dit à la mère, mais au désir de la mère, désir de désir. [Désir du désir de la mère en tant que c'est l'enfant-phallus qui en est l'objet] - il est le phallus : le phallus en tant que désiré par la mère - C'est un objet métonymique - [Pour l'enfant, sa satisfaction est liée au fait de tenir cette place du phallus, puisque son objet métonymique à lui n'est pas encore constitué. - Pour autant que l'enfant assume le désir de la mère, on dira qu'il lui est] assujet.

- 12/02/58 - [Première phase où le sujet réel] est confronté avec la place imaginaire où se situe le désir de la mère, et cette place est occupée [par lui]. - Seulement, si nous nous arrêtons d'abord là, cela a chez nous exactement le même effet dans notre pensée que ça en a pour le sujet dans sa névrose - C'est pour cela que cette relation au frère ou à la petite sœur [dans le fantasme "on tue un enfant"], au rival quelconque, prend sa valeur décisive [parce qu'alors on veut rester cet objet, ou bien alors c'est l'autre qu'on met à cette place]

- 12/03/58 - il y a un point, quelque chose qui doit marquer que mon désir doit être signifié, pour autant qu'il passe nécessairement par une demande que je signifie sur le plan symbolique. Il y a en d'autres termes, l'exigence d'un symbole général de cette marge qui me sépare toujours de mon désir, qui fait mon désir être toujours marqué de cette altération par l'entrée dans le signifiant. - le sujet dans son pouvoir de sujet doit tenir ce pouvoir d'un signe [car seul le signe est symbole du manque, du manque de la chose], et que ce signe il ne l'obtient qu'à se mutiler de quelque chose

- 19/03/58 - il y a toujours quelque chose qui impliquera ce facteur commun à l'incidence du signifiant dans le désir, à ce qui le signifie, à ce qui en fait nécessairement un désir signifié. Ce facteur commun, c'est précisément le phallus. - ce facteur commun métonymique - ce qui se passe au niveau de l'idéal du Moi consiste essentiellement à l'avoir au minimum, ce facteur commun - L'idéal du Moi se constitue dans ce rapport avec le père, il implique toujours le phallus. -

- 26/03/58 - le sens de cette crainte de la castration - [correspond à] un désir du sujet, celui de son intégrité physique - crainte narcissique - nous trouvons [corrélativement] la crainte de l'organe féminin (...) modèle de la disparition de cet organe. - [Chez M. Klein, l'angoisse de l'enfant est de retrouver au fond du vagin, ingurgité, le pénis paternel] - Mais là pour que le dernier pas soit franchi, il faut en somme que l'organe paternel à l'intérieur du sexe maternel, soit constitué comme menaçant - [dans toutes ces théories on voit] le complexe de castration s'isolant en somme, se réduisant à l'isolement d'une pulsion agressive primordiale partielle - [Un indice déjà est le fait que] Ce n'est pas une castration s'adressant aux organes génitaux dans leur ensemble, c'est bien pour cela d'ailleurs que chez la femme elle ne prend pas l'aspect d'une menace contre les organes génitaux féminins, en tant que tels, mais en tant qu'autre chose, justement en tant que le phallus [les seins aussi, par ex.?] - [Chez l'homme également, doit-on y "inclure" les testicules, etc.?] c'est quelque chose qui a un certain rapport avec les organes, mais un certains rapport dont le caractère justement signifiant déjà dès l'origine ne fait pas de doute, et c'est le caractère signifiant qui domine. - 26/03/58 - [commentaire de la formule dite "delta", de la page 130] - le phallus est ce signifiant [marqué alors S(A barré) où S = signifiant, A barré = manque dans l'Autre] qui introduit dans A quelque chose de nouveau, et qui ne l'introduit que dans A, et au niveau de A -

- 23/04/58 - [C'est pour autant que le phallus se trouve situé en A, comme sa barre, que] la castration s'introduit. Ce n'est jamais (...) par la voie d'une interdiction sur la masturbation par exemple. [C'est originellement l'Autre qui est castré, avant qu'il ne cherche à castrer] - [pour la fille] c'est d'abord sous la forme d'un reproche à la mère que ce qui est perçu dans la mère comme castration est donc aussi comme castration pour elle. - Et c'est parce que le père ne vient ici qu'en position de remplacement [avec un pénis symbolique, donc] pour ce dont elle se trouve d'abord frustrée, qu'elle passe au plan de la privation. - pour tout ce qui est dans la ligne de son désir, elle se trouve liée à la nécessité impliquée par la fonction du phallos (...), d'être ce phallos en tant qu'il est le signe même de ce qui est désiré - puisqu'en fin de compte tout ce qu'elle montre de sa féminité est précisément lié à cette identification profonde [au phallus] - Ne croyez pas que pour l'homme la situation soit meilleure. Elle est même plus comique. Le phallos, lui, il l'a, le malheureux - [le voilà donc sommé de donner] ce qu'il n'a pas, à un être qui n'a pas ce qu'il n'a pas

- 23/04/58 - [dans la culture, a toujours eu] un caractère significatif dernier. - ce qui représente en somme le désir sous sa forme la plus manifeste - Je l'opposerai terme par terme à ce que je disais du signifiant [ordinaire] qui est essentiellement creux - Inversement ce qui se manifeste dans le phallos, c'est ce qui de la vie se manifeste de la façon la plus pure comme turgescence, comme poussée [pulsion, flux, sève, etc.] - Il semble que les choses soient donc telles que que ce point le plus manifeste, manifesté du désir dans ses apparences vitales, soit justement ce qui le trouve ne pouvoir entrer dans l'aire du signifiant, qu'à y déchaîner si l'on peut dire la barre. [Le phallus n'est pas ici le signifiant du manque, mais le signifiant qui vient introduire le manque dans le signifiant] - 07.05.58 - Le phallus n'est pas une forme [belle, captivante, fascinante]], n'est pas une forme objectale - ni un fantasme, ni une image, ni un objet, fût-il partiel, fût-il interne, (...) il est un signifiant - c'est cela seule qui nous permet (...) de concevoir les différentes fonctions qu'il prend aux divers niveaux de la rencontre inter-sexuelle.

- 07/05/58 - Un signifiant. Cela ne suffit pas de dire qu'il est un signifiant. Lequel ? Il est un signifiant, il est le signifiant du désir - si le phallus n'est pas l'objet du désir, mais le signifiant du désir, toute cette ambiguïté va résider dans ce dilemme, c'est à savoir que ce signifiant, le sujet peut l'avoir ou qu'il peut l'être. - s'il faut que ce que l'on n'est pas [le phallus] soit ce qu'on est [dans l'hystérie], il reste à ne pas être [à (ne pas) être sans l'avoir] ce que l'on est [vraiment], c'est-à-dire ce que l'on est à le repousser dans le paraître, ce qui est très exactement ce qui est la position de la femme dans l'hystérie. En tant que femme elle se fait masque, elle se fait masque précisément pour derrière ce masque, être le phallus

- 14/05/58 - Le phallus est donc bien ce signifiant particulier qui est dans le corps des signifiants, qui est spécialisé à désigner comme tel l'ensemble des effets du signifiant sur le signifié -

- 04/06/58 - le phallus est le signifiant de ce qui est frappé par l'action du signifiant, de ce qui est sujet à castration.

- 25/06/58 - les équivalences qui ont été faites entre le signifiant phallus et le signifiant excrémentiel par exemple, le signifiant sein, plus exactement l'extrémité du sein, (...) sont bien là. C'est dire qu'il est ouvert à toutes sortes d'équivalences, ce qui fait son privilège. - c'est justement pour cela qu'il est plus spécialement dépendant qu'un autre d'une fonction de signifiance - C'est une monnaie, si l'on peut dire, dans l'échange amoureux - [Culturellement, si le phallus est l'objet d'un culte, c'est encore comme signifiant : signifiant de l'érection comme telle, dont la pierre levée est un exemple. Or ce qui est signifiant, là a contrario, c'est bien la VIE elle-même, le vivant. Car si le phallus a finalement cette valeur essentielle, c'est parce que nous naissons tous, en tant que vivants, d'une femme, et sommes aliénés à son désir.]

1958 - La signification du phallus - 692 - Le phallus est le signifiant privilégié de cette marque où la part du logos [demande?] se conjoint à l'avènement du désir. / On peut dire que ce signifiant est choisi comme le plus saillant de ce qu'on peut attraper dans le réel de la copulation sexuelle, comme aussi le plus symbolique au sens littéral (typographique) de ce terme, puisqu'il équivaut à la copule (logique). On peut dire aussi qu'il est par sa turgidité l'image du flux vital en tant qu'il passe dans la génération. - 693 - Que le phallus soit un signifiant, impose que ce soit à la place de l'Autre que le sujet y ait accès. Mais ce signifiant n'y étant que voilé et comme raison du désir de l'Autre, c'est ce désir de l'Autre comme tel qu'il est imposé au sujet de reconnaître, cad l'autre en tant qu'il est lui-même sujet divisé de la Spaltung signifiante. - 694 - [hystérique] c'est pour être le phallus, cad le signifiant du désir de l'Autre, que la femme va rejeter une part essentielle de la féminité, nommément tous ses attributs dans la mascarade. - 695 - Le fait que la féminité trouve son refuge dans ce masque (...) a la curieuse conséquence de faire que chez l'être humain la parade virile elle-même paraisse féminine. - [sexualité] [Alors que chez la femme] convergent sur le même objet une expérience d'amour qui comme telle (...) la prive idéalement de ce qu'il donne [son homme], et un désir qui y trouve [métaphoriquement] son signifiant] - Si l'homme trouve (...) à satisfaire sa demande d'amour dans la relation à la femme pour autant que le signifiant du phallus la constitue bien comme donnant dans l'amour ce qu'elle n'a pas - inversement son propre désir du phallus fera surgir [métonymiquement] son signifiant dans sa divergence rémanente vers "une autre femme" qui peut signifier ce phallus à divers titres, soit comme vierge, soit comme prostituée. Il en résulte une tendance centrifuge de sa pulsion génitale dans la vie amoureuse, qui rend chez lui l'impuissance beaucoup plus mal supportée [que la frigidité chez la femme] - Il ne faudrait pas croire que la sorte d'infidélité qui apparaîtrait là constitutive de la fonction masculine, lui soit propre. Car si l'on y regarde de près le même dédoublement se retrouve chez la femme, à ceci près que l'Autre de l'Amour comme tel, cad en tant qu'il est privé de ce qu'il donne, s'aperçoit mal dans le recul où il se substitue à l'être du même homme dont elle chérit les attributs. [Cad qu'il y en a toujours un autre qu'elle aime?]

1958/59 - Le désir et son interprétation - 07/01/92 - nous devons concevoir le phallus comme (...) le signifiant du sujet. - 10/06/59 - le phallus fondamentalement c'est le sujet en tant qu'objet de ce [du] désir. - 04/02/59 - [comme au jeu d'échec, on peut dire du sujet névrosé] que le sujet ne veux pas perdre sa dame. - [car] le partenaire féminin en tant qu'autre est justement ce qui représente pour le sujet ce qu'il y a en quelque sorte de plus tabou dans sa puissance - c'est parce que sa femme est son phallus - On a au contraire tout avantage en l'occasion à sacrifier sa dame. C'est ce que ne veux en aucun cas faire le sujet parce que le signifiant phallus est ce qui pour lui est identique à tout ce qui s'est produit dans la relation à sa mère. - 29/04/92 - le phallus (...) comme la clé (...) du déclin de l'œdipe - à savoir que le sujet a à faire son deuil du phallus - [Or chez Hamlet] Le rejet, la dépréciation, le mépris jeté sur Claudius est quelque chose qui a toutes les apparences d'une dénégation. - le phallus est toujours là - et c'est Claudius qui est chargé de l'incarner. - le phallus, là bel et bien réel, c'est comme tel qu'il s'agit de le frapper. - [Or si Hamlet ne se décide pas à tuer Claudius c'est] On ne peut pas frapper le phallus, parce que le phallus même s'il est là bel et bien réel il est une ombre. - [c'est bien pour ça qu'] après tout il était tout à fait clair qu'on n'assassinait pas Hitler. - [Hamlet] sait que ce qu'il a à frapper c'est autre chose que ce qui est là. - 13/05/59 - Le "a", j'ai dit que c'était l'effet de la castration. Je n'ai pas dit que c'était l'objet de la castration. Cet objet de la castration nous l'appelons le phallus. - 17/06/59 - si le sujet l'est, le phallus, (...) comme objet du désir de sa mère - eh bien il ne l'a pas, cad qu'il n'a pas le droit de s'en servir, et c'est bien là la valeur de la loi dite "prohibition de l'inceste", - et que, d'autre part, s'il l'a - c'est-à-dire qu'il a réalisé l'identification paternelle - eh bien ! il y a une chose certaine, c'est que, ce phallus, il ne l'est pas. - le névrosé est celui qui utilise l'alternative fondamentale ["être ou ne pas être"… le phallus] ; sous cette forme métonymique ["métonymie régressive"], en ceci que, pour lui, "ne pas l'avoir" est la forme sous laquelle il s'affirme - et de façon masquée - l'"être". - Il "n'a pas" le phallus, pour l'"être" de façon cachée, inconsciente. - c'est "un autre qui l'a" - c'est que dans sa fonction de désirant, le sujet prend un substitut. - 24/06/59 - Pour le pervers [a lieu] la conjonction, (...) qui unit en un seul terme le il l'est et il l'a. Il suffit pour cela que cet il l'a soit en l'occasion un elle l'a, c'est-à-dire l'objet de l'identification primitive [la mère]. - Il est le phallus, en tant qu'objet interne de la mère, et il l'a dans son objet de désir.

1959 - A la mémoire d'Ernest Jones : Sur sa théorie du symbolisme - [le phallus] est le signifiant de la perte même que le sujet subit par le morcellement du signifiant.

1960 - Subversion du sujet et dialectique du désir - 822 - C'est la seule indication de cette jouissance dans son infinitude qui comporte la marque de son interdiction, et pour constituer cette marque, implique un sacrifice : celui qui tient en un seul et même acte avec le choix de son symbole, le phallus. Ce choix a permis de ce que le phallus, soit l'image du pénis, destine le phallus à donner corps à la jouissance, dans la dialectique du désir. - C'est ainsi que l'organe érectile vient à symboliser la place de la jouissance, non pas en tant que lui-même, ni même en tant qu'image, mais en tant que partie manquante à l'image désirée

1959/60 - Le transfert - 258 - La thématique de l'avoir, je vous l'annonce depuis longtemps par des formules telles que - l'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas. - 259 - Ce qu'il n'a pas [le sujet entrant dans la phase phallique] (...) n'est rien d'autre que son acte. Il n'a rien qu'une traite sur l'avenir.

- 272 - Cela concerne d'abord les paradoxes de la situation de l'enfant, à savoir qu'il s'agit chez lui d'un désir en encore fragile, incertain, prématuré, anticipé [génitalité] . Mais cette observation nous masque en fin de compte ce dont il s'agit - c'est tout simplement la réalité du désir sexuel à quoi n'est pas adaptée, si l'on peut dire, l'organisation psychique en tant qu'elle est psychique, et ce, à quelque niveau que ce soit. Car l'organe n'est apporté et abordé que transformé en signifiant, et pour être transformé en signifiant, il est tranché. [cf. les histoires de plomberie du petit Hans]. - 272 - si phi , le phallus comme signifiant, a une place, c'est très précisément celle de suppléer au point où, dans l'Autre, disparaît la signifiance - où l'Autre est constitué en ceci, qu'il y a quelque part un signifiant manquant. - 273 - Et c'est pour cette raison qu'il peut devenir identique au sujet lui-même - 278 - je dis signifiant , pour autant qu'il est utilisé comme tel. [Mais "grand Phi c'est] le symbole phallus ["comme symbole à la place où se produit le manque de signifiant"], et c'est peut-être en effet le seul signifiant qui mérite dans notre registre, et d'une façon absolue, le titre de symbole. - 306 - [Si c'est le défaut su signifiant] Est-ce donc qu'il n'y peut rentrer que comme artifice, contrebande et dégradation ? - et c'est bien pourquoi nous ne le voyons jamais qu'en fonction de phi imaginaire. Mais alors, qu'est-ce qui nous permet d'en parler tout de même comme signifiant, et d'isoler Phi comme tel ? C'est ce que j'appelle le mécanisme pervers. - [cf. "la fameuse équivalence Girl = Phallus " perverse]. - 307 - le signifiant, ce n'est pas simplement faire signe à quelqu'un, mais, dans le même moment (...), faire signe de quelqu'un - faire (...) que le quelqu'un devienne lui aussi ce signifiant. C'est dans ce moment que je désigne expressément comme pervers, que nous touchons du doigt l'instance du phallus. Que le phallus qui se montre a pour effet de produire aussi chez le sujet à qui il est montré, l'érection du phallus, ce n'est pas une condition qui satisfasse, en quoi que ce soit, à quelque exigence naturelle. - le phallus comme signe du désir se manifeste comme objet du désir, comme objet d'attrait pour le désir. - 274 - [le sujet] ce phallus, il l'est et il ne l'est pas. cet intervalle, l'être et ne pas l'être, la langue permet de l'apercevoir dans une formule où glisse le verbe être - il n'est pas sans l'avoir. C'est autour de cette assomption subjective entre l'être et l'avoir que joue la réalité de la castration. - 278 - Le petit phi désigne le phallus imaginaire en tant qu'intéressé concrètement dans l'économie psychique au niveau du complexe de castration (...), là où le névrosé le vit d'une façon qui représente son mode particulier d'opérer et de manœuvrer, avec cette difficulté radicale que j'essaye d'articuler devant vous par l'usage que je donne au symbole grand Phi .

- 290 - Ce que, dans l'obsession, nous appelons l'agressivité, se présente toujours comme une agression envers cette forme d'apparition de l'Autre que j'ai appelée en d'autres temps phallophanie , l'Autre en tant qu'il peut se présenter comme phallus. Frapper le phallus dans l'Autre pour guérir la castration symbolique, le frapper sur le plan imaginaire - la relation de l'obsessionnel à l'objet - à un objet toujours métonymique, car pour lui l'Autre est essentiellement interchangeable - est essentiellement gouvernée par quelque chose qui a rapport à la castration, laquelle prend ici forme directement agressive - absence, dépréciation, rejet, refus, du signe du désir de l'Autre. - 295 - [écriture du fantasme de l'Obs : A f (a, a', a'', a''', ...)] - 297 - les objets sont pour lui, en tant qu'objets de désir, mis en fonction de certaines équivalences érotiques - (...) l'érotisation de son monde, et spécialement de son monde intellectuel. Cette mise en fonction peut être notée par phi . - [qui] est justement ce qui est sous-jacent à l'équivalence instaurée entre les objets sur le plan érotique. Le phi est en quelque sorte l'unité de mesure, où le sujet accommode la fonction a , soit la fonction des objets de son désir. - 298 - Si l'on parle de l'homme aux rats, au pluriel, c'est bien parce que le rat poursuit sa course sous une forme multipliée - Le rat symbolise (...) phi , en tant qu'il est une certaine forme de réduction de Phi , et même la dégradation de ce signifiant.

1960/61 - L'éthique de la psychanalyse - 362 - Le dimension comique est créée en son centre d'un signifiant caché, mais qui, dans l'ancienne comédie, est là en personne - le phallus. - ce qui nous satisfait, nous fait rire dans la comédie (...) ce n'est pas tant le triomphe de la vie que son échappée, le fait que le vie glisse, se dérobe, fuit, échappe à tout ce qui lui est opposé de barrières - Le phallus n'est rien d'autre qu'un signifiant, le signifiant de cette échappée. - Quand le héros comique trébuche, tombe dans la mélasse, eh bien, quand même, petit bonhomme vit encore.

1960/61 - Le Transfert - 259 - le petit a , c'est le A moins [petit]phi - 441 - Au cœur de la fonction petit a , permettant de grouper les différents modes d'objets possibles qui interviennent dans le fantasme, il y a le phallus. - Abraham se demande d'où vient la réluctance, et, pour tout dire, la rage (...) qui sourd déjà au niveau imaginaire, de châtrer l'autre au point vif ? - Nous devons (...) prendre en considération le fait que chez tout homme, ce qui est proprement les génitoires est investi plus fort que toute autre partie du corps dans le champ narcissique. - 442 - c'est pour autant que chez le sujet, les génitoires restent investis, que dans l'objet [au sens d'"autre", ici] ils ne le sont pas. - 444 - Le bout de SEIN [mamme] est aussi en position d'isolement sur un fond, et, de ce fait, il est en position d'exclusion au regard de ce rapport profond avec la mère qui est celui du nourrisson. S'il n'en était pas ainsi, on n'aurait peut-être pas si souvent tant de mal à le lui faire attraper, au nourrisson, le bout dont il s'agit. - 445 - l'objet phallique, émergeant comme d'un plan en avant de l'image du corps. - 448 - celui qui introduit la notion d'objet partiel, Karl Abraham, entend par là de la façon la plus formelle un amour de l'objet dont une partie est exclue. C'est l'objet moins cette partie. - 453 - le phallus s'incarne justement dans ce qui manque à l'image.

- 286 - Quel est le rapport du sujet au signifiant ? - L'imposition du signifiant au sujet le fige dans la position propre du signifiant. Ce dont il s'agit, c'est de retrouver le garant de cette chaîne qui, transférant le sens de signe [signifiant] en signe, doit s'arrêter quelque part - de trouver ce qui nous donne le signe que nous sommes en droit d'opérer avec des signes. C'est là que le privilège de Grand Phi entre tous les signifiants. - Ce signifiant est toujours caché, toujours voilé. - n'est-ce pas celui qui réunit en lui-même le signe et le moyen d'action, et la présence même du désir comme tel ? Laisser venir au jour le phallus dans sa présence réelle, c'est-ce pas de nature à arrêter le renvoi qui a lieu dans la chaînes des signes (...) ? - Entre ce signifiant du désir et toute la chaîne signifiante, s'établit un rapport d'ou bien..., ou bien... La Psyché était bien heureuse dans un rapport avec ce qui n'était point un signifiant, mais la réalité de son amour pour Eros. Mais voilà, c'est Psyché, et elle veut savoir. Elle se pose la QUESTION [sujet], parce que le langage existe déjà, et que l'on ne passe pas seulement sa vie à faire l'amour, mais aussi à papoter avec ses sœurs. - Dans le tableau, c'est Psyché qui est éclairée, et comme je vous l'enseigne depuis longtemps concernant la forme gracile de la féminité [femme], à la limite du pubère et de l'impubère, c'est elle qui est pour nous l'image phallique. Et du coup se trouve incarné que ce n'est pas la femme (...) c'est l'image elle-même, en tant qu'elle est reflétée - reflétée sur la forme narcissique du corps. - D'où ce conflit proprement imaginaire, qui consiste à se voir soi-même comme privé, ou non privé, de cet appendice.

1961/62 - L'identification - 24/01.62 - la mamme, voilà la métaphore dans laquelle, disons-nous, sont prises toutes les identifications articulées de la demande du sujet - [mais] parmi ces un de la demande, dont nous avons révélé la signifiance, est-ce qu'il y a ou non le SEIN lui-même ? - Il est bien évident qu'il ne l'est pas parce que vos oraux qui adorent les seins, ils adorent les seins parce que ces seins sont aussi phallus. - La chose s'inscrit ainsi : S barré/sein -> sein (a)/phallus.

- 04/04/62 - l'angoisse c'est bête comme chou. - l'angoisse, c'est la sensation du désir de l'Autre. - Il s'agit à proprement parler de l'appréhension pure du désir de l'Autre comme tel si justement je méconnais quoi ? mes insignes : à savoir que moi je suis affublé de la dépouille du mâle. Je ne sais pas ce que je suis comme objet pour l'Autre. L'angoisse, dit-on, est un affect sans objet, mais ce manque d'objet, il faut savoir où il est : il est de mon côté. - Ce que la configuration ici demande, (...) c'est un médium entre demande et désir. Ce médium, il a un nom, ça s'appelle le phallus. [c'est] ce qui donne la mesure de ce champ. - Je ne connais pas le désir de l'Autre : l'angoisse, mais j'en connais l'instrument : le phallus ; et qui que je sois je suis prié d'en passer par là et de ne pas faire d'histoires - la femme n'est pas la plus mal partagée dans cette affaire parce qu'après tout pour elle c'est plus simple : puisqu'elle ne l'a pas elle n'a qu'à le désirer - Car pour l'homme, pour que son phallus puisse servir à ce fondement du champ du désir, va-t-il falloir qu'il le demande pour l'avoir [d'où des déceptions en vue, si le sujet s'abandonne à la demande] - cette demande n'a à proprement parler pas de terme - encore qu'il faille, pour introduire, pour instaurer ce champ du désir, qu'il soit demandé - comme vous le savez il n'est à proprement parler pas au pouvoir de l'Autre d'en faire le don sur le plan de la demande

- 09/05/62 - Le phallus, quand avons-nous commencé ici de nous en occuper d'une façon qui soit un peu structurante et féconde ? C'est évidemment à propos des problèmes de la sexualité féminine - c'est parce qu'il a à être demandé là où il n'était pas, le phallus, à savoir chez la mère, à la mère, par la mère, pour la mère que par là passe le chemin normal par où il peut venir à être désiré par la femme. Si tant est que ceci lui arrive qu'il puisse être constitué comme objet de désir, l'expérience analytique met l'accent sur ceci qu'il faut que le processus passe par un primitive demande, avec tout ce qu'elle comporte en l'occasion d'absolument fantasmatique, irréel, contraire à la nature, une demande structurée comme telle et une demande qui continue à véhiculer ses marques - Cela veut dire que c'est dans la mesure où le phallus peut continuer à rester indéfiniment objet de demande à celui qui ne peut pas le donner sur ce plan que justement s'élève toute la difficulté -

- 09/05/62 - [nom] le phallus dans sa fonction radicale est seul signifiant, mais quoi qu'il puisse se signifier lui-même, il est innommable comme tel. S'il est dans l'ordre du signifiant - car c'est un signifiant et rien d'autre - il peut être posé sans différer de lui-même. Comment le concevoir intuitivement ? Disons qu'il est le seul nom qui abolisse toutes les autres nominations et que c'est pour cela qu'il est indicible. Il n'est pas indicible puisque nous l'appelons le phallus mais on ne peut pas à la fois dire le phallus et continuer de nommer d'autres choses.

- 09/05/62 - que l'analyste dans sa fonction ait la place du phallus, qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? C'est que le phallus à l'Autre c'est très précisément ce qui incarne, non pas le désirable, bien que sa fonction soit celle du facteur par quoi quelqu'objet que ce soit soit introduit à la fonction d'objet du désir, mais celle du désirant. C'est en tant que l'analyste est la présence support d'un désir entièrement voilé qu'il est ce "Che Vuoi?" incarné.

1962/63 - L'angoisse - 28/11/62 - tout l'investissement libidinal ne passe pas par l'image spéculaire. Il y a un reste - sous le mode, dis-je, du phallus. Et ceci veut dire que dès lors, dans tout ce qui est repèrage imaginaire le phallus viendra sous la forme d'un manque, d'un -phi. - Le phallus sans doute une réserve opératoire, mais non seulement qui n'est pas représentée au niveau de l'imaginaire mais qui est cernée et, pour dire le mot, coupée de l'image spéculaire. [= castration imaginaire] - le rapport de ce -phi avec la constitution du "a" qui est ce reste, ce résidu, cet objet dont le statut échappe au statut de l'objet dérivé de l'image spéculaire, échappe aux lois de l'esthétique transcendantale - Il s'agit (...) d'instituer un autre mode d'imaginarisation. - Le "a", support du désir dans le fantasme, n'est pas visible dans ce qui constitue, pour l'homme, l'image de son désir. - 06/03/63 - le phallus est plus significatif dans le vécu humain par sa chute (...) que par sa présence, c'est là ce qui désigne la possibilité de la place de la castration - elle est intimement liée aux traits de l'objet caduc - objet partiel [partiel : du point de vue du névrosé] - 20/03/63 - Ce domaine, le domaine de la jouissance, c'est le point où (...) la femme s'avère supérieure - ce sont les femmes qui jouissent. - son lien au nœud du désir est beaucoup plus lâche. Ce manque, ce signe moins, dont est marqué la fonction phallique pour l'homme, qui fait que, pour lui, sa liaison à l'objet doit passer par cette négativation du phallus par le complexe de castration, cette nécessité qui est le statut du [moins phi] au centre du désir de l'homme, voilà ce qui, pour la femme, n'est pas un nœud nécessaire [puisque le phallus est "réellement" manquant]. - [ce rapport simplifié avec le désir de l'autre, c'est ce qui permet aux femmes analystes, dit Lacan, d'éviter les pièges du contre-transfert] - 26/03/63 - Le (moins phi), c'est ça le vide du vase, le même qui définit l'homo faber. Si la femme, nous dit-on, primordialement est une tisserande, c'est l'homme assurément qui est le potier - La femme, bien sûr, se présente avec l'apparence du vase. Et évidemment c'est ce qui le trompe, le partenaire - Il s'imagine que ce vase peut contenir l'objet de son désir. - 29/05/63 - C'est parce que le phallus ne réalise pas, si ce n'est dans son évanescence, la rencontre des désirs, qu'il devient le lieu commun de l'angoisse.