Phobie

1956/57 - La relation d'objet - 486 - Devant les chevaux d'angoisse, ce n'est pas de l'angoisse qu'il éprouve, c'est de la peur (...) : que les chevaux mordent, que les chevaux tombent. Les chevaux sortent de l'angoisse mais ce qu'ils portent, c'est la peur [L'angoisse est bien marquée d'une certaine façon : c'est cette tâche noire, ce flou que ne sait pas articuler Hans]. [Bref le monde se reconstitue, il devient au moins peuplé de chevaux qui font peur - des balises - pour ce petit Hans qui perdait pied d'être pris, si je puis dire, pour la métonymie du phallus pour la mère. Comme s'il était à l'intérieur de sa mère : et alors la phobie reconstitue un intérieur avec un extérieur.] - 488 - Une série de seuils se mettent à structurer le monde (...) Quelque chose qui est construit en avant du point d'angoisse. - 450 [les objets, les signifiants de la phobie] il s'agit là d'objets si on peut dire, qui sont empruntés à une sorte de liste ou de catégorie de signifiants (...), ils ont à suppléer au signifiant du père symbolique.- 559 - [Le cheval représente la mère quand il est attelé à une voiture pleine (grossesse). Le cheval : un signifiant pouvant recouvrir maints signifiés.] - 582 - on peut même dire que c'est à chacune des interventions du père que cette fomentation mythique en quelque sorte stimulée, rebondit. [On ne peut pas expliquer ni même décrire la phobie par son seul objet, par exemple ici le cheval, sans ôter à celui-ci sa valeur de signifiant, surtout si ce signifiant est central...] [Le cheval] une espèce de figure héraldique qui centre tout le champ. [Freud lui, et Lacan le cite, parle expressément non pas du cheval mais du "complexe du cheval". Le cheval est "extensible" en tant que signifiant, non en tant que signifié comme l'explique Jones.] [Le cheval structure un monde (il peut donc être n'importe quoi successivement), mais aussi le limite, et sacrément : par la peur.] - 576 - [Ce qui perturbe l'ordre imaginaire, qui survient dans le réel et cherche à se symboliser, n'est rien moins que le plus imprévisible pour l'enfant à sa propre croissance, et par dessus tout le phénomène de la turgescence . Il n'est décidément plus seulement le phallus de sa mère. Pour Hans c'est parce que cette symbolisation est pour lui, vu les circonstances (carence du père), particulièrement difficile que survient la phobie.] - 658 - [Le père de Hans] il est là d'une façon qui est tout à fait brillante, il est là de la façon dont on peut dire (...) qu'il brille par son absence . [D'où une ] cristallisation de l'angoisse. L'angoisse n'est pas la peur d'un objet, l'angoisse c'est la confrontation du sujet à cette absence d'objet où il est happé, où il se perd, et à quoi tout est préférable, jusqu'à y compris de forger le plus étrange, le moins objectal des objets, celui d'une phobie. (...) peur d'une absence . [Peur de l'absence du père : Hans le dit lui-même.] -661 - [Le problème avec les chevaux, c'est qu'ils ne sont pas tous méchants. Hans n'a pas peur de tous les chevaux : ils seraient même trop gentils, comme... son père. Et si Hans doit avoir peur (va vers la phobie), c'est d'un cheval qui se spécifie comme méchant . Ceci est littéralement une parole adressée au père.]

1956/57 - La relation d'objet (résumé par Pontalis) - [Pour Hans] La guérison survient au moment où s'exprime sous la forme d'une histoire très articulée (fantasme de l'installateur). Tout se passe comme si l'avènement de la castration mettait un terme à la phobie, montrant du même coup à quoi la phobie supplée. On le voit le problème de Hans consisterait à passer d'une appréhension phallique de la relation à la mère à l'appréhension castrée du couple parental. Ce serait un progrès de l'imaginaire vers le symbolique, une organisation de l'imaginaire en MYTHE qui permettrait à Hans de franchir ce passage. - La phobie commence par introduire dans son monde une structure de l'intérieur et de l'extérieur (jusque là il était en quelque sorte à l'intérieur de sa mère [comme phallus intégré]. L'intervention du pénis réel lui commande de changer profondément son mode de relation au monde ; il doit maintenant assumer qu'il y a des sujets privés de phallus, ce qui n'est pas facile -

1958/59 - Le désir et son interprétation - 10/06/59 - La peur de l'objet phobique est faite pour protéger le sujet de quoi ? - de l'approche de son désir. - de son désir en tant qu'il est sans armes par rapport à ce qui dans l'Autre, la mère en l'occasion, s'ouvre pour Hans comme le signe de sa dépendance absolue.- Elle lui apparaît avec ce mystère supplémentaire d'être elle-même ouverte à un manque dont le sens apparaît à ce moment là à Hans dans un certain rapport au phallus - 17/06/59 - une extension progressive du monde des objets dans une dialectique contraphobique, ceci est le mécanisme même de conquête de la réalité.

1960/61 - Le Transfert - 456 - J'irai jusqu'à dire que la phobie, c'est le signal lumineux qui apparaît pour vous avertir que vous roulez sur la réserve de la libido.